Chili - 2


Chili - Magallanes et de l'Antarctique chilien
11 Dec 2024 26 Dec 2024
Thierry 21 December 2024  -   -   -   -   -  Lecture ~ 21 min.
Le tracé représente notre parcours - 2015/16 - 2017 - 2018 - 2018/19 - 2019/20 - 2022 - 2023/24 - 2024/25

Chili - 2

Cet article couvre la période du 11 au 26 décembre 2024, au cours de laquelle nous avons parcouru une partie de la province de Magallanes et de l’Antarctique chilien avant d’entrer à nouveau en Argentine.

11 décembre

Les formalités chiliennes sont très rapides, je m’étais pré-enregistré hier soir en ligne, cela fait gagner du temps car de toutes les façons, c’est obligatoire. Immigration et douanes ne sont qu’une formalité par contre l’agent du ministère de l’agriculture visite sérieusement Thor, nous n’avons rien de ce qui est interdit, on peut circuler…

Nous retrouvons notre route en dalles de béton version tchou tchou !!! Vers midi, nous quittons la route principale pour 14 km de piste qui nous conduisent au Parque Pingüino Rey. Nous avons réservé hier par Internet nos places pour un tour guidé à 14h00. Après avoir mangé sur le parking, je vais voir si on ne peut pas s’incruster sur le tour de 13h00, c’est ok pour eux, on gagne une heure sur notre emploi du temps…

Il s’agit de la seule colonie de manchots royaux observable sur le continent, toutes les autres colonies sont sur des îles australes. Le circuit est aménagé avec des postes d’observation afin de rester assez loin d’eux. Selon la guide, il existe 18 races de manchots différentes dans le monde et ceux là sont les deuxièmes plus grands, la médaille revenant au manchot impérial visible uniquement au pôle Sud. Ils font environ 1 mètre de haut, pèsent entre 10 et 12 kg, vivent 25 ans, nagent à 10 km/h et peuvent descendre jusqu’à une profondeur de 200 mètres. Il y en a plus d’une centaine et ils sont magnifiques, au plus ils sont vieux, au plus leurs couleurs sont foncées, nous y passons une heure à observer plusieurs groupes. On ne regrette pas du tout d’avoir fait le détour.

A ce stade, nous avons deux options pour rejoindre Punta Arenas, soit continuer la piste sur 100 Km et arriver à Porvenir puis prendre un ferry (134€) pour une longue traversée du détroit pour notre destination, soit rebrousser chemin, pas de piste, ferry (34€) et une petite traversée de 30 mn. Notre choix est vite fait! On rebrousse chemin sous un ciel menaçant jusqu’à l’embarcadère. Nous attendons à peine 30 minutes que le bateau arrive et nous embarquons. La marée est plus haute et l’embarquement comme le débarquement sont plus faciles que la dernière fois pour nous. Le temps est clair de l’autre côté et la traversée est très agréable.

Direction Punta Arenas, en route nous nous arrêtons devant l’Estancia San Gregorio, complètement abandonnée, vraie ville fantôme sise au bord du détroit et où deux épaves finissent de rouiller lentement, le bateau à vapeur Amadeo, 36 mètres de long qui s’est échoué en 1932 et l’Ambassador un bateau construit à Londres en 1869 et qui a fini ses jours ici en 1939.

Encore un peu de route avant de trouver un bivouac dans la pampa pour la nuit.

12 décembre

Ce matin il fait beau avec un peu de vent, nous reprenons la route direction la péninsule de Brunswick et plus exactement Punta Arenas où nous allons rester quelques jours dans le coin. La route est belle et longe en partie le détroit de Magellan. Arrivés dans cette ville de 130 000 Hbts, nous allons dans le centre acheter une carte sim dans un magasin de l’opérateur Claro, ensuite il faut aller dans une pharmacie pour pouvoir créditer son compte! Retrait de liquide directement dans un distributeur, 1000 pesos = 0,98€ et nous finissons la matinée dans un Walmart chilien qui ici, s’appelle Lider. Cela nous fait tout drôle de retrouver des produits que nous achetions aux USA. Grosse différence de prix avec l’Argentine, c’est beaucoup moins cher ici, par exemple un paquet de chips Lays est à 8€ en Argentine, 2€ ici, les soupes chinoises 2€ contre 0,60€ ici….

Nous mangeons dans la galerie marchande dans un style de KFC chilien puis nous nous rendons chez Victor, notre premier camping depuis que nous avons repris la route. Le personnage est très sympathique, c’est une simple aire de stationnement mais il y a le principal. Il me donne la télécommande du portail et nous dit que s’il n’est pas là à notre départ, on dépose la télécommande et l’argent dans sa boite aux lettres…

13 décembre

Temps très gris aujourd’hui, nous passons la matinée dans Thor à mettre le site à jour et à préparer la suite du voyage. En début d’après-midi, nous prenons un Uber pour nous rendre dans une zone franche qui regroupe de nombreux magasins. Nous y passons toute l’après-midi, on n’y trouve rien d’extraordinaire, soit c’est chinois bas de game, soit des marques qui au final, sont aussi fabriquées en Chine et aussi chères qu’en France…

14 décembre

Matinée tranquille dans Thor et à midi on décide d’aller manger dans un restaurant qui nous a été conseillé par Jean-Pierre et Christophe et où l’on peut déguster un KingCrab Chowder ou Sopa de Centolla Real, excellent et à un prix raisonnable par rapport à Ushuaïa. Cela nous a immédiatement fait penser au fameux Clam Chowder de San Francisco. C’est cool d’avoir des amis qui ont un peu d’avance sur nous, ils nous font bénéficier de leurs bons plans. De notre discussion j’ai retenu le nom de Doña Maria. Petite recherche sur google map et je trouve le restaurant pas très loin du camping. Petit restaurant de quartier, extérieur très simple comme l’intérieur, on s’installe on regarde la carte… pas de crabe… on discute un peu et on comprend très vite que l’on s’est trompé de lieu, les gens comprennent très bien et on part pour le centre ville à “La Casa de Doña Maria”, pas le même décor ni la même carte. Le KingCrab Chowder est vraiment très bien garni et excellent. On passe un bon moment avec un très bon chardonnay chilien grande réserve…

Ensuite petit tour à pied en ville, cathédrale, mercado, costañera, cimetière soit disant magnifique, bref belle balade digestive dans une ville sans grand intérêt. En fin d’après-midi, on prend un Uber qui nous ramène au camping.

15 décembre

Ce matin le temps est gris, il a plu une bonne partie de la nuit, mais la journée devrait être assez ensoleillée. Nous décidons de bouger et aller jusqu’au bout de la Ruta 9, une autre “Fin Del Mundo” mais chilienne ce coup-ci. Victor notre hôte est parti en week-end et comme convenu, on place l’argent et la télécommande dans une enveloppe, le tout dans sa boite aux lettres. Nous traversons Punta Arenas, c’est dimanche, les rues sont désertes. La ville et la campagne sont jaunes, il y a énormément de genêts en fleurs et toutes les prairies sont recouvertes de petites fleurs jaunes, seules quelques-unes en forme d’écouvillon, les Lupins des jardins apportent une touche rose violet.

A la sortie de la ville se succèdent de nombreux chantiers navals avec des dizaines de bateaux de pêche en réparation ou en pré-retraite, sur la plage, nombreux sont échoués, abandonnés. Nous arrivons jusqu’à un monument en forme de monolithe Hito de la Mitad De Chile qui marque le centre du Chili de sa frontière au Nord avec le Pérou jusqu’au Pôle Sud. En effet le Chili revendique une grande partie de l’Antarctique. C’est là que l’on se rend compte que si nous sommes montés en Alaska jusqu’au cercle polaire, les terres de l’hémisphère Sud sont loin d’approcher le Pôle Sud.

Nous continuons de longer les rives du détroit de Magellan mais sur une piste pas trop mauvaise pour les 17 derniers Km. Nous arrivons enfin à la fin de la Ruta 9. De là, part un trail qui nous amène jusqu’au Faro San Isidro qui est le phare le plus austral du continent américain, les autres plus au Sud étant sur des iles. Inauguré en 1904, il a été implanté sur un endroit stratégique pour guider la navigation vers Punta Arenas. Le bâtiment et le phare se distinguent à peine, seulement 7,8 mètres de haut. La balade pour y accéder fait 8 Km aller et retour, entièrement sur la plage composée d’une grosse épaisseur de graviers et galets grossiers, autant dire qu’elle n’est pas facile, les articulations en prennent un coup. En dehors du phare, cette promenade nous a permis d’admirer le détroit avec ses magnifiques criques, forêt, iles ainsi que deux renards à la fourrure magnifique, des dauphins et une baleine australe, le tout sous un beau soleil.

Faisant retour sur Punta Arenas, nous trouvons en route un très beau spot face au détroit.

16 décembre

Cette nuit, il a plu un petit peu mais ce matin le temps a l’air de se dégager, En face de nous, un banc de dauphins nous fait le spectacle pendant le petit déjeuner… On reprend la Ruta 9 vers Punta Arenas avec de nombreux arrêts photos. En ville, on ravitaille dans un supermarché Unimarc, Corinne est toujours impressionnée par la différence des prix avec l’Argentine. On mange un bon morceau de boeuf accompagnée d’un malbec devant le détroit puis on reprend la route avec un arrêt dans une station Shell où l’on fait le plein d’essence mais surtout de gaz car ils vendent du GNC à la pompe et du Propane directement depuis une grosse citerne. Le plein prend à peine une ou deux minutes et en plus il est bon marché, à peine plus d’un euro le litre.

Nous roulons ensuite toute l’après-midi sous un magnifique soleil à l’intérieur de cette Patagonie chilienne, très belle avec là aussi d’immenses estancias. On voit beaucoup de moutons, très peu de guanacos et on arrive enfin en prendre en photo un Nandou accompagné d’une dizaine d’ados.

En fin de journée, la route nous montre au loin une chaîne de montagnes enneigées, on arrive bientôt au Parc National de Torres Del Paine. Nous avons remonté une bonne partie de la Ruta 9 qui se termine à Cerro Castillo, non loin de la frontière avec l’Argentine, frontière que l’on a longé à quelques kilomètres pratiquement toute la journée. Il se fait tard et on s’arrête à une vingtaine de kilomètres de Puerto Natales, chaque jour suffit sa peine…

17 au 20 décembre

Ce matin le temps est gris… Nous arrivons à Puerto Natales et nous nous arrêtons directement à l’office de tourisme où nous sommes très bien reçus avec de très bonnes explications et plans du Parc National et de la région. En fin de matinée, le vent se lève, assez fort et le soleil apparait timidement.

Dans l’après-midi, on va faire des courses pour quelques jours plus quelques provisions de produits qui sont beaucoup plus chers en Argentine. On fait également le plein d’essence car jusqu’à El Calafate normalement nous n’allons plus trouver de station sur notre route. Nous arrivons dans une zone où il faut faire très attention avec l’essence car les stations sont très espacées. Petit tour en ville rapide, visite à la maison de la culture qui présente une exposition “Perspectivos Visuales del Fin del Mundo” tout un programme pour quelques photos, peintures et sculptures.

Un petit arrêt à la pâtisserie “Patagonia Dulce” recommandée par Jean-Pierre et Christophe, puis nous nous posons dans un bivouac sur une plage juste après le port de pêche au bord du Golfe Almte Monnt qui donne directement dans l’océan pacifique. Nous avons basculé de l’autre côté de l’Amérique du Sud là où le Chili est composé de milliers d’îles. Il y a dans l’eau, juste à côté de nous, une bonne centaine de cygnes à cou noir, qui sont là, depuis des heures face au vent et qui ne bougent pas, est ce qu’il passe leur temps à palmer pour ne pas dériver ? La vue sur le golfe et les montagnes en face de nous est magnifique. Au cours de la soirée, le temps et donc la lumière changent sans arrêt, le paysage est superbe, l’appareil photo chauffe!!!

Malgré le fait que nous nous soyons garés bien face au vent, cette nuit par moments, nous avons bien été secoués, certaines rafales sont assez “violentes”. Les 18 et 19 nous n’avons pas bougé de la journée, le temps étant vraiment mauvais, froid, pluie, neige … et il ne s’arrangera pas avant ce week-end, apparemment.

Vendredi 20 le soleil refait son apparition au milieu des nuages avec un peu de pluie et de vent. Mais dans l’ensemble, pour ici, c’est une belle journée. Du coup on s’occupe de la logistique, on fait les vides dans la station d’épuration de la ville, les agents sont très sympas puis le plein d’eau dans une station Shell. On amène notre linge dans une lavandéria et on retourne à l’office de tourisme pour s’assurer que le parc ne ferme par pour les fêtes et discuter des prévisions météo des prochains jours.

En fin de matinée, on se trouve un endroit sympa pour déjeuner devant le golfe juste après la sortie de la ville en direction du “Musée Frigorífico Bories”. En 2011 cette ancienne usine a été transformée en hôtel de luxe qui porte très bien son nom “Le Singular Patagonia”. En effet, les bâtiments industriels ont été conservés et restaurés et à l’intérieur, ils ont créé des espaces où se trouvent bar, restaurant, chambre, spa… En passant d’un espace à un autre, on traverse des pièces où ont été conservées les anciennes machines, le système de congélation, d’immenses salles, ancien séchoir du cuir… bref, c’est très “singulier”. La visite coûte 5000 Cpl par personne, elle est gratuite pour les clients ou si vous allez consommer au bar ou au restaurant. Un petit funiculaire vous permet depuis la réception de descendre dans les autres parties de l’édifice.

Pour en revenir à cette ancienne usine qui employait plus de 400 personnes, Puerto Natales a été fondée en 1911 et jusqu’aux années 1970, elle fut un port important pour l’industrie ovine, c’est ici que l’on abattait agneaux et moutons avant de les congeler et les envoyer par bateau sur le vieux continent. Cette usine disposait d’une conserverie, elle blanchissait la laine et tannait le cuir. Au plus fort de son activité, elle disposait de 12 chambres froides et 5 entrepôts où jusqu’à 180.000 tonnes de laine et 850.000 tonnes de produit final pouvaient être stockées. Aujourd’hui, la ville vit surtout du tourisme car elle est la porte d’entrée du parc. Franchement cela vaut le coup de s’y arrêter un moment.

De retour en ville, on fait les courses pour ces prochains jours, nous récupérons notre linge tout propre et nous finissons la journée au restaurant “El Brisket” qui comme son nom l’indique propose de la viande fumée en l’occurence du brisket (poitrine de boeuf, coupe US), c’est très bon, on s’est régalé avec un bon pisco sour. Puis retour au bivouac. Le temps est nuageux mais plus de vent, quel calme!

21 et 22 décembre

Nuit calme, ce matin le temps est toujours gris avec un peu de vent. On décide de s’avancer vers le parc Torres del Paine en début d’après-midi. Nous nous arrêtons en route voir la vierge de la Patagonie, petit lieu de culte au décor incroyable puis sur le site Monumento Naturel Cueva del Milodon. Il s’agit d’une zone qui protège plusieurs grottes où vivaient des animaux et des hommes préhistoriques, c’est là qu’ont été découverts en 1896 les ossements du fameux Milodon. Cet animal, parent éloigné du paresseux, faisait 2 mètres au garrot et pesait près d’une tonne. Le site est très bien aménagé, on y réalise plusieurs balades fort agréables dont une qui nous conduit au pied du “Silla del Diablo” chaise du diable, un énorme monolyte de granit où le diable apparaissait à ceux qui venait le chercher…

On reprend la route qui se transforme rapidement en tronçons de bonnes et mauvaises pistes entrecoupées de bonnes et mauvaises portions de routes goudronnées et ceux jusqu’à l’entrée officielle de parc. On discute avec la ranger qui nous indique que si nous rentrons maintenant (18h00) la journée sera décomptée du pass 3 jours. Du coup, nous restons à l’extérieur et trouvons un coin où passer la nuit avec une super vue sur le Paine. Demain matin, il fera jour et nous referons un point sur les prévisions météo.

Journée pluvieuse toute la journée, on ne voit aucune montagne, le plafond est très bas. Nous allons jusqu’au parking de l’accueil du parc pour bénéficier de leur Wifi. On ne peut pas dire que les deux gardes soient particulièrement sympathiques ni agréables. Bref nous y passons quand même la journée puis vers 17h, nous bougeons pour aller dormir à 2 km sur le parking d’un mirador.

23 décembre

Ce matin le temps est enfin très beau, la vue sur les montagnes et la plaine est incroyable. La plaine culmine à 60 mètres d’altitude et soudain cette montagne de granit s’élève à plus de 2700 mètres… Nous nous arrêtons acheter notre pass 3 jours et nous entrons enfin dans le Parc National Torres Del Paine direction Lago Grey. La piste est épouvantable, le ripio est très cassant, certainement la plus mauvaise piste depuis le début de notre voyage, nous ne dépassons pas les 10 km/h et parfois moins… Il n’y a que 22 km mais cela nous semble une éternité.

Arrivés au niveau de l’hôtel Lago Grey, nous nous renseignons pour faire un tour en catamaran sur le lac afin d’approcher le Glacier Grey au plus près, il y a de la place pour le tour de 15 heures mais il y a un petit trail de 2,5 km pour accéder au bateau, nous décidons d’aller voir le chemin d’accès, qui commence malheureusement par un grand pont piéton métallique que Corinne ne peut pas emprunter, de plus le temps devrait se couvrir en début d’après-midi, on sursoit à la “croisière”…

Je pars quand même faire le petit trail qui longe l’extrémité du lac, le décor est grandiose et de petits icebergs, qui se sont détachés du glacier, flottent sur le lac, leur couleur bleutée avec ce beau soleil est très belle. Comme il est encore très tôt, j’entreprends le trail “Mirador Cerro Ferrier” qui permet d’avoir une vue sur le massif et le glacier. Le trail ne fait que 3,2 km de long mais il grimpe fortement avec un dénivelé de 600 mètres. Cela fait un moment que je n’ai pas randonné en montagne et le démarrage est laborieux. Les efforts sont récompensés une fois au mirador.

Retour sur le parking et après une bonne pause, on rebrousse piste jusqu’au centre administratif du parc où les camping-cars sont autorisés à passer la nuit. Effectivement dans l’après-midi le vent s’est levé et les nuages ont recouvert le parc…

24 décembre

Nuit venteuse au bivouac. Ce matin comme prévu, le temps est assez chargé en nuages mais avec le vent il y a de belles trouées. On reprend la piste direction le Nord-Est du parc, le ripio est toujours aussi catastrophique pour nous. Les décors et points de vue s’enchaînent, c’est magnifique, on fait plusieurs arrêts dont une randonnée “Mirador El Condor”. Au sommet le sentier passe par un col où j’ai du mal à rester debout tant les rafales de vent sont violentes. Pas de condor mais un super panorama, on verra des condors haut dans le ciel plus tard, en cours de route.

En fin d’après-midi on arrive enfin au centre d’accueil Torres Del Paine, il y a un parking ou théoriquement il est interdit de stationner pour la nuit, on verra bien… On a mis 5 heures pour parcourir 45 km hors de question de faire demi-tour. On attend que le parking se vide un peu et on trouve une place à l’abri des regards à côté de voyageurs allemands. Nous discutons 5 minutes, faisons visiter Thor et spontanément, il nous propose leur accès à leur Starlink, du coup nous voilà connectés.

Ce soir c’est le réveillon de Noël, Corinne nous concocte un petit repas avec notre foie gras directement importé d’Avignon et demain, aux aurores, je m’attaque au fameux W, c’est mon cadeau de Noël.

25 décembre

Départ 6h30 pour un trail qui va me permettre d’accéder aux pieds des 3 tours qui gardent le Paine, le plus haut sommer du massif. L’avantage de partir si tôt est que je vais faire le trail pratiquement tout seul. Les bus arrivent vers 08h00, cela me laisse un peu de marge. J’arrive en haut du trail vers 10h00 et jusqu’à midi peu de monde. Malheureusement le temps est nuageux et la lumière n’est pas top. Ces trois pics de granit qui se dressent au dessus du lac sont incroyables, j’ai tellement vu de photos de ce lieu, le voir en vrai, c’est autre chose. Redescente vers Thor par le chemin inverse, je croise des dizaines de groupes, c’est un véritable défilé. La randonnée traverse de nombreux écosystèmes, la balade est très agréable. Au total 21 km, + 1053 de dénivelé le tout en 7 heures. A mon retour, Corinne m’avait acheté à l’épicerie du parc une bière artisanale de la brasserie Austral la “Torres Del Plaine” qui a été la bienvenue et en plus très bonne.

On regarde la météo et il devrait pleuvoir une bonne partie de la journée de demain. Du coup on décide de sortir du Parc et de se diriger vers Cerro Castillo, le dernier village avant la frontière avec l’Argentine. A notre immense surprise, à peine sortis du Parc par la sortie Amarga, on constate que la route est goudronnée puis bétonnée, Alléluia !!! Du coup on comptait mettre 5 heures pour y arriver et en 45 minutes nous voilà au centre de village, demain on passera la frontière.

26 décembre

Ce matin le temps est bien couvert avec de petites averses, nous avons bien fait de sortir du parc hier. Le poste frontière se trouve directement à la sortie du village, nous sommes arrivés juste après un bus du coup de nombreuses personnes sont devant nous mais le passage est assez rapide.

Nous reprenons la route qui est bétonnée jusqu’à la frontière physique avec l’Argentine. Juste avant de quitter le Chili trois grands condors passent au dessus de nous, qui sait, peut-être pour nous souhaiter bonne route…

Nous sommes restés au total 15 jours dans cette partie du Chili où nous avons parcouru en tout 1066 km, nous avons adoré cette ambiance bout du monde et cette sensation d’être vraiment dans une région encore sauvage et très protégée. Le temps n’aura pas été clément avec nous et nous aurions préféré un peu plus de soleil mais dans cette partie du monde plus qu’ailleurs, il faut prendre le temps comme il vient, c’est à nous à nous adapter. Les manchots royaux et les Torres Del Paine resteront des souvenirs inoubliables.

Photos et vidéo plus tard !!!!