Argentine - 2


Argentine - Entre Rios / Province de Buenos Aires / V.A. Buenos Aires" / Rio Negro / Chubut / Santa Cruz / Terre de Feu
23 Oct 2024 11 Dec 2024
Thierry 11 December 2024  -   -   -   -   -   -   -   -  Lecture ~ 90 min.
Le tracé représente notre parcours - 2015/16 - 2017 - 2018 - 2018/19 - 2019/20 - 2022 - 2023/24 - 2024/25

Argentine - 2

Cet article couvre la période du 21 octobre au 11 décembre 2024, au cours de laquelle nous sommes rentrés en Argentine depuis l’Uruguay, avons rejoint la capitale Buenos Aires puis emprunté la Ruta 3 qui nous a fait traverser toute la Patagonie jusqu’à la fin du monde en Terre de Feu près d’Ushuaïa.

21 octobre

Toutes les formalités, immigration et douanière s’étant faites du côté uruguayen pour les deux pays, nous empruntons l’immense pont international “Général San Martin” qui traverse le Rio Uruguay, et la frontière physique entre les deux pays. Nous voilà en Argentine dans la province d’Entre Rios.

Le premier panneau que nous voyons indique que les îles Malouines, “Malvinas” ou “Falkland” sont et seront toujours argentines. Ils n’ont toujours pas encaissé leur défaite contre les Anglais en 1982. Nous faisons une trentaine de kilomètres avant d’arriver à la première ville argentine, Gualeguaychú où nous nous arrêtons pour acheter une nouvelle carte Sim de l’opérateur Claro pour l’Argentine, puis direction Western Union où je m’envois le maximum possible dans cette agence à savoir 350 000,00 ARs ce qui me revient avec les frais à 280 € alors qu’au cours officiel cela m’aurait couté 329 €. On se retrouve de nouveau avec des liasses de billets de 1000 ARs (soit 1€). Ce qui est un peu moins avantageux que lors de notre précédent voyage. Petit changement aussi, le Crédit Agricole n’autorise plus ce genre de transfert depuis leur compte, heureusement que nous avons N26…

Dernière étape, le magasin Carrefour où nous faisons le plein de courses, même si c’est vrai que les prix ont encore augmenté depuis notre dernier passage en début d’année, la vie est moins chère qu’en Uruguay. Ce qui ne bouge pas trop sont les prix du vin et de la viande bovine, c’est parfait … On s’achète deux beaux morceaux de bœuf au prix de 8600 ARs le kilo, ce qui fait moins de 7€…

Une fois toute la logistique accomplie, nous prenons la route pour San Antonio de Areco notre bivouac pour cette nuit. Nous passons dans la province de Buenos Aires, les températures sont très chaudes, on a plus de 37° dans Thor…

22 octobre

Ce matin on décide de rester dans cette petite bourgade campagnarde bien sympathique créée en 1730 au milieu de la Pampa. Haut lieu de la culture des “Gauchos”, ces cow-boys argentins buveurs de maté. On en verra quelques uns sur leur cheval avec une peau de mouton sur la selle, un béret type basque vissé sur la tête.

Nous menons notre linge dans une lavanderia puis nous visitons le musée “Usina Vieja” qui rassemble de vieux objets en tout genre, cela va d’un petit fossile à la carapace d’un glyptodon, à différentes machines d’imprimerie, télécommunications, scénettes de vieux commerces, tableaux, photos et surtout toute une partie consacrée à la guerre des Malouines.

Dans l’après-midi, je vais visiter le “Museo Evocativo Osvaldo Gasparini”. Ce musée permet d’en apprendre davantage sur l’art et la culture gaucho. Situé dans la maison où vit toujours le peintre Gasparini, ce musée abrite une magnifique collection de peintures et objets anciens.

En fin de journée, nous allons récupérer notre linge, parfaitement lavé et rangé.

23 octobre

Ce matin on se lève avec la pluie, du coup on décide de rester ici et de s’occuper un peu de la logistique. Nous allons dans un premier temps dans une grosse entreprise de vente de gaz, nous nous présentons et le responsable nous indique d’aller sur un autre site où se trouvent les camions citernes. Sur place, on nous fait garer proche d’un camion et on nous fait le plein, c’est royal et tellement rare que l’on est super content, de plus le personnel est adorable.

Nous allons ensuite dans un magasin de pneus, une gomeria, car je souhaite intervertir mes pneus de devant avec ceux de l’arrière. Là aussi le personnel est vraiment adorable, le patron vient discuter longuement avec nous. Thor est la vedette du jour, tous les clients viennent le voir, certains arrivent avec de vieilles camionnettes Ford des années 50, 60, complètement défoncées, rouillées, avec leur béret vissé sur la tête et leur bol de maté qu’ils proposent à tout le monde, par la même paille, j’avoue que je décline. Le patron me dit en aparté : “C’est ça l’Argentine…”

On passe le reste de la journée à notre bivouac, la pluie n’arrête pas de la journée.

24 octobre

Ce matin on se lève également avec la pluie, vers 10h30 on se gare au centre bourg pour aller visiter « Taller de Platería & Orfebrería Mariano Draghi » une sorte de musée, boutique, atelier d’un orfévre célèbre de la région qui, de père en fils, fabriquent des objets en argent, notamment toute la panoplie de “parade” du gaucho et de son cheval, l’endroit est magnifique et très bien arrangé, on peut même discuter dans l’atelier de fabrication avec le fils Draghi.

Nous prenons ensuite la route pour une soixantaine de kilomètres jusqu’à Lujan, ville créée au 17éme siècle qui est surtout connue pour sa basilique “ Nuestra Señora de Luján “ sainte patronne de l’Argentine et haut lieu de pélérinage.

On trouve un endroit pour se poser dans un parc tout proche. En milieu d’après-midi, le temps s’éclaircit et nous partons à la découverte de cet édifice de type néo-gothique du 19éme siècle qui a été terminé en 1932, les deux flèches culminent à plus de 100 mètres. Les 80 vitraux ont été fabriqués à Bordeaux. L’intérieur est clair et très lumineux et derrière le choeur se trouve une chaire “Camarin de la Viergen” absolument remarquable, ainsi que 25 chapelles. Cette basilique vaut vraiment le détour. Très belle présentation ici : https://app.emaze.com/@ALCWWFRW#/17

Le soir j’y retourne pour faire quelques photos de nuit.

25 octobre

Nuit très calme, bercée par les carillons de la basilique… ce matin il ne fait pas beau avec un peu de pluie mais cela devrait s’arranger en fin de journée. Nous partons en direction de Tigre, en route nous faisons quelques courses dans un carrefour où l’on trouve encore de beaux morceaux de viande de boeuf, ce sera pour midi accompagné d’un malbec tinto, et de sauce chumichuri. Nous arrivons dans le centre de Tigre sous la pluie, on se gare dans la rue le long du rio Tigre. En fin de journée, le soleil est là et on en profite pour faire une balade le long des rios Tigre et Lujan, il y a énormément d’activités sur le fleuve.

26 octobre

Ce matin, on traine un peu dans Thor, il fait très beau et il y a déjà de nombreuses personnes qui déambulent sur la costañera. En fin de matinée, on se rend dans un Western Union pour récupérer des pesos puis on se rend dans une ferreteria où je trouve un raccord de gaz pour les bouteilles argentines, sans détendeur. Sur la chemin du retour, on s’arrête dans une panaderia prendre du pain, des empanadas et des petits gateaux.

Après le repas dans Thor, on repart en ville direction Puerte de frutos. A l’origine, c’est sur ces quais qu’étaient déchargés fruits et légumes mais depuis cela s’est transformé en immense zone commerciale, on y trouve de tout… Un peu plus loin un immense parc d’attractions.

En fin de journée, je retourne le long du rio Lujan, les berges sont très bien aménagées et bondées par des gens qui viennent profiter des infrastructures et de la vue sur le rio, en famille ou pas mais la plupart dans l’herbe en train de déguster leur maté.

Je visite le musée de la marine qui présente de belles pièces, maquettes, tableaux, pièces d’artillerie et munitions dont notre fameux missile Exocet qui a coulé un navire britannique lors de la guerre des malouines.

Je continue ensuite jusqu’au musée des beaux arts qui est en rénovation. Le bâtiment est très beau.

Les différents rios forment un immense delta avec des centaines d’îles et canaux dans tous les sens, de très belles maisons se cachent sur ces ilots dont seuls les pontons trahissent leur présence.

27 octobre

Début de soirée un peu bruyant, nous sommes samedi soir mais nuit très calme. Ce matin on fait une balade au niveau de la gare fluviale pour étudier les possibilités de faire une promenade en bateau sur les rios. Au final, on opte pour une lanchas colectivos afin de se rendre à 3 bocas et pouvoir descendre à un arrêt faire un promenade le long du rio. On fera ça cet aptès-midi.

Le long des rios en ville se trouvent de nombreux “Club Regatas” : americana, suizo, italiano, hispano argentino … qui ont été construits pour la plupart début 20ème siècle et qui abritent des clubs d’aviron et canoë, avec bar, restaurant… C’est certainement là que les personnes aisées issues des différentes diasporas devaient passer du temps et s’affronter sur le rio en aviron. Très british… Ces clubs sont souvent séparés du rio et de la mise à l’eau par la route, du coup des rails permettent d’acheminer les embarcations du lieu de stockage au rio sur de petits charriots. Nous sommes le week-end et il y a énormément de pratiquants.

En début d’après-midi, nous montons sur un magnifique bateau tout en bois vernis et nous remontons le rio Sarmiento durant une bonne heure. Il y a tout au long du rio de nombreuses maisons et commerces construits au bord de l’eau dont c’est l’unique voie d’accès, chaque maison a son ponton et souvent un petit ascenseur pour mettre leur bateau hors d’eau. On descend à 3 bocas et on parcourt le chemin qui longe les berges. Il y a énormément de personnes qui viennent passer la journée là, c’est très agréable. En fin d’après midi on se rend à l’arrêt pour prendre le colectivo qui nous ramène au centre de Tigre, balade très sympathique et agréable qui permet de voir la vie sur le fleuve.

28 octobre

Ce matin on quitte Tigre sous un beau soleil. En route nous prenons un peu d’essence ce qui nous permet également de faire le plein d’eau. On vide nos eaux grises tout doucement sur l’autoroute, je n’aime pas faire cela mais on ne va pas voir de grand espace ces jours-ci. A la sortie d’un péage, on se fait contrôler par une jeune policière, contrôle de routine, je lui montre tous mes documents, elle m’indique que je peux repartir, je lui donne une petite tour Eiffel en porte clés en retour, elle est super contente.

La traversée de la ville autonome de Buenos Aires se fait bien même si la circulation est très dense. Ici comme en Uruguay d’ailleurs, on a retrouvé des automobilistes aimables qui conduisent calmement avec courtoisie, pas un coup de klaxon, pas de passage en force, un vrai régal pour conduire.

On va sur un bivouac qui nous a été indiqué par Grégory, c’est parfait en plein au milieu d’un immense parc où les “porteños” viennent faire leur sport. Ça a l’air très calme. On mange rapidement dans Thor puis on part à la découverte du quartier Palermo, lieu où nous sommes. Les avenues ici sont hyper larges avec parfois 5,6 voies, c’est très arboré. Notre premier arrêt se fait au Jardin Japonnais, pas immense mais très bien arrangé.

Nous enchainons par le très beau musée d’art latino-américain de Buenos Aires, très moderne présentant de belles oeuvres d’artistes d’Amérique latine. Nous faisons ensuite un détour par le jardin botanique et le zoo, tous deux fermés le lundi. Retour à Thor en fin de journée.

29 octobre

Ce matin, on part à la découverte du centro historico, hier on a acheté une carte de transport mais elle est vide. On a opté pour le bus et non le métro pour se déplacer, ce qui nous permettra de voir la ville. On monte dans le bus et on demande au chauffeur comment abonder notre carte, il nous dit que ce n’est pas au niveau de sa borne et nous laisse quand même monter. Il y a de nombreuses forces de police en ville, on pense qu’il y a eu une manif ce matin… On trouve une tienda où charger notre carte de bus, nous ne serons plus des passagers clandestins…

On descend sur l’avenue 9 de Julio grande artère centrale de 3km qui est considérée avec ces 140 mètres de large comme la plus large avenue au monde. Le nom de l’avenue est en l’honneur de la déclaration d’indépendance de l’Argentine le 9 Juillet 1816.

Nous passons devant l’immense Teatro Colon et faisons face à l’Obélisque qui est un monument historique, considéré comme l’icône de Buenos Aires. Il a été construit en 1936 pour marquer le quatrième centenaire de la première fondation de Buenos Aires par Pedro Mendoza. D’une hauteur de 67,5 mètres, il a une seule porte d’entrée et quatre fenêtres à son sommet.

On marche ensuite jusqu’à la Plaza Mayo, place centrale du quartier historique qui abrite principalement la cathédrale métropolitaine de la Sainte-Trinité et La Casa Rosada (maison rose) qui est le palais présidentiel.

De style néoclassique, la cathédrale possède un profil qui n’est pas habituel car elle ne possède pas de tours, et ressemble plus à un temple grec qu’à une église catholique. La star ici est bien sur le cardinal Jorge Mario Bergoglio, devenu le Pape François, ancien archevêque de Buenos Aires. L’intérieur est très beau, de style colonial espagnol. Il a cinq vaisseaux, et la croisée est couverte d’une coupole qui atteint les 41 mètres de hauteur.

La place abrite deux monuments, la pyramide de Mayo conçue pour célébrer la première année de l’indépendance argentine en 1811 et la statue équestre de Manuel Belgrano, grand héro libérateur du pays qui a la particularité d’être entouré de vitres qui protège de nombreux galets peints, déposés au pied et qui portent des revendications, voeux …

Enfin se dresse l’imposante façade de la Casa Rosada, qui est l’un des bâtiments les plus emblématiques d’Argentine et le siège du pouvoir exécutif. Son histoire commence au 16 ème siècle par une forteresse qui au fil des siècles et divers travaux s’est transformé en ce batiment dont l’architecture reflète un mélange de styles européens, principalement italiens et français. La construction du bâtiment actuel a commencé en 1873 sous la présidence de Domingo Faustino Sarmiento, qui avait une forte inclination pour l’architecture européenne, de la Renaissance italienne au Baroque français.

Bizarrement, on ne trouve pas de restaurant sympa autour de la place, on finit dans un établissement qui avait l’air sympa et au final on ne se régale pas du tout.

On consacre l’après-midi à la visite de la basilique Nuestra Señora del Rosario gérée par des dominicains, l’intérieur est sobre mais très beau. La particularité est un grand orgue doré qui tient tout le fond du choeur, dès que l’on rentre on ne voit que lui. Par chance, au moment où nous y sommes deux musiciens, l’organiste et un violoniste répètent, c’est très beau. Je ne peux résister au son d’un grand orgue, c’est toujours une submersion d’émotions.

On descend ensuite la calle Defensa et on tombe sur les statuettes du personnage de BD préféré des Argentins, la “Malfada”, cette fillette que l’on voit un peu partout représentée ici. Il faut faire la queue pour prendre une photo avec elle. On passe ensuite devant la Casa minima, une mini maison de 2,40 m de largeur coincée entre deux autres bâtiments puis nous arrivons au Mercado Telmo, très beau marché couvert qui abrite de nombreux restaurants dont l’odeur des parillas réveille instinctivement votre estomac, c’est bondé, les gens mangent un peu à toutes les heures, les assados sont pleins de saucisses, boudins, viandes de boeuf… un vrai spectacle.

On finit la journée à la Parroquia de San Pedro González Telmo qui est l’une des églises les plus anciennes de la ville. Elle a été construite et inaugurée en 1752 par la Compagnie de Jésus. Quand en 1767, les jésuites ont été expulsés, elle est passée sous l’autorité de l’Ordre des Betlemites, dédiée à aider les malades et les pauvres.

30 octobre

Ce matin on reprend le bus direction la Plaza del Congreso qui abrite le Congrès de la nation argentine qui fait face à la Casa Rosada distante de 2km. Ce bâtiment de style néo-classique est magnifique et a été complétement restauré il y a peu. Il abrite les deux chambres, son dôme qui atteint 80 mètres de haut et 22 mètres de large l’a transformé en le plus haut bâtiment d’Argentine au moment de sa construction. Sur la place, se trouve le Monumento a Los Dos Congresos et sa fontaine. Tout autour se trouvent également de très beaux édifices comme la Confiteria del Molino et le Palacio Barolo.

A midi on mange dans un restaurant typique de la capitale “El Palacio de las Papas Fritas” où on prend leur spécialité, la pomme de terre soufflée accompagnée d’une bonne viande et d’un grand verre de vin, naturellement…

Pour digérer, on part visiter le Centro Cultural Kirchner qui est ouvert aujourd’hui et en plus gratuit. Heureusement, car en dehors du bâtiment en lui-même, les expositions ne sont pas terribles, Javier Milei n’est pas encore passé par là avec sa tronçonneuse…

On retraverse la plaza de Mayo pour se rendre au musée de la Ciudad. Petit musée gratuit également le mercredi qui retrace rapidement et à travers plusieurs thèmes l’histoire de la capitale. Il se situe juste à côté de la Basilique Saint-François de Buenos Aires.

Nous marchons un long moment pour nous rendre au “Pasaje de la Defensa” qui est un petit passage typique qui sert souvent de décor aux tournages des films d’époque. C’est mignon. En route, on fait une halte à la Plaza Dorrego où nous avons bu un coup hier et aujourd’hui nous avons pu admirer un couple danser le tango. C’était magnifique.

On finit la journée devant l’Iglesia Ortodoxa Rusa” de la Santísima Trinidad qui est fermée. Malheureusement elle est coincée entre plusieurs bâtiments, ce n’est pas facile d’admirer ces domes.

31 octobre

Ce matin, on recharge notre carte de transport et on embarque dans un bus direction le sud de la ville, quartier La Boca. Il faut presque une heure pour s’y rendre. Sur place, on déambule sur le caminito qui represente quelques rues très touristiques aux maisons et commerces bariolés et aux couleurs flashy.

On y passe la matinée, c’est très agréable. A midi parilla de boeuf avec une bonne bière pour changer puis on fait deux musées, La Fondation Prao qui présente une exposition sur les Incas, autant dire que l’on n’a pas appris grand chose ayant parcouru les terres Quechua durant quelques mois, mais très beau musée et ensuite le “Museo Benito Quinquela Martin” ce musée, qui est aussi une école, présente, dans son ancien appartement, les oeuvres du peintre, très belles, dont le sujet principal est la vie dans le port et les chantiers navals. Les deux autres expos non permanentes sont moins intéressantes.

Ensuite on quitte la Boca pour faire retour sur le bivouac afin de nous préparer car ce soir nous avons réservé un diner spectacle dans le quartier Monserrat. Vers 19h30, on se rend sur le grand boulevard et pendant que je cherche un Uber, un taxi dépose une personne devant nous. On lui demande son tarif pour la course qui est raisonnablement un peu plus cher. On décide de monter, mais sa WV ne veut plus redémarrer, il nous demande de patienter un peu, il faut qu’elle refroidisse… le chauffeur est péruvien, on commence à discuter un peu du Pérou et au bout de 10 mn je fais finalement appel à un Uber et on arrive juste à temps à El Querandi - Cena Tango Show.

L’établissement est très beau, notre table est proche de la scène et le menu sur la table est en français. Il y a plusieurs propositions de plat, boissons incluses. Le repas est très bon, je me régale avec une fricassée d’agneau, étrangement ce n’est pas facile d’en trouver dans les magasins. Le jeune couple à côté de nous est franco-argentin, on discute ensemble au cours de la soirée, il y a énormément de Français ce soir dans la salle. Après le repas le spectacle commence, il retrace l’histoire du tango au cours des temps, 4 musiciens et 4 couples de danseurs, c’est magnifique, technique, acrobatique et surtout sensuel, le tango comme ça, moi je dis « OUI ». A l’issue, on reprend un Uber pour rentrer. On traverse une grande partie de la ville sous les illuminations, autre visage de cette superbe capitale.

01 novembre

Ce matin, on discute un peu avec notre voisin, un couple colombien de Medellin qui voyage depuis un an dans un van aménagé, il y a également deux autres camping-cars de brésiliens.

Aujourd’hui visite du quartier Recoletta. On prend le bus qui nous laisse pas loin du cimetière de la recoletta. On commence par la visite Basílica Nuestra Señora del Pilar, en son temps, elle faisait partie du couvent de Franciscains Recollets. Sa construction s’est terminée en 1732, c’est l’une des paroisses de la ville de Buenos Aires et le deuxième plus ancien temple de la ville. Le retable de l’autel principal est de style baroque, avec l’image titulaire au centre et sur ses côtés de deux saints franciscains. L’autel principal est une pièce très unique, avec des ornements Incas du Haut-Pérou, très richement travaillés en argent.

On enchaine sur le cimetière qui est très beau, parait-il, là on nous dit 4€ pour les locaux et 16€ pour les touristes étrangers, je fais ma mauvaise tête, leur manifeste mon agacement et on fait demi tour, pas de cimetière…

Le coin est très arboré, il y a de beaux parcs dont la Plaza Francia avec son Monumento de Francia a la Argentina, pas inoubliable… On se fait ensuite un McDO… Corinne dit qu’une parrilla tous les jours c’est exagéré… comprend pas …

Après ce repas frugal, on visite le musée national des beaux arts, très beau musée dont tout le rez-de-chaussée est dédié à l’art européen et je dois dire surtout français, tous les grands peintres et sculpteurs y sont représentés même si ce ne sont pas leurs oeuvres les plus connues. Le deuxième étage est plus contemporain, d’artistes sud-américains. On y croise Bertrand Quanta, chanteur de Noir Désir, peut-être s’est-il retiré en Argentine…

En sortant du musée, nous passons sur le “Puente peatonal Dr. Alfredo Roque Vítolo”, passons le long du très beau bâtiment de la faculté de droit pour arriver à la Plaza Naciones Unidas qui abrite cette immense fleur métallique que nous avons vu pratiquement tous les jours en bus. Il s’agit de Floralis Generica, cadeau offert à la ville par un architecte, cette impressionnante sculpture en acier en forme de fleur se ferme le soir pour se réouvrir au petit matin, la sculpture fait 23 mètres de haut. Un peu délabrée, la fleur a perdu deux de ses pétales avec le temps…

On finit par une longue marche qui nous amène au Palacio Aguas Corrientes. Le bâtiment inauguré en 1894 est l’un des plus beaux et des plus exubérants de la ville. Construit à la fin du 19ème siècle, cet édifice luxueux cache une gigantesque structure de fer qui abrite 12 grands réservoirs avec une capacité totale de 72 millions de litres d’eau utilisés pour la distribution de l’eau courante dans la capitale. La façade est somptueuse, elle est composée de 300 000 pièces de terre cuite émaillée importées de Grande-Bretagne. L’idée de transformer un réservoir d’eau en palais a été très critiqué à l’époque.

02 novembre

Il a plu une partie de la nuit et ce matin le temps est très gris. On reste dans Thor. En milieu d’après-midi, le temps s’éclaircit, je pars promener dans le parc “Tres de Febrero” qui se trouve juste à côté de nous avec de magnifiques bassins et une impressionnante roseraie, en fleurs.

J’enchaîne par l’écoparc qui se trouve lui aussi près de nous de l’autre côté du Monumento de Los Espagnoles. Il est bien aménagé on peut y voir, girafes, hippopotames, tapirs, singes, oiseaux et de très nombreux Maras, animal emblématique de la Patagonie, sorte de lièvre qui peut atteindre 16 kg et courir jusqu’à 45 km/h…

03 novembre

Je pars tout seul ce matin pour le quartier San Telmo en bus, je m’arrête pour visiter les muséees d’art contemporain et d’art moderne. Le premier est temporairement fermé, je me rabats sur le deuxième, entrée gratuite car retraité… Le bâtiment est très beau et la scénographie réussie. Pour ce qui est des oeuvres présentées …

En sortant je prends la calle Defensa que je remonte doucement jusqu’à la plaza mayor. C’est le jour de la “Feria San Telmo”, toute la rue s’est transformée en immense marché, antiquaire et artisanat, très belle ambiance, petit spectacle de tango sur la place Dorrego puis je fais un détour par le Mercado San Telmo toujours aussi bondé et aux odeurs qui donneraient envie de manger un boeuf en travers.

Je visite la Basílica de San Francisco de Asís qui est ouverte en ce dimanche. L’édifice construit par les franciscains a été endommagé et reconstruit à plusieurs reprises. Vers 1911, le remodelage de la façade entrepris, par l’architecte Ernesto Sackmann a donné à l’église son apparence actuellement à savoir baroque bavarois. Le groupe sculptural au sommet de la façade est composé de Saint François flanqué de Dante Alighieri, du peintre Giotto et, agenouillé devant lui, de Christophe Colomb. Les trois personnages étaient frères des ordres mineurs de San Francisco. A l’intérieur, la particularité est une tapisserie de 8 mètres sur 12 qui a été placée sur le maître-autel à la gloire de Saint François.

Je fais un petit arrêt chez un disquaire, les disques d’occasion ne sont pas en très bon état et sont relativement chers. Au niveau de la plaza de Mayo, je visite le musée de la Casa Rosada ou musée du bicentenaire, très récent, 2011, il a été construit au pied du palais dans les vestiges du fort de Buenos Aires. Il présente une collection d’objets ayants appartenus aux divers présidents de la République.

Je file ensuite sur le quartier Puerto Madero pour voir le Puente de la Mujer par lequel on accède à cet ancien quartier des docs qui était autrefois malfamé et qui a été complètement réabilité. Ils n’ont gardé que les anciens entrepôts en brique rouge et les grues de déchargement des docs.

Je finis après une longue marche jusqu’à “La Torre Monumental” anciennement connue sous le nom de “English Tour”. Inaugurée en 1916 et haute de 60 mètres, cette tour horloge a été offerte par la communauté britannique à la ville pour commémorer l’indépendance. Après la guerre des Malouines en 1982, elle a été rebaptisée en “Monumental Tower”. A l’intérieur, un ascenseur permet de monter directement sur une terrasse qui fait le tour et offre une vue à 360°.

04 novembre

Journée pluvieuse. En fin d’après-midi le temps se lève, on va faire un petit tour à pied autour de la plaza d’Italia, on retire de l’argent dans un Western Union, on fait quelques courses.

Nous avons eu un vrai coup de coeur pour cette capitale qui est l’une des plus belles de toute l’Amérique du Sud. C’est le genre d’endroit où l’on se sent bien. L’architecture très européenne, pour ne pas dire souvent française, le fait que le parc automobile est lui aussi très européen font que l’on se sent un peu chez nous. Heureusement le tango, le maté, et le non multiculturalisme à la noix sont là pour nous rappeler que nous sommes bien en Argentine…

05 novembre

Ce matin il fait très beau et nous décidons de quitter la capitale en direction de La Plata. On se dirige vers l’autoroute mais des panneaux indiquent qu’elle est uniquement réservée aux possesseurs d’un télépéage sous peine d’amende… Du coup nous traversons entièrement la capitale par le centre ville, nous passons même derrière le palais présidentiel. Nous mettons près d’une heure en plus mais cela reste faisable, Corinne m’aide en serrant les fesses et les boulevards sont assez larges.

Arrivés à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires, nous nous arrêtons faire des courses dans un carrefour et du coup mangeons sur place.

Ensuite direction le centre ville, la plaza Moreno pour admirer la Cathédrale Immaculée Conception De La Plata, inaugurée en 1932, elle est plus haute (117 mètres) d’une dizaine de mètres que celle de Lujan. En 1994, elle était considérée comme faisant partie des dix plus importantes cathédrales du monde et de ce fait, son nom a été inscrit dans la Basilique Saint-Pierre au Vatican. C’est la plus grande cathédrale gothique d’Amérique : sa superficie est de 7 000 m2 elle peut contenir 14 000 personnes. De style néo-gothique, l’intérieur est très sobre limite austère à mon goût, incomparable par rapport à Lujan.

Ensuite nous prenons la route plein Ouest et trouvons un bivouac sympa à San Miguel del Monte, au bord d’un lac.

06 novembre

Cette nuit, à 00h38, une patrouille est venue nous réveiller pour nous dire que l’on ne pouvait rester stationner sur une aire de stationnement… On a fait 500 mètres et on s’est posé dans une autre rue, plus bruyante. Journée route, plus de 450 km… Plaines, champs et pâturages à perte de vue, digne des grandes prairies du Far West…

Nous voyons notre premier Tatou (vivant) qui trotte sur le bas côté de la route. Petit arrêt à Azul pour ravitaillement, essence et cash et nous continuons la route. En milieu d’après-midi, on se prend un bel orage, en fin de journée le relief se vallonne un peu avant d’arriver au Parc Provincial Ernesto Tornquist où nous trouvons difficilement un endroit où nous poser. On verra bien si on se fait déloger une nouvelle fois…

07 novembre

Nuit très fraiche et tranquille… Ce matin nous nous rendons au parc, accueil très sympathique, nous faisons une petite randonnée d’une trentaine de minutes qui se nomme Clair - Obscur. Le décor est sympa, tous les genêts sont en fleur, ça sent bon l’Eucalyptus.

Après manger, je pars seul pour gravir le “Cerro Bahia Blanca” une petite randonnée de 3 heures qui permet de monter sur ce mont et d’avoir un superbe vue panoramique.

De retour, rencontre avec un zorro (renard) qui doit être habitué d’être nourri par les visiteurs et de plusieurs rapaces style faucons, qui harcèlent le zorro et les enfants d’une école en train de manger leur sandwich. Un collège arrive pour faire une sortie verte et plusieurs élèves viennent à notre rencontre pour discuter, échanges sympas.

Nous prenons ensuite la route direction Bahia Blanca mais la ville n’est vraiment pas accueillante et nous décidons de poursuivre la route en direction de Viedma. Nous passons un contrôle sanitaire, l’agent monte dans Thor et nous réquisitionne une pomme et nous laisse carottes, choux blanc et tomates… Nous nous arrêtons en route dans un petit village, Mayor Buratovich où nous trouvons un endroit pour nous poser.

08 au 10 novembre

Ce matin, nous reprenons la route vers le Sud, notre priorité, trouver de l’essence car nous sommes proches de la réserve et ici les stations sont très espacées. Nous trouvons une station Puma et nous prenons 60 litres histoire d’arriver tranquille à Viedma au prix de 1170 Ars le litre, ce n’est pas excessif.

On fait 30 Km et on tombe sur une station Shell qui affiche 975 Ars le litre, on décide de faire le plein, en discutant avec le pompiste, il m’explique que vers le Nord les prix augmentent et vers le Sud les prix de l’essence diminuent… Bref on l’a payée deux fois trop chère…

On passe le Rio Colorado et nous entrons officiellement dans la Patagonie Norte et laissons dernière nous la Pampa. Autant dire qu’il y a très peu de différence, un paysage plat, fait de prairies et cultures avec des lignes droites à n’en plus finir. Comme hier nous avons aperçu au loin des couples de Nandous que l’on appelle ici des “Choiques”.

Nouveau contrôle sanitaire ce coup-ci pour les légumes, les fruits ET la viande, le chien passe tout autour de Thor, un agent rentre dans Thor regarde le frigo et le congélateur, quelques placards, on discute un peu et il nous souhaite bon voyage.

Arrivés à Viedma, capitale de l’état du Rio Negro, petite ville sans grand intérêt, nous déposons notre linge que nous récupérerons demain et faisons des courses, normalement nous avons passé tous les contrôles sanitaires censés protéger la Patagonie Argentine.

On roule ensuite jusqu’à El Condor, petite ville balnéaire au bord de l’océan qui abrite dans ses falaises, la plus grande colonie de perroquets au monde, des Loros barranquero (Cyanoliseus patagonus). Sur place c’est impressionnant, la falaise est percée de milliers de trous creusés par les volatiles. A notre approche c’est un vacarme de cris d’alerte et d’envols. On parle d’au moins 70000 loros sur plus de 18 kilomètres de falaises… Le mois de novembre est le mois des naissances, entre 1 et 5 œufs par nid. Ensuite nous allons dans le village sur la costañera où nous nous posons pour la nuit au bord de l’océan…

Il semble que les perroquets soient très matinaux, ils se sont réveillés ce matin vers 5 heures et ont fait un raffut du diable. Dans la matinée, on retourne aux falaises pour faire quelques photos car la lumière est meilleure qu’hier.

Petit aller retour à Viedma pour récupérer notre linge bien propre puis nous allons vers la Loberia et plus exactement à la Reserva Punta Bermeja. Ce sont nos amis Christophe et Jean-Pierre qui nous ont parlé de cet endroit bizarrement absent des guides. Nous arrivons à un très beau centre d’interprétation où nous sommes reçus par un garde qui nous présente un film sur la réserve puis nous explique un peu ce que l’on trouve ici.

Visite des trois miradors implantés sur 1 km qui permettent, du haut de la falaise, d’avoir une vue d’ensemble sur l’importante colonie de lions de mer qui se trouve en contre bas, ils sont des centaines. Les petits sont déjà assez grands et dans les anses se trouvent des “lagons” protégés du large et des orques, où les petits peuvent prendre leurs premiers bains. Quand on est sous le vent l’odeur est bien présente ainsi que le bruit qui résonne comme un troupeau de brebis…

Pendant notre visite, on voit arriver une dizaine de camping-cars allemands et suisses qui arborent tous le même Logo, ce doit être un groupe qui fait un genre de voyage organisé en convoit…

En fin de journée on retourne au centre d’El Condor pour nous poser au bord de l’eau. C’est samedi et malgré le temps nuageux, de nombreuses personnes profitent de la plage.

La journée de dimanche est nuageuse et venteuse, on décide de rester ici et de s’occuper de la logistique. En fin de journée le soleil se lève et l’on fait une petite balade le long de l’océan. S’agissant d’une station balnéaire, les maisons du bord de mer sont très belles, très modernes avec d’immenses baies vitrées qui donnent sur le large.

11 novembre

Nuit pluvieuse et venteuse. Ce matin on attend que le temps s’éclaircisse un peu et sur les coups de 10h30 on décolle direction Viedma où nous essayons une nouvelle chaine de magasin, ChangoMas, pour faire quelques courses, le magasin est moins cher mais bien moins achalandé que La Anonima.

Vers midi, on reprend la route plein ouest direction Las Grutas, on s’arrête casser la croûte au bord de la route et vers 16h00 on arrive à Puerte San Antonio Este, ce petit détour nous permet de voir ce qu’ils appellent ici la Caraïbe de la Patagonie. Il s’agit d’une petite baie qui se trouve entre Puerte San Antonio Este et San Antonio Oeste.

Nous allons par une piste jusqu’à la Punta Perdices qui fait partie d’une réserve. Il est vrai que l’eau est turquoise malgré les nuages et les plages sont blanches car recouvertes de gros coquillages. On fait une petite balade à pied, il y a quelques voyageurs stationnés là pour la journée. Comme nous n’apprécions pas particulièrement être réveillés à point d’heure pour dégager, on revient sur nos pas pour nous poser sur une plage de plusieurs kilomètres de long, entièrement recouverte de coquillages blanc - rosé, elle s’appelle d’ailleurs Playa Conchillas. Nous décidons de rester là pour la nuit, nous sommes seuls au monde.

12 novembre

Nuit incroyablement calme sur notre plage de coquillages. Ce matin le temps est magnifique, l’huitrier pie avec son bec orange couve toujours son oeuf dans les coquillages, juste à côté de nous.

On décide de retourner à la Punta Perdices car la marée est plus haute et la lumière plus intense. Après quelques photos et une balade sur la plage, nous reprenons la route en direction de Las Grutas mais nous faisons un petit détour de 60 Km pour aller voir le Lago Salina del Gualicho qui un salar toujours exploité pour son sel. Cette dépression géologique de 430 KM2 est le deuxième point le plus bas de tout l’hémisphère sud, on se trouve à plus de 72 mètres en dessous du niveau des océans. C’est aussi le plus grand salar d’AmSud après Uyuni. 2 à 3 millions de tonnes de sel destinées à l’industrie y sont récoltées par an.

Malheureusement pour accéder aux lieux d’ exploitation, il faut emprunter une mauvaise piste caillouteuse de 40 km aller et retour, empruntée par un balai incessant de semi-remorques. On renonce au bout de quelques kilomètres. Toutefois la Ruta 2 traverse une extrémité de ce salar, nous décidons d’y passer pour le voir, en route sur les points hauts, on se rend compte de la grandeur de cet ancien lac.

Nous rebroussons chemin pour nous rendre à la Punta Verde à San Antonio Oeste qui se trouve en face de Punta Perdices. Malheureusement la marrée est au plus bas et à notre arrivée, l’océan est aux abonnés absents…

On file sur notre étape du jour, Las Grutas. On trouve à se garer sur la costañera et nous profitons de la marée basse pour aller voir ces fameuses “Grutas”. La ville est construite sur un éperon rocheux qui tombe directement dans l’océan. C’est l’assaut des vagues qui a creusé au fil du temps de petites cavités sous la ville que l’on ne peut voir qu’à marée basse.

Le printemps est là, les températures sont agréables, il y a beaucoup de monde sur la plage, peu encore dans l’eau. Bien sûr qui dit falaise, dit également Loros qui ont, ici aussi, creusé des galeries dans les falaises, hautes d’une vingtaine de mètres. La ville est très bien arrangée avec une grande voie piétonne parsemée d’oeuvres d’art. Retour à Thor pour la soirée.

13 novembre

Aujourd’hui est un jour particulier car nous fêtons notre 1000ème jour de voyage !!! Ce rêve un peu fou de relier le cercle polaire en Alaska à Ushuaïa en terre de feu en camping-car n’est qu’à moins de 2000 km de se réaliser. De nombreuses images, rencontres, anecdotes nous reviennent instantanément à l’esprit … Nos tiroirs à souvenirs sont bien remplis…

On quitte Las Grutas pour Puerto Madryn, longue route, 260 Km, droite et assez monotone mais de bonne qualité. La route est tellement plate que dès qu’il y a une petite élévation, du genre que le moteur ne s’en rend même pas compte, il y a un panneau qui prévient d’un dénivelé… Nous passons ainsi de la province du Rio Negro à celui de Chubut.

Nous arrivons à destination en début d’après-midi, on fait le plein d’essence et d’eau puis nous allons nous ravitailler dans un grand carrefour. L’endroit craint un peu, soi-disant, donc je reste dans le coin à surveiller Thor pendant que Corinne fait les courses. Je profite du Wifi du magasin pour télécharger mes cartes Google maps pour la suite du voyage.

On fait un point rapide sur les prévisions météo des jours à venir et on décide d’aller sur la Péninsule de Valdes maintenant pour être prêts demain matin afin de se rendre sur les différents points intéressants, à marée haute. On paye 60000 Ars pour pouvoir accéder à la péninsule. 25 Km plus loin, on arrive sur un centre d’interprétation où une garde nous donne de nombreuses explications et plan. Sur le comptoir, trois tampons siglés de la péninsule à apposer sur son passeport sont disponibles si on le souhaite. Comme nous avons de nouveaux passeports, toujours vierges car en Uruguay et en Argentine ils n’apposent plus de tampon, on les tamponne avec les trois…

On se rend ensuite à Puerto Piramides seul village et camping où l’on a le droit de dormir sur la péninsule. Camping qui coûte 45000 Ars la nuit, une vraie escroquerie… Il faut dire que depuis le 4 novembre, tous les prix des Parcs ont explosé. L’Argentine n’est plus une destination bon marché.

La péninsule de Valdes est l’un des neuf sites argentins inscrits au patrimoine mondial par l’Unesco. Elle accueille la plus grande population reproductrice de baleines franches australes (env. 2000), elle est considérée comme le haut lieu de l’observation des baleines sur la planète, mais également des orques épaulards, dauphins fitz roy et de commerson, manchots Magellan, éléphants et lions de mer et une grande variété d’oiseaux. Toute l’année, cette zone, protégée et abondante en nourriture, se transforme en maternité géante avec des périodes plus ou moins précises selon les espèces. Les baleines sont observables de juin à décembre.

14 novembre

Ce matin nous mettons exceptionnellement le réveil car nous ne voulons pas rater la marée haute à la “Punta Norte” de la péninsule, un des deux seuls points accessibles actuellement.

Nous quittons Puerto Piramides à l’heure prévue et attaquons 77 Km de piste. La première moitié est très roulante, la deuxième l’est un peu moins. Finalement nous mettons 1h30 pour la parcourir. Sur place se trouve un parking, la vigie des gardes du Parc et un petit chemin balisé qui tient les visiteurs assez loin des plages pour ne pas déranger les lions de mer qui viennent là passer plusieurs mois pour mettre bas et élever leur progéniture.

En route nous avons vu de nombreux guanacos, lièvres de la pampa, mais les vraies vedettes ici sont les orques. Dès que nous arrivons, une garde nous indique qu’elles sont sur l’autre pointe du littoral, effectivement nous allons les regarder au loin durant un long moment, puis finalement elles décident de passer devant nous mais assez loin du bord quand même, super spectacle malgré tout. On aurait aimé voir une attaque où elles viennent pratiquement s’échouer sur la plage pour attraper leur proie mais apparemment elles n’avaient pas assez faim…

Le spectacle dure bien 3 heures puis l’océan commence à se retirer, les orques repartent au large.

A midi nous mangeons sur place et vers 01H00 on voit arriver un tatou qui sait à quelle heure on mange et vient faire le tour des visiteurs pour quémander son repas de midi, adorable petite bestiole tout droit sortie d’un film sur les dinosaures…

Retour sur Puerto Piramides par la même piste et petit détour par une autre piste plus courte pour arriver au Mirador des baleines où nous voyons, avec des jumelles, un peu au large en raison de la marée basse, plusieurs embarcations de promenade qui gravitent autour de plusieurs baleines et baleineaux dans le Golfo Nuevo. On décide de ne pas faire cette excursion. En fin d’après-midi retour au camping.

15 novembre

Ce matin on se lève encore un peu plus tôt qu’hier car à “Punta Cantor”, destination du jour, la marée sera haute à 08h00. Nous reprenons la même piste qu’hier mais à mi-parcours nous bifurquons pour se rendre sur le côté Est de la péninsule, au total nous allons parcourir la même distance qu’hier.

Aujourd’hui le temps est très gris mais il fait bon, pas de vent. Notre premier arrêt se fait au Mirador De Pingüinos, il y a là toute une colonie de manchots de Magellan qui vivent dans des terriers, ils ne sont pas farouches et n’ont pas du tout peur de l’homme.

Pour info, les pingouins volent et vivent uniquement dans l’hémisphère Nord, il n’y a plus qu’une seule espèce (Alca torda). Les manchots eux ne volent pas et ne sont présents que dans l’hémisphère Sud. L’erreur vient du fait que manchot se dit penguin, pingüino, pinguin dans d’autres langues.

Pas d’orque en vue, nous poussons ensuite jusqu’au Mirador Elefantes Marinos, à marée haute il n’y a pas grand chose à voir, nous finissons la route à Punta Cantor où se trouve un centre d’interprétation, les gardes et un restaurant. En contre bas, il y a une colonie d’éléphants de mer ou plutôt d’éléphantes et leur petits, je ne vois aucun mâle sur la plage.

Peu de temps après être arrivés, on voit passer le long de la plage une patrouille de 3 orques, elles font demi-tour et repassent devant nous, faisant fi des phoques qui se font bronzer sur le sable.

Une précision également concernant ces mammifères marins, les lions de mer sont des otaries tandis que les éléphants de mer sont des phoques. Le premier se déplace en prenant appui sur ses membres tandis que le deuxième rampe, smurfe…

Je vois les gens partir et je me dis, bon ils ont vu les orques, ils s’en vont. Au bout d’un moment je vois des silhouettes au loin et je me rends compte qu’il y a un sentier qui mène à une autre plage. Arrivé sur place au galop, trop tard, les orques ont fait une attaque sur la plage et sont reparties avec du phoque pour le repas.

Je suis un peu dégoûté mais je vois que deux photographes avec, non pas de téléobjectifs mais carrément des télescopes, certainement des 600 mm, restent sur place et je décide de les imiter. 30 minutes plus tard, les orques reviennent et resteront devant nous plus de 3 heures, un vrai festival, inoubliable…

Sur la plage, se trouvait un caméraman accompagné de deux gardes et pendant un instant, on a cru que les orques voulaient les attaquer… mais non…

Vers midi, elles s’éloignent et je décide de rentrer à Thor. Après le repas, le soleil est là, j’emmène Corinne sur ce point, l’océan s’est bien retiré mais une dizaine d’orques nous font le spectacle au large.

Vers 16h00 on quitte les lieux, re piste… puis avant de sortir du parc on se rend sur le site de Isla de los Pajaros qui se trouve dans le Golfo San Matias au Nord de la péninsule et en plus il n’y a “que” 10 km de piste aller et retour. Effectivement arrivés sur place on voit au loin, un îlot recouvert d’oiseaux…

Il parait, si on en croit un écriteau, que c’est ici même qu’Antoine Marie Jean-Baptiste Roger De Saint-Exupéry aurait été inspiré par cette île qu’il aurait croqué sous la forme d’un chapeau et d’un boa passant sur un éléphant, dessin que l’on peut voir dans le “Petit Prince”. Ce dernier a ouvert la ligne aéropostale de Buenos Aires jusqu’à Comodoro Rivadavia puis Río Gallegos, il y a rencontré l’amour de sa vie, Consuelo Suncín qui deviendra sa femme à Paris.

Il faut qu’en même un peu d’imagination…

Ensuite route jusqu’à Puerto Madryn où nous trouvons un coin pour nous poser, il y a d’autres voyageurs, argentins et brésiliens… Dans la soirée, on voit la police patrouiller à plusieurs reprises, cela nous rassure car la ville n’a pas très bonne réputation. Quelques voyageurs se sont fait cambrioler.

Demain grasse matinée, on n’est plus habitués à ces réveils aux aurores et en sursaut…

16 et 17 novembre

Ce matin, on traîne dans Thor. En fin de matinée, on fait un tour en ville, quelques courses et je m’arrête dans un grand bar-restaurant avec des écrans pour leur demander s’il était possible de voir un match de rugby. Le personnel me dit pas de problème.

On passe l’après-midi à mettre à jour le site et sur les coups de 17h00, on se rend au bar pour assister au match France - Nouvelle-Zélande devant une bonne IPA de Patagonie. On voit la fin du match Angleterre - RSA, les rosbeef perdent, puis enfin notre match, haletant, que nous gagnons. Pour fêter cette victoire, on décide de manger sur place et on en profite pour regarder la première mi-temps d’Irlande - Argentine, dans l’indifférence la plus totale des clients. L’argentine est vraiment une terre où le foot est roi, pourtant Dieu sait si les Pumas sont vaillants, ils ne vont perdre que de 3 points face à l’une des meilleures équipes du moment.

C’est dimanche, journée tranquille, repos. En fin de matinée, nous faisons une petite balade et faisons quelques courses et cet après-midi en milieu de journée nous parcourons une bonne partie de la costañera. La marée est très basse et de nombreuses personnes profitent du soleil et de la plage ou promènent comme nous.

18 novembre

Ce matin on bouge, il fait très beau avec un petit vent frisquet. Avant de quitter Puerto Madryn, on trouve une ferreteria qui nous ajoute 10 litres de gaz, c’est toujours ça, puis quelques courses, on s’arrête dans un WU mais aujourd’hui ils n’ont pas de liquide disponible, c’est ballot !!! puis le plein d’essence, d’eau, pression des pneus… on peut enfin prendre la route…

On arrive à Trelew pour midi, on mange devant le plus grand dinosaure du monde, enfin sa maquette, on verra ses os un peu plus tard.

En début d’après-midi, on s’arrête au Centre Astronomique de la ville qui est l’observatoire le plus austral au monde. Il surplombe la Laguna Chiquichano. la visite est guidée, c’est plutôt destiné à un jeune public mais cela reste intéressant et très ludique, la visite se termine dans un planétarium très honnête, on a vu pire, où l’on apprend la signification des constellations vues par les indigènes de la Patagonie, c’est plutôt intéressant, par exemple, ce que nous appelons la croix du Sud était pour eux une empreinte de Nandou. La couple orientable de 2,5 mètres, abrite plusieurs télescopes.

Au centre de la ville nous visitons le Museo Paleontológico Egidio Feruglio, rénové récemment. Le magnifique musée à la scénographie impeccable, présente de nombreux squelettes de dinosaures découverts dans la région dont une nouvelle race, un Titanosaure de la famille des sauropodes, découvert seulement en 2011. Il serait le plus grand vertébré trouvé à ce jour (en dehors de la baleine bleue).

Ce grand herbivore, avec une petite tête, un long cou et une longue queue, vivait il y a entre 210 et 65 millions d’années au crétacé supérieur. Ce spécimen avait une longueur d’environ 40 mètres, une hauteur de 20 mètres et un poids proche des 70 tonnes. 80% de son squelette a été retrouvé dans un parfait état ce qui est très rare. Visite très intéressante.

On fait un tour en ville et l’on se rend compte que tous les magasins sont fermés, effectivement le 18 novembre est férié en Argentine, c’est le jour de la souveraineté nationale.

Nous reprenons la route pour la petite ville de Gaiman. La province du Chubut a été largement colonisée par les Gallois. Gaiman est la première municipalité du Chubut, créée en 1874. Depuis les descendants ont maintenu les coutumes et traditions des colons arrivés en 1865.

La première maison en pierre de la famille David D. Roberts a été bien conservée et transformée en musée. On y trouve de nombreuses maisons où l’on peut encore prendre le thé, accompagné de petits gâteaux dont le fameux “Torta Negra”. En 1995 Lady Di (princesse de Galles) est venue visiter la ville et y a pris le thé. Les Gallois ont rapidement construit un chemin de fer jusqu’à Puerto Madryn pour exporter la farine qu’ils produisaient, un tunnel se visite aujourd’hui avec de nombreuses explications à l’intérieur. On décide de passer la nuit ici.

19 novembre

Nuit calme à Gaiman. Ce matin nous refaisons un petit tour dans cette localité où il a l’air de faire bon vivre. Nous allons jusqu’à la Capilla Bethel, construite en 1914 et d’obédience protestante. Sur la place centrale on s’avance jusqu’à l’église Nuestra Señora de Luján et là un jeune prêtre très sympathique sort du presbytère et s’avance vers nous, on discute quelques minutes, il nous souhaite un très bon voyage.

Le village a su préserver de nombreuses maisons d’époque, très british, on s’arrête dans une pâtisserie acheter le fameux “Torta Negra” qui était à l’origine un gâteau offert aux jeunes mariés. C’est très bon, cela ressemble un petit peu au pain d’épices, très noir, c’est fait notamment avec du dulce de leche, des noix, des raisins secs et certainement de la cannelle. Ici tout est traduit en gaélique et les anciens le parlent encore. A l’écrit, c’est vraiment une langue très bizarre.

En fin de matinée, nous faisons retour sur Trelew et récupérons du cash dans un Western Union. Le taux de change devient de moins en moins intéressant. En janvier 2024, nous avions 1365 Ars pour 1€ aujourd’hui c’est 1200 Ars. Nous filons ensuite jusqu’à Playa Union à une trentaine de kilomètres. Petite station balnéaire avec une plage immense d’où l’on peut observer les dauphins endémiques, les Toninas… que nous ne verront pas.

Nous décidons de ne pas rester là pour ce soir et faisons une centaine de kilomètres dont 23 de piste pour nous rendre à Playa Isla Escondida… le bout du monde. Cette baie abrite pour la saison une colonie d’éléphants de mer. Ils sont bien présents même si, en fin de saison, il n’y en a pas beaucoup, uniquement des femelles et leurs petits. Quel plaisir et chance de pouvoir se promener au milieu d’eux, de temps en temps ils ouvrent un oeil, nous regardent puis se rendorment, pas stressés du tout par notre présence. Il y a beaucoup de plateaux rocheux, qui à marée basse, laissent apparaitre de petites piscines dans lesquelles les jeunes s’amusent. Il y a au loin un camping-camion mais à par cela nous sommes seuls au monde, pas de réseau, la déconnection totale…

20 novembre

Depuis hier après-midi le vent s’est levé, nous avons bien positionné Thor face au vent mais notre nuit a quand même été gentillement bercée. Ce matin le temps est très gris avec quelques averses, on voit arriver des tours operator mais la pluie fait que les gens ne restent pas très longtemps sur la plage. Le coup de vent d’hier a ramené sur la plage une grande quantité de sargasses.

Le temps se lève en fin de matinée, c’est marée basse, nous passons une bonne partie de l’après-midi à promener sur la plage et passer du temps à regarder ces phoques en train de se reposer, sur le dos, les uns sur ou sous les autres, dans l’eau, ils se chamaillent, jouent à s’affronter, éternuent beaucoup et tout cela sous nos yeux, à un mètre ou deux d’eux, incroyable, inoubliable… La tentation est forte d’aller grattouiller le menton des bébés qui ont une bouille adorable.

Le soir pendant le repas, nous essuyons un bon orage avec des rafales de vent qui font danser Thor. Le calme revenu, Corinne me fait voir par la fenêtre un immense arc en ciel complet, sur la mer, encore un moment rare et magique…

En fin de soirée, je sors regarder ce ciel de l’hémisphère Sud qui nous est si étranger. Les conditions sont excellentes, plus de nuage, nuit noire, la lune n’est pas encore levée. On peut ainsi facilement admirer ces constellations qui ne sont pas accessibles depuis chez nous, la croix du Sud, la grue, le grand chien… Cela faisait longtemps que je n’avais pas passé autant de temps à regarder le ciel et j’ai été surpris par le nombre de satellites que l’on voit passer. Je ne sais pas si c’est les nouvelles constellations de Starlink ou autres mais c’est vraiment surprenant. Je comprends que les astronomes râlent un peu.

21 novembre

Nuit très calme. Ce matin on se lève avec un grand soleil… et une mauvaise odeur. En effet, la marée montante a entièrement recouverte la plage de sargasses. Les éléphants de mer ont l’air d’apprécier ce tapis bien confortable, ils sont pratiquement tous vautrés dessus, ce n’est pas l’odeur ni les gaz qu’elles produisent en se décomposant qui ont l’air de les déranger outre mesure…

Après quelques photos on reprend la route ou plutôt les 25 km de piste. Arrivés à l’embranchement qui nous conduirait à Punta Tombo, un parc où l’on peut voir près d’un million de manchots, on s’arrête pour réfléchir sur l’opportunité d’y aller. Selon les commentaires, ce parc aménagé est devenu presque plus un zoo qu’un plage naturelle et il y a énormément de touristes. D’ailleurs pendant qu’on est au bord de la route, on voit passer de nombreux cars d’excursion. On laisse tomber ce parc, on aura l’occasion d’en voir ailleurs et dans des conditions plus naturelles.

On prend la route direction la petite ville de Camarones située au bord de l’océan, petit arrêt au centre touristique, on s’acquitte de la somme de 12000 Ars pour pouvoir accéder au Parc National Cabo Dos Bahias. Camarones qui veut dire crevettes est la capitale argentine du saumon, nous ne sommes pas arrivés à comprendre pourquoi… 28 km de piste plus tard, on se pose non loin de l’entrée du parc, dans la pampa avec une vue magnifique. Nous irons visiter le parc demain matin. A peine arrivés, on voit passer devant nous un petit renard gris avec son repas dans la gueule, certainement un cuy, sans même faire cas de Thor. Son esprit était déjà en train de déguster son repas du soir…

22 novembre

Ce matin nous faisons les quelques kilomètres de piste pour arriver au Parc. Après contrôle par un garde, on se gare puis, par des passerelles, on accède à la zone occupée par les manchots. Nous sommes seuls. Ils sont des milliers à avoir creuser leur terrier dans cette zone où ils vont passer près de 8 mois de l’année. Il y en aurait 30000 dans la région. C’est un va et vient incessant entre leur terrier et la mer qui est distante de plusieurs centaines de mètres, plus d’un kilomètre pour les nids les plus éloignés. Je ne pensais pas que le manchot marchait autant. Les “Ados” un peu abandonnés par leurs parents qui doivent faire un plouf dans l’océan pour se nourrir, crient de désespoir d’avoir été ainsi abandonnés. Leur cri ressemble pas mal au braiment des ânes… Théoriquement viennent sur ces plages des lions de mer à double crinière et des éléphants de mer mais nous n’en voyons aucun.

Dans l’après-midi, on fait une randonnée de 7 kilomètres sur un chemin qui longe la côte. Cela nous permet de voir des guanacos, tatous et nandous (choiques).

En fin d’après-midi, nous retournons sur Camarones. Sur la piste, on roule doucement derrière une femelle nandou en panique complète avec une dizaine de petits qui courent derrière elle jusqu’à ce qu’elle décide enfin de rentrer dans la pampa.

Dans le village, on cherche désespérément un lieu pour voir le match France-Argentine, mais aujourd’hui c’est la fête ici, tous les commerces sont fermés et tout le village est réuni sur une place pour danser, chanter, manger des beignets, faire un tour à cheval avec des gauchos. De nombreux enfants sont déguisés, les garçons en petits gauchos sont trop rigolos. On y passe un moment bien sympathique. Bref, le match est la dernière de leur préoccupation…. Heureusement j’ai du réseau j’ai pu suivre le déroulé du match en direct. On a gagné nos trois tests matchs, bravo les bleus.

On se trouve un endroit tranquille au bord de l’océan pour passer la nuit…

23 et 24 novembre

Ce matin on ne se presse pas, le musée que je veux voir n’ouvre qu’à midi. Après manger, je visite le Museo De La Familia Perón. Célèbre Président de l’Argentine qui fut élu à trois reprises et dont l’épouse était la célèbre Eva Perón. Le musée se compose en deux parties, la reconstitution de la maison familiale lorsqu’elle résidait à Camarones puis un bâtiment neuf qui retrace son parcours politique jusqu’à sa mort en 1974.

Nous reprenons ensuite la Ruta 3 que nous empruntons depuis Buenos Aires et va nous mener jusqu’à Ushuaïa, en Terre de Feu. C’est la panaméricaine non officielle puisqu’elle s’arrête théoriquement dans la capitale argentine. 250 km plus tard, nous arrivons à Comorodo Rivadavia qui est la plus grande agglomération de la province du Chubut, c’est ici en 1907 qu’en forant pour chercher de l’eau on y trouva du pétrole et du gaz… Après cette route en ligne droite et plate, on est surpris en arrivant sur la ville par son relief et ses rues torturées, heureusement elles sont larges.

On s’arrête dans un carrefour car nous sommes à sec de provisions puis dans une station essence car nous sommes presque à sec également. C’est ici que l’on trouve l’essence la moins chère depuis le début du voyage, 905 ARs le litre. Il est déjà tard et nous sortons de cette grande ville pour se trouver un bivouac au bord de l’océan sur la costañera de la petite ville balnéaire de Rada Tilly. Soirée très calme.

Journée nuageuse avec quelques averses. Je regarde la météo des prochains jours et ce n’est pas terrible sur toute la Patagonie et la terre de feu, on décide donc de revoir nos plans et de temporiser un peu. Aujourd’hui, on fait un petit tour sur la costañera de Comodoro… c’est très moche. Du coup retour sur notre bivouac à Villa Rada Tilly. En passant, je vois un immense garage Ford, on ira demain pour notre plaque Ford de calandre que l’on m’a détérioré à Bogota.

Avant de se poser, on trouve une panaderia plutôt sympa où on s’achète quelques gâteaux, c’est dimanche !! Dans l’après-midi on fait une longue balade le long de la plage, c’est très calme et de nombreux véhicules de Police patrouillent, c’est un peu la banlieue huppée de Comodoro. En fin d’après-midi, comme tous les dimanches nous WhatAppons avec nos enfants, tout va bien.

25 novembre

Ce matin nous retournons à Comorodo Rivadavia chez Ford. Ils me trouvent un logo Ford et tente de me l’installer mais les fixations ne sont pas identiques, il faut dire que le E-350 n’a jamais été importé en Argentine. Ils me recollent l’ancien, c’est déjà mieux que rien. On a été super bien reçus.

Nous reprenons ensuite la route vers le Sud. On quitte ainsi la province du Chubut pour rentrer dans celle de Santa Cruz. Longue route assez monotone jusqu’à notre destination du jour Puerto Deseado. En route juste après Caleta Olivia qui comme Comodoro vit de l’exploitation du gaz et du pétrole, en témoignent les nombreux derricks le long de la route, nous apercevons en contre bas de la route une colonie d’otaries sur la plage. Nous faisons un détour et passons un moment à observer ses lions de mer, les mâles sont vraiment impressionnants. Sur la route, on voit de nombreux nandous, mais impossible de les photographier, hyper farouches, à peine on stoppe le véhicule qu’ils partent en courant, et ça court très vite…

Arrivés à Puerto Deseado, petit tour à l’office de tourisme avant de se poser le long de la costañera, face à l’océan, top!

26 novembre

Nuit hyper tranquille. Ce matin on se réveille avec un beau soleil. Dans la matinée on part faire une balade à pied le long de la costañera.

Après mange, on décide de commencer la visite de la ville et de ses musées et au moment de démarrer Thor, le moteur ne se lance pas… Je regarde un peu partout mais je ne vois rien de spécial, ce n’est pas un problème de batterie ou de démarreur, plus un problème de pompe à essence pour moi. Garés plus loin des voyageurs argentins, Adrien et Doly vivant dans un bus viennent me voir, ils ont vu que j’avais un problème et lui me dit être mécano. Il passe un long moment à regarder et tester tous les fusibles et relais, RAS. Il est assez d’accord avec moi pour un problème de pompe. Avec mon accord, il téléphone à un garagiste du coin qui est là 10 minutes plus tard, il fait appel à un autre de ses collègues et ils passent toute l’après-midi à démonter le réservoir, la pompe et faire des tests électriques.

Finalement ils situent bien le problème qu niveau de la pompe à essence qui n’est plus à la masse. Ils réparent et vers 19h00 Thor re-ronronne normalement. Ils ont passé de longues heures à travailler dans des conditions pas terribles à même le sol avec un vent très froid et à faire de nombreux aller et retour à leur garage pour chercher des outils. Finalement la facture s’élève à 280000 Ars (241€). On râle mais on est tellement contents que cela arrive ici dans une ville et non pas sur une plage isolée du monde, sans réseau…

Le soir on passe remercier nos voisins de voyage, on discute un long moment, des gens adorables… C’est la première fois depuis 2017 que nous avons des soucis “mécaniques” avec Thor, on ne va pas se plaindre outre mesure…

27 novembre

Ce matin le temps est gris avec un petit vent bien froid actuellement, il y a 8 ou 9° la nuit et à peine 15° dans la journée. Dès que le soleil est absent, on sent la différence. En milieu de matinée, je vais en ville retirer de l’argent dans un Western Union qui est situé dans une Poste. Toutes les administrations sont les mêmes, et ce dans tous les pays du monde. Dans une agence WU, retirer de l’argent prend 5 minutes, ici plus d’une demi-heure, avec photocopie du passeport, de nombreux documents à signer et en plus pour ne pouvoir retirer que 300000 Ars.

Je contacte le mécano qui me rejoint à la Poste afin que je m’acquitte de la facture.

Vers 13h00, le temps se lève un peu et on en profite pour faire une grande balade. La ville qui n’a rien d’exceptionnel, c’est une ville de pêcheurs du bout du monde… En fin de journée, on prend Thor pour voir si tout fonctionne bien et nous faisons un tour extérieur de la ville, on passe par le port où tous les gros chalutiers sont stationnés, la saison de la pêche n’a peut-être pas encore commencée, puis nous faisons quelques courses et allons visiter deux musées qui ne sont ouverts que de 16 à 18 heures, ils se trouvent dans l’ancienne gare de la ville qui a été désaffectée, certainement le plus beau bâtiment de la ville. La première partie retrace l’histoire de la ville à travers différentes scénettes ainsi qu’une impressionnante collection d’outils et armes en “silex” provenant des anciens indigènes de la région, les Tehuelches.

Le deuxième musée est dédié aux chemins de fer. Il a été créé par des bénévoles qui ont petit à petit récupérer énormément d’objets ayant trait au passé ferroviaire de la ville. La guide est passionnée et la visite très intéressante. Elle me montre la plaque d’immatriculation de l’ancienne locomotive écrit en français mais je lui ai appris qu’elle avait été fabriqué non pas en France mais en Belgique. Sur une place en ville, un wagon qui a pu être restauré est exposé. Le long de la route, tous les 20 Km subsistent des petits locaux en pierre ainsi que les réservoirs d’eau. J’ai même droit à une photo en Chef de gare. Je ne peux m’empêcher de penser à mon beau-père ancien cheminot qui aurait adoré visiter ce lieu!

28 novembre

Ce matin, on se lève avec la pluie qui ne va cesser que vers midi. En début d’après-midi, on décide de prendre la route. On fait d’abord une halte dans une gomeria car j’ai une fuite lente à une extension d’une valve d’un pneu arrière. Le mécano sort la roue est constate effectivement que mon dispositif est bien endommagé et fuit. Il part dans son dépôt et revient avec un neuf, incroyable! cela fait longtemps que j’en cherche mais personne ne connait, du coup, je lui en prends un deuxième pour garder en réserve. Une fois les roues remontées et la pression vérifiée, on reprend la route direction “Las Grutas de Lourdes” qui se situe non loin après la ville. Il s’agit d’un sanctuaire qui a été installé dans un petit canyon, des messes et des pèlerinages ont lieu ici de temps en temps.

Longue route ensuite jusqu’à l’embranchement de la Ruta 3 puis longue route encore pour arriver jusqu’au Bosque petrificado de Jaramillo dont la vedette est un arbre pétrifié de 35 mètres de long et 3,5 mètres de diamètre. Arrivés à l’entrée du parc on se rend compte après quelques kilomètres que les 50 km de piste pour y accéder ne sont pas top et pas du tout du gravier comme annoncé. Après un rapide conciliabule dans Thor, on décide de ne pas y aller et on reprend la route. La Pampa se fait de plus en plus désertique mais l’on voit pas mal de guanacos et nandous, souvent avec une ribambelle de petits. On s’arrête finalement dans une station essence où nous nous posons pour la nuit. Dans la boutique, on s’achète empanadas et sandwich, avec une bonne bière, ça va faire l’affaire.

29 novembre

Nuit très calme au fond de notre station service. Ce matin il fait très beau, nous poursuivons notre route vers le Sud direction Puerto San Julian. Depuis hier, on trouve que la route se dégrade un peu et il y a des portions vraiment mauvaises avec de gros nids de poule et des rafistolages finalement aussi pénalisants que les trous. Heureusement, il n’y a pas foule sur la route ce qui permet de faire de gros écarts sans danger.

On arrive pour midi à Puerto San Julian, et on s’arrête manger devant une réplique à l’échelle du bateau “Nao Victoire” utilisé par Magellan lorsqu’il a accosté ici pour la première fois en 1520 et y passa l’hiver profitant de la protection de la baie. C’est ici que fut célébrée la première messe en Argentine. D’autres célèbres personnages firent escale ici comme Francis Drake (1578), Charles Darwin (1834) à bord du HMS Beagle ou Antoine de Saint-Exupéry (1929)… C’est ici que les Européens rencontrèrent pour la première fois les indiens Tehuelches qui étaient très grands et recouverts de peaux de guanacos que les Espagnols appelèrent “Patagones” et qui a donné son nom à la Patagonie.

La ville dispose d’une base aérienne qui a été utilisée lors de la guerre des Malouines, îles distantes de 500 km, comme dans de nombreuses villes argentines, un monument est dédié aux héros, ici avec un beau Mirage V Dagger posé sur un piédestal qui affiche fièrement 3 victoires sur des navires de l’armada britanique.

On pensait s’occuper ici de la logistique, mais impossible de trouver une laverie ouverte, pas de cash dans les Western Union. On arrive quand même à prendre de l’essence et faire le plein d’eau. Après un visite à l’office de tourisme, on apprend que les sites naturels que l’on voulait voir sont accessibles uniquement par des pistes défoncées. On finit par se trouver une place au bord de l’océan et l’on fait une belle promenade sur la costañera avec un vent assez froid!

30 novembre

Nuit très calme. Ce matin on reprend la route sous un beau soleil avec avec de fortes rafales de vent, on est en Patagonie!!! Sur la Ruta 3, on fait un petit arrêt au Mirador del Gran Bajo de San Julián. De ce point haut, on a une vue sur ce qui est considéré comme le point le plus bas de tout le continent américain, le Gran Bajo constitue une grande dépression endoréique, composée de petites lagunes et de collines, située à 105 mètres sous le niveau de la mer. Une grande partie de la région se trouve sous le niveau de la mer, mais certaines salines sont exceptionnellement profondes comme la lagune de Carbón. Sur ce site ont été découverts des méga et microfossiles trouvés dans les gisements du Tertiaire. La zone géologique est d’une superficie d’environ 2900 km² et 30 km de diamètre.

Arrivés à Comandante Luis Piedrabuena on trouve enfin une laverie, le linge sera prêt ce soir, en attendant on fait le tour de la ville, rapide, on fait quelques courses et on se pose au bord du Rio Santa Cruz. En fin de journée, nous allons récupérer notre linge tout propre.

01 décembre

Nuit calme. Ce matin le temps est mitigé mais très venteux, à peine 11° dans Thor. On décide de rouler en direction de Rio Gallegos. Peu après Comandante Luis Piedrabuena se trouve le Parc National de Monte Leon qui a été créé en 2004. On s’arrête au centre d’interprétation, très joli avec de beaux bâtiments. Ce Parc National est gratuit, c’est assez rare pour le noter. On nous donne un prospectus et on nous indique que l’entrée se trouve plus loin, à 6 km sur la Ruta 3. De leur avis, les 20 km de piste sont bons mais comme ils ont tous des 4x4, cela ne veut rien dire.

On se rend à l’entrée du Parc, il faut ouvrir soi-même la barrière pour entrer et on attaque la piste qui, au final, n’est pas si mauvaise que ça. On s’arrête au mirador “Cabeza de Leon” qui permet d’admirer la nature et plus particulièrement le relief au loin qui aurait la forme d’un lion… On est loin de Rocapina …

Deuxième arrêt le sentier “Loberia y Cabeza de Leon”. Par une passerelle, on arrive à un mirador où l’on peut observer en contre bas une colonie de lions de mer, ils n’ont pas choisi la plage la plus facile, l’océan est déchaîné et on a l’impression qu’ils s’accrochent tous à la falaise. Les rafales de vent sont tellement fortes qu’il est difficile de rester là plus longtemps.

Troisième arrêt au mirador “Isla Monte Leon” qui permet d’avoir une très belle vue sur l’île qui se trouve très près de la côte et où des milliers d’oiseaux vivent. A une époque, cette île se nommait Isle Guano car on y récoltait le précieux engrais. Il y a principalement des cormorans et autres oiseaux marins mais la vedette ici est le cormoran impérial avec ses yeux bleus.

En revenant sur nos pas, on s’arrête au sentier “Pingüinera” pour une promenade de 5 km aller et retour qui nous mène à travers la pampa à une plage où niche une importante colonie de manchots de Magellan. Je disais qu’ils étaient de bons marcheurs mais ce sont également de bons grimpeurs. La plupart des nids se trouvent en haut d’une côte qui surplombe l’océan, c’est incroyable qu’ils arrivent à parcourir de telles distances sur leurs petites pattes. On peut voir les poussins qui se lovent contre leurs parents pour se protéger du froid et du vent.

Aujourd’hui, nous avons eu un temps typique à la Patagonie, c’est à dire tous les temps dans la même journée, nuages, soleil, pluie, neige et grêle et tout cela avec un vent assez fort. En milieu d’après-midi, on quitte ce parc bien sympathique. On aurait pu dormir sur la plage mais de la pluie est annoncée pour demain et on veut pas rouler sur une piste boueuse au risque de nous embourber.

On reprend donc la Ruta 3 vers le Sud. La Patagonie change de décor assez souvent, tantôt steppe, tantôt pampa, tantôt tourbière mais souvent elle est recouverte de petits arbustes, buissons très foncés, presque noirs qui donnent à la Patagonie un aspect gris et un peu austère surtout lorsque le soleil joue à cache cache. Mais nous sommes au printemps et il y a énormément de toutes petites fleurs de toutes les couleurs, souvent blanches, roses ou jaunes qui égayent un peu la monotonie ambiante.

On s’arrête à une vingtaine de kilomètres de la ville de Rio Gallegos, dans un endroit calme et protégé du vent au bord du rio… Gallegos.

02 décembre

Nuit bercée par les rafales. Ce matin nous rejoignons Rio Gallegos sous un temps grisâtre avec de fortes rafales de vent. Nous commençons par rechercher du gaz, le premier dépôt est le bon, je sors mon dispositif et ils me vident une bouteille de 13 Kg, par gravité, on n’a pas le plein mais on est tranquille pour un moment, on pourra utiliser le chauffage car ce matin au réveil il n’y avait que 9° dans Thor… et il y a des chances que cela baisse encore dans les prochains jours…

On enchaine par un supermarché carrefour et un Western Union qui se trouve à l’intérieur. On fait le plein ici car à Ushuaïa les prix sont abusés, par contre, comme nous sommes obligés de rentrer au Chili pour y accéder, on ne prend ni légumes frais, ni fruits, ni viande crue, ni miel … qui sont interdits au Chili, les services du ministère de l’agriculture sont très stricts!

On finit dans une station essence pour faire le plein d’essence et d’eau afin de pouvoir rejoindre l’Argentine à nouveau où elle est moins onéreuse. On fait un petit tour dans cette grande ville qui, selon les guides, est moche et ne présente aucun intérêt. On ne va pas les contredire…

On repart en direction de la frontière. En route, on a une pensée pour les gauchos qui ont planté et qui entretiennent les clôtures, des dizaines de milliers de kilomètres de clôture… Depuis la capitale, nous n’avons pas vu un arpent de terre qui n’était pas clôturé. Ce sont les Estancias qui se partagent cet immense territoire grand comme plusieurs fois la France. Ces propriétés agricoles d’une superficie qui oscille entre 40 000 et 200 000 hectares sont toutes délimitées par des clôtures que les guanacos aiment sauter car l’herbe est plus verte de l’autre côté… Malheureusement, on voit énormément de cadavres embrochés sur les poteaux, certainement car ils n’ont pas pu sauter assez haut… Les moutons sont également omniprésents, déjà tous tondus, ils sont élévés à la dure. Avec cette végétation très pauvre, je me demande combien d’hectares faut-il compter par brebis… Ce qui nous étonne toujours c’est que dans les magasins nous ne trouvons pas d’agneau, tout doit partir à l’exportation (le fameux Mercosur) ou bien les Argentins n’apprécient pas cette viande… Nous sommes au bord de l’Estancia Condor qui appartient à Benneton grande de 200000 hectares et dont la laine passe directement du mouton aux pulls de toutes les couleurs dans votre placard.

Peu à peu, le relief change et nous entrons dans une ancienne zone volcanique où de petits dômes sont visibles ainsi que de belles coulées de lave. Nous nous arrêtons à la Reserva Provincial Laguna Azul qui abrite un lac qui s’est formé dans un ancien cratère. Pas trop azul aujourd’hui, en raison des nuages mais très beau lieu où un sentier permet de descendre jusqu’au lac où une petite plage d’herbe est le refuge de canards, ibis et autres oiseaux… sur le trajet je fais fuir plusieurs lèvres énormes, dommage… ce soir ce sera donc raviolis!!!

Nous décidons de passer la nuit ici et sommes rejoints par d’autres voyageurs en fin de journée. Demain grosse journée, nous sommes à 12 kilomètres du passage de frontière avec le Chili et 67 kilomètres du bateau qui nous fera traverser le mythique détroit de Magellan.

03 décembre

Nuit fraiche mais le vent nous a offert une pause. Ce matin nous quittons l’Argentine quelques heures pour une petite virée au Chili… Le passage à l’immigration et les douanes argentines sont très rapides, comme toujours en sortant. Nous faisons quelques kilomètres et arrivons au poste frontière chilien, un peu plus long car il y a beaucoup de monde et seulement deux guichets sont ouverts à l’immigration, passage en douane et services agricoles rapides également, je pense que dès l’instant où l’on dit que nous prenons la route de Ushuaïa, donc vers l’Argentine, ils ne s’embêtent pas trop. Une agent du ministère de l’agriculture rentre quand même dans Thor, vérifie rapidement quelques placards, frigo et congélateur et nous laisse partir. L’ensemble des démarches ont pris 1 heure 10.

Aucun changement de décor, les guanacos et nandous sont bien là. On roule jusqu’au détroit de Magellan où nous prenons le ferry pour entrer dans la partie chilienne de la Grande Isle de Terre de Feu par la route Del Fin Del Mundo, tout un programme. Pourquoi cette petite partie est chilienne ? Tout simplement car le Chili à la “gouvernance” de l’entièreté du détroit de Magellan, qui permettait aux bateaux, avant la mise en service du canal de Panama, d’éviter le Cap Horn.

Nous sommes encore à 4 km du port que les camions sont déjà arrêtés le long de la route en file indienne… On double tout le monde et arrivés à l’embarcadère, on voit une file “voiture” on se positionne là, juste trois voitures devant nous. Le ferry arrive 45 mn plus tard. Nous faisons partie de la fournée qui monte à bord. Avec notre porte à faux, on y va lentement et ça passe. Je trouve le bateau assez petit, seuls quatre camions montent à bord… La traversée dure à peine 25 mn et la sortie est tout aussi compliquée, le bus qui est devant nous arrache la moitié de son pare-choc arrière en sortant. Thor s’en sort sans problème. Si on m’avait dit qu’un jour, je “naviguerais” dans ce détroit …

On traverse la partie chilienne de la Terre de Feu, le décor est plus vallonné et sinueux, la route est moins monotone. Le revêtement est très bon mais en dalles de béton, j’ai l’impression de conduire une locomotive. On y retrouve les mêmes estancias avec guanacos, moutons, nandous et les vaches font leur réapparition, cela faisait très longtemps que l’on n’en voyait plus. Il faut dire qu’ici, par endroit, il y a de l’herbe, bien verte qui plus est. Après 160 km en Terre de Feu chilienne, nous repassons la frontière assez rapidement des deux côtés, et nous roulons de nouveau en Argentine jusqu’à Rio Grande. La première chose que nous faisons, c’est des courses pour acheter fruits, légumes et viande, produits qui ne peuvent pas entrer au Chili. On se trouve un coin calme et à l’abri de vent, face à l’océan pour la nuit.

04 décembre

Ce matin, il fait assez beau et froid. Avant de quitter Rio Grande, nous allons jusqu’à l’Estancia Maria Behety qui est à une vingtaine de kilomètres à l’intérieur des terres. Cette grande propriété est connue pour abriter l’un des plus grand bâtiment de tonte de moutons au monde. Ces estancias sont tellement grandes et demandent tellement de personnel, gauchos, qu’il s’agit en fait d’un vrai hameau avec logements, chapelle, garage, bibliothèque, maison commune, office et parfois même une école … C’est très beau et les habitations en bois très bien entretenues. Effectivement le hangar de tonte est vraiment immense, il peuvent traiter jusqu’à 40000 brebis… Arrivés à l’office, on nous apprend qu’ils font une pause dans les tontes qui ne reprendront qu’en janvier…

Nous reprenons la Ruta 3 et allons en direction de Tolhuin, l’étape du jour distante d’une centaine de kilomètres. Nous longeons la côte un bon moment où nous pouvons admirer l’océan très calme d’une belle couleur vert - bleue. Puis la route bifurque et on grimpe petit à petit vers un relief plus accidenté, on commence à voir au loin, derrière de gros nuages des montagnes enneigées. Le décor change également et devient de plus en plus boisé, avec une forêt très surprenante, inquiétante telle la forêt de “Mirkwood” avec la moitié des arbres morts, recouverts de mousse espagnole, c’est vraiment étonnant, certainement un incendie de forêt datant de 20 ou 30 ans.

Tolhuin est une petite ville implantée au bout du grand lac Fagnano, nous nous arrêtons au bureau d’informations touristiques sous la neige, la grêle, la pluie… A la première éclaircie, nous faisons un tour à l’extrémité du lac, le paysage est très beau. D’une longueur de 98 km, partagé entre l’Argentine et le Chili, il est encaissé entre de belles montagnes enneigées. Nous allons ensuite jusqu’à la Reserva Provincial Laguna Negra qui, par une longue piste, pas très bonne, nous emmène jusqu’à une petite lagune séparée du lac par une bande de sable. Une petite balade traverse cette forêt, principalement composée de Hêtres de Magellan et autres essences endémiques. Au cours de cette balade, nous tombons sur un barrage de castors construit sur un petit cours d’eau, on a la chance durant un long moment d’observer un castor dans son environnement, faire le tour de son barrage, le consolider… encore un moment magique. Une vingtaine de couples de castors ont été introduits en Terre de Feu en 1946 pour exploiter leur fourrure mais cela n’a pas franchement été une réussite. Aujourd’hui ils sont plus de 100 000 et posent d’énormes problèmes environementaux.

Ce soir nous allons au musée, mais pas n’importe lequel, le Raíces Fueguinas Museo Resto-Bar, ce lieu présente dans une grande salle, une collection d’un peu de tout, plaques d’immatriculation, jouets, objets usuels, outils, verres, tube à cigare, bref de tout… tout est bien rangé, chaque table du restaurant sont de petites vitrines, c’est vraiment très original. Par contre, ici le soir, pas de restaurant, juste du snacking. Du coup, on se prend deux sandwichs avec une bonne IPA.

On retourne pour la nuit sur le parking de l’office de tourisme qui met à disposition des voyageurs, aire de stationnement et électricité. Depuis notre départ et l’installation du panneau solaire nous n’avons jamais eu besoin de nous brancher au secteur et du coup aucun camping en presque deux mois de voyage.

05 décembre

Première nuit où nous mettons le chauffage et ce n’est pas du luxe… quoique ici un peu… Ce matin il fait gris, soleil et il neige aussi… nous décidons de prendre la route vers Ushuaïa. La route et la forêt sont magnifiques. Sur 50 km nous roulons sur “Ruta Escenica Andes Fueguinos - Fin del Mundo”, tout un programme. On grimpe jusqu’au col Garibaldi où un mirador offre, malgré le temps, un point de vue magnifique sur la fin du lac Escondido et au fond le lac Fagnano. Nous faisons plusieurs arrêts pour prendre des photos. Nous sommes impressionnés par le nombre de voyageurs que nous avons croisés, doublés, en moto et pire en vélo. De les voir lutter contre les éléments, rouler complétement penchés pour encaisser le vent, nous fait dire que nous sommes de petits joueurs mais bon… ils sont quand même un peu fadas…

Nous arrivons enfin à Ushuaïa, après 1021 jours de voyage et 118 000 km au compteur. C’est avec une grande émotion que nous passons entre les grands piliers de l’entrée de cette ville de 85 000 habitants du bout du monde. On s’arrête sur un point haut pour admirer la baie et la ville, et l’émotion nous submerge.

Quand en 2017 nous avons décidé d’entreprendre cette aventure, la destination d’Ushuaïa nous semblait tellement lointaine, presque inaccessible, utopiste, un doux rêve. Enfant, j’adorais les livres avec de belles images des pays du monde entier et les noms de Ushuaïa, du Cap Horn, des 40éme rugissants, du détroit de Magellan, du canal Beagle, de la Patagonie, et surtout “la fin du monde” me faisaient à la fois flipper et carrément rêver. Etre là aujourd’hui avec Corinne est incroyable. Je dois la remercier mille fois de m’avoir accompagné dans ce projet de vie.

Bref, nous la traversons et décidons de poursuivre notre route jusqu’au bout de la Ruta 3. La ville est très touristique et tous les voyageurs d’Amérique du Sud finissent systématiquement ici, nous sommes facilement reconnaissables…

La Ruta 3 dite “Del Fin Del Mundo” se termine au fond du Parc National Terre de Feu, à une vingtaine de kilomètres de la ville et tout proche de la frontière avec le Chili. Nous nous arrêtons au centre d’information et par internet nous achetons deux pass annuels valables pour tous les parcs nationaux argentins. Depuis le 4 novembre les prix ont explosé, il faut compter maintenant entre 40 000 et 45 000 Ars par jour et par personne pour y accéder. Le pass annuel est un peu cher mais je pense qu’il sera vite amorti. Du coup on réserve également deux nuits sur l’aire de stationnement des camping-cars dans le parc. Les nuitées sont encore gratuites, pour le moment, il faut juste s’inscrire.

Nous allons directement par une piste au bout de cette fameuse route qui finit à Bahia Lapataia et faisons la photo traditionnelle. Nous aurons emprunté la totalité de la fameuse PanAméricaine, le panneau indique Alaska 17848 km … on a fait quelques détours. De là partent plusieurs randonnées qui sont faciles et très agréables au milieu de ces montagnes enneigées et au bord du canal Beagle. Au final le temps aura été clément, pas trop de soleil mais au moins sec.

En fin de journée, nous regagnons le fameux camping qui n’est en fait qu’un prè au bord de la rivière et où il est difficile de trouver un emplacement plat, sans boue. Nous y retrouvons la dizaine de camping-cars qui voyagent en convois et que nous avions croisé à la Loberia près d’El Condor.

06 décembre

Nuit calme et pas trop fraîche, le chauffage ne s’est déclenché que deux fois. Ce matin on se lève avec la pluie, les autres camping-cars sont déjà partis, il ne reste que deux 4x4 cellule, comme nous sommes garés dans l’herbe je me languis de sortir de là. Le temps s’éclaircie un peu et nous arrivons à sortir du “camping” et reprendre la piste sans effort.

On se gare près du poste de Gendarmerie qui est aussi le point de départ du sentier “Paseo de la Isla”. Je photographie la brigade la plus australe du monde et un gendarme sort à ma rencontre, nous discutons avec Antonio un long moment. On s’échange des écussons, il me raconte un peu la vie ici. Ils sont en fait affectés à Ushuaïa et tous les quinze jours, une équipe se relait toute l’année pour occuper ce poste isolé dont la mission est la sécurité dans le parc mais aussi et surtout la surveillance de la frontière avec le Chili tout proche. Moment sympatique.

Après la petite randonnée agréable le long du rio Lapataia nous reprenons Thor direction Ensenada Zaratiegui une piste qui finit au bord du canal Beagle. Après le repas, j’entreprends une balade sur un sentier côtier de 6 heures aller et retour, je n’en fais qu’une moitié, beaucoup trop de boue et le temps n’est vraiment pas top.

Toutefois les lieux sont magiques. On passe le long d’une dizaine de criques toutes différentes, certaines roches sont du chiste, ce qui donne aux plages des couleurs vertes ou argentées. Les arbres ont des sortes de “parasites” peut-être des champignons, qui forment de grosses boules sur les troncs et actuellement des petites boules oranges poussent sur ces escroissances, peut-être des décorations de Noël! C’est ici que se trouvait une petite agence construite sur pilotis, Correo Argentino (la Poste) qui permetait d’obtenir un tampon spécial sur son passeport mais l’agence est définitivement fermée.

En fin d’après-midi, nous quittons le parc, petit arrêt à la très belle station de chemin de fer “Tren del fin del mundo”, une attraction trouristique hors de prix, puis nous retournons sur Ushuaïa où nous trouvons un point haut pour avoir une vue d’ensemble sur la ville coincée entre océan et montagne. En fin se soirée, le temps se dégage un peu et nous pouvons apercevoir quelques sommets de cette magnifique Cordillère des Andes pour qui c’est aussi la fin de la route et qui vient tout doucement plonger dans l’océan. Avant la nuit, nous nous posons dans un endroit calme pour dormir.

07 décembre

Temps toujours aussi gris avec des températures qui ne vont pas dépasser une dizaine de degrés. Nous faisons un grand tour à pied pour découvrir le centre d’Ushuaïa, le bord de mer est bien arrangé, nous faisons les photos traditionnelles devant les panneaux de la ville. Devant l’office de tourisme, il y a beaucoup de monde, beaucoup de croisiéristes qui sont en route vers l’antarctique. Il y a bien sûr de nombreux magasins de souvenirs, cette ville vit principalement du tourisme. Nous allons jusqu’au musée maritime qui est implanté dans l’ancienne prison de la Terre de Feu.

Cette prison ou plutôt ce bagne a été construit entre 1902 et 1920 par les bagnards eux-même, 5 ailes autour d’un îlot central. Ils ont également construit de nombreuses infrastructures de la ville, dont le chemin de fer le plus austral du monde qui servait à acheminer pierres et bois pour les constructions. Y ont été enfermés de nombreux criminels mais aussi opposants politiques, anarchistes… Cela était aussi pour l’état une façon de peupler cette zone et y affirmer sa souveraineté.

Aujourd’hui chaque aile de ce lieu a été transformée en musées, maritime avec de très belles maquettes, du bagne, d’art marin avec de très belles toiles marines, sur l’histoire de la ville, les expéditions en Antarctique et des expositions temporaires, la première traite de l’exode au Haut-Karabakh en photos et la deuxième des peintures d’artistes sud-américains. Le ticket coûte 36 €, valable 48 heures.

De retour, on passe par l’artère principale de la ville et nous nous arrêtons chez Ana et Juana, une superbe pâtisserie - salon de thé où nous prenons un maté avec deux délicieux gâteaux, énormes, la spécialité argentine pour Corinne un Alfajores chocolat - dulce de leche et pour moi un genre de tarte cheesecake avec oranges confites, pistaches, amandes, noix de cajou, une tuerie… Nous n’avons pu en manger que la moitié.

Grosse averse vers 19h00 puis belle éclaircie, toutes les montagnes se dégagent petit à petit. J’attends 22h00 que le soleil se couche puis je pars faire quelques photos panoramiques de la ville à l’heure bleue.

08 décembre

Ce matin le temps est gris mais le ciel bleu domine la baie. En fin de matinée les sommets sont complètement dégagés et nous décidons de monter avec Thor jusqu’au parking au Glacier Martial qui domine la ville. Il s’agit d’un vestige d’un grand glacier qui culmine à environ 1000 mètres d’altitude. Son nom vient de Louis Ferdinand Martial, commandant d’une expédition scientifique française de 1882-1883.

De là partent plusieurs randonnées, une qui permet d’avoir une très belle vue sur la ville et la baie et une autre qui mène au glacier lui même qui n’est pas exceptionnel. Je n’arrive pas tout à fait jusqu’au glacier. Il y a de nombreux passages dans la neige mais vers la fin du parcours se trouve une partie enneigée très pentue que je n’ose pas emprunter avec mes chaussures.

Retour en ville, nous nous garons en centre ville, on passe par l’office de tourisme faire tamponner nos passeports avec des “images” souvenirs. Nous profitons du wifi pour prendre des nouvelles de nos enfants, petits et grands. Nous finissons la journée au restaurant “La Taberna Del Viejo Lobo” pour fêter notre arrivée à la Fin Del Mundo, un superbe restaurant à la décoration de taverne à pirates, très sympa où nous mangeons super bien. Très belle soirée en tête à tête. A l’issue, nous regagnons notre bivouac à l’écart du centre ville, au calme.

09 décembre

Ce matin temps gris… Journée logistique, on fait le vide des eaux grises et noires et le plein d’eau. Puis quelques courses, pas trop car nous allons bientôt repasser la frontière avec le Chili. On passe l’après-midi à déambuler dans la ville et faire quelques achats souvenirs. On ne peut pas s’empêcher de refaire une halte chez Ana & Juana où nous reprenons des patisseries.

On passe le reste de la journée à préparer la suite de notre voyage. Ce soir Corinne nous prépare un apéro dinatoire, on a décidé de fêter tous les soirs notre arrivée au bout du monde, on finit avec les gâteaux et une petite bouteille de champagne.

10 décembre

Aujourd’hui, selon la météo, c’est censé être la plus belle journée de ces 10 prochains jours… Bon c’est gris…

Du coup on décide de lever le camp, on quitte la ville la plus australe au monde et retournons sur nos pas, direction Rio Grande. Il faut savoir que Puerto Williams situé en face Ushuaïa, sur la rive chilienne du canal Beagle est en fait la localité la plus australe au monde.

Le soleil joue à cache cache toute la matinée. On s’arrête à un départ de trail pour accéder à la Laguna Esmeralda. Très beau parcours dans la forêt et les tourbières avant d’arriver au lac qui est juste au pied des montagnes, pas trop émeraude en raison du temps mais très belle balade de 16 km en tout.

Après le repas, on poursuit la route sur la superbe “Ruta Escenica Andes Fueguinos” et nous roulons tranquillement jusqu’à Rio Grande … sous un beau soleil. Peu avant d’arriver on voit réapparaître les guanacos dans le décor, il n’y en avait pas plus au Sud. On se pose sur le même point qu’à l’aller, en bord d’océan.

11 décembre

Ce matin, c’est toujours gris avec quelques gouttes de pluie. Nous levons le camp direction la frontière. Juste avant de passer au Chili, au nieau de San Sebastian, nous prenons de l’essence qui est moins chère en Argentine. La sortie de l’Argentine est hyper rapide, puis nous faisons les 14 km qui nous séparent du poste frontière chilien, la route, qui appartient à l’Argentine est affreuse et on roule le plus souvent sur le bas côté que sur la route elle même tellement il y a des nids d’autruche! Le poste frontière chilien est là, nous quittons ce beau pays pour quelques jours, semaines…

Les photos et vidéo plus tard …