Colombie 2
Colombie - Antioquia / Santander / Boyacá / Cundinamarca / Caldas / Risaralda / Tolima / Quindio / Cauca / Nariño
5 Feb 2022 9 Mar 2022
Colombie 2
Deuxième article qui traite de la Colombie (voir le premier article ici). Cet article relate notre voyage pour la période du 05 février au 08 mars 2022, au cours de laquelle nous avons sillonné le centre et le sud de la Colombie jusqu’à la frontière avec l’Equateur, en fin un petit bilan sur notre ressenti de la découverte de ce grand pays.
06 février
Après un dernier petit tour à Mompox, nous prenons la route en direction du centre du pays. Nous avons prévu de couvrir les 700 km qui nous sépare de Medellin en deux étapes, tout dépendra de l’état des routes, il faut en général rajouter au moins 30% au temps indiqué par google map. Effectivement, les premiers 151 kilomètres ne sont pas terribles, il faut une concentration de tous les instants pour éviter les trous, les effondrements de route ou carrément l’absence soudaine de bitume. Une fois connectés à la route principale pour Medellin, du coup payante, son état s’améliore grandement. Nous nous arrêtons pour la nuit à Chinu dans un grand parking pour camionneurs avec chambres d’hôtel pour eux. On nous colle au fond du parking, du coup très loin de la route nationale et des camions.
07 février
Effectivement super nuit calme. En partant, la dame qui s’occupe du site n’a pas voulu qu’on la paye. Comme depuis notre entrée en Amérique Latine, les gens sont supers agréables, on ne compte plus les signes de la main, les pouces levés, les sourires, les exclamations des enfants à notre passage, nous avons même eu des jeunes en scooter qui nous ont escortés jusqu’à la sortie du village. Aujourd’hui, encore une grosse journée de liaison pour s’approcher de Medellin. Au fil des kilomètres, le paysage et le climat changent radicalement, nous passons des grandes plaines complètement brulées par le soleil avec ses grandes Fincas ou Haciendas d’élevage de zébus à la montagne sous un petit crachin et parfois brouillard et ses vaches normandes, laitières. Le paysage est vallonné puis montagneux, notre bivouac du soir se situe à 2568 mètres d’altitudes. Autant dire que moi qui voulait de la fraicheur ça y est, il ne fera pas plus de 9° cette nuit…
08 février
Nuit hyper fraiche, on a dû sortir la couette et une couverture… Ce matin on quitte le parking un peu boueux en raison des quelques gouttes qui sont tombées dans la nuit. Je fais le tour de Thor et je me rends compte que le pneu avant gauche est à plat. On va dans une llanteria qui est sur place et rapidement nous trouvons un maillon de chaine de moto planté dans le pneu. Il démonte et colle une rustine à l’intérieur puis nous partons.
On fait une vingtaine de kilomètres et nous nous arrêtons prendre de l’essence, en faisant le tour je constate qu’un des pneus arrière droit est un peu dégonflé, nous reprenons la route. Rapidement, nous tombons sur un poste de contrôle de la Police. Là je vois au regard du Policier que l’on va y avoir droit. Effectivement, il nous fait garer sur le côté et commence à discuter avec moi. Il me demande s’il peut visiter Thor, on ne refuse jamais, et nous continuons la discussion assis sur la banquette. En parlant, il me demande s’il peut faire une vidéo de moi et si je peux dire qu’en tant qu’étranger, je suis super content du travail de la Police, pas de problème… silence on tourne! On s’échange notre WhatsApp, je lui donne des porte-clés en forme de tour Eiffel pour ses filles.
Je m’arrête ensuite à la première llanteria que nous trouvons sur la route, verdict, une grosse vis plantée dans le pneu, démontage à nouveau puis rustine… Depuis que nous voyageons, nous n’avons crevé qu’une seule fois, là 2 fois de suite je trouve cela un peu bizarre mais bon!!! Nous poursuivons notre descente sur Medellin sous un crachin. La route est très belle mais il y a énormément de camions, ici tout le fret passe par la panaméricaine.
Nous traversons Medellin sans nous arrêter. Il ne fait pas beau mais, malgré le crachin, on se rend compte que la ville est implantée dans une vallée et que tous les pans de la montagne sont couverts de petites maisons construites en brique rouge style favela. Nous poursuivons 60 km plus loin pour visiter la ville coloniale de Santa Fe De Antioquia. La ville ne se trouve plus qu’à 556 mètres d’altitude autant dire que l’on peut ranger la couette pour la nuit… Nous trouvons un emplacement à l’entrée de la ville et partons à sa visite. Toutes ces villes coloniales ont été construites sur le même plan, pratiquement, pour autant, elles ont toutes leur cachet propre. c’est vraiment très beau.
09 au 14 février
Ce matin nous reprenons la route en direction de Medellin. Il y a des travaux partout, il semble que la Colombie mette le paquet dans le BTP, ils doublent le nombre de voies, construisent des ponts. Nous avons déjà traversé un très beau tunnel de plus de 6 km de long qui à l’air récent. Il faut dire qu’ici aussi nous sommes en pleine campagne présidentielle. La traversée du centre de Medellin se fait bien puis nous grimpons un dénivelé de près de 1000 mètres à travers les quartiers populaires en direction de Santa Elena où nous avons repéré un super camping. Nous arrivons à AL Bosque, à 2600 mètres d’altitude. Nous sommes super bien reçus par la patronne de l’établissement qui nous fait faire le tour du propriétaire. Nous y rencontrons un couple de jeunes français, Nicolas et Manon avec leurs deux chats qui s’apprêtent à rentrer en France après un voyage de 5 ans en Amérique du Sud. Nous passons deux soirées ensemble et discutons beaucoup.
Nous prenons un colectivo à deux reprises pour descendre, tambour battant, à Medellin. L’agglomération compte 4 millions d’habitants et elle est trois fois plus étendue que Paris. Les transports en commun de la ville sont très bien organisés et en très bon état. Il y a tout d’abord le métro aérien qui traverse la ville puis un tramway et un métrocable (téléphérique) qui permet de monter dans les hauts quartiers voir même de desservir plusieurs vallées, sans oublier bien sur les cars et les taxis. Le centre historique est très animé avec ces milliers de petites boutiques, souvent regroupées par thème. On visite ainsi de nombreux édifices religieux comme toujours et surtout la place Botero, le héros de la ville. Ces sculptures si particulières et reconnaissables sont éparpillées sur cette immense place. L’ambiance est vraiment très agréable, on s’y sent bien. Dans l’après-midi, on monte dans un taxi pour prendre un peu de hauteur et avoir une vue d’ensemble de la ville puis nous terminons au jardin botanique, gratuit, très bien aménagé où l’on peut voir une sculpture ou plutôt une structure, plusieurs fois récompensée, représentant d’immenses arbres formant une canopée d’acier.
Depuis plusieurs jours, je suis en relation avec un guide français installé à Medellin pour effectuer la visite de la fameuse Comuna 13, on n’arrive pas à se mettre d’accord sur le jour et finalement je décide de me débrouiller par moi-même. Ce bidon-ville qui a poussé dans les années 60 sur les flancs abrupts de la montagne a été peuplé surtout par des paysans fuyant les conflits armés et qui ont migré vers la ville était connue par le passé pour être l’un des quartiers les plus dangereux du monde. Dans les années 90, on y dénombre plusieurs milliers de morts par balle et par an. Petit à petit, les gangs ont pris le contrôle de cette zone de non-droit, trafic de stup, trafic d’armes, le cartel de Medellin… Il a fallu de nombreuses interventions armées de l’état durant 10 ans pour “assainir” cette zone avec l’aide des habitants. Grâce à de nombreuses subventions, le quartier s’est modernisé et la culture américaine y a débarqué, Street Art, Hip-Hop…et petit à petit le tourisme. Des escalators ont même été mis en place pour faciliter la vie des gens… et des touristes. J’ai donc passé plus de 4 heures dans cette favela en suivant dans un premier temps le “circuit” puis en me perdant un peu volontairement dans ces méandres. Deux hommes surpris de voir un “gringo” si loin m’ont même “checké”… Ce ne sont pas les plus beaux graffitis que j’ai vus mais le tout est très dépaysant et coloré. De nombreux groupes de Hip-Hop se produisent au détour des ruelles, c’est très vivant et le tourisme a fait naître de nombreuses petites boutiques qui font vivre les gens de ce quartier. Les boum boum des sonos ont remplacé les Pan Pan des armes à feu.
Avant de repartir par le métro, je prends un téléphérique et survole plusieurs vallées recouvertes de “bidon-ville”, c’est très impressionnant. Je finis cette journée par la visite du Musée d’Antioquia situé sur la place Botero. Le dernier étage est entièrement consacré aux oeuvres de Botero, gravures, dessins, tableaux… les deux autres étages regroupent de nombreuses oeuvres d’artistes internationaux et nationaux. Très bien arrangé, j’y passe un agréable moment.
Le camping se remplit peu à peu et l’on voit arriver deux 4X4 avec tente de toit, un couple de franco/québecois et un suédois qui voyage tout seul, nous échangeons également beaucoup.
Renault est omniprésent en Colombie, certainement la marque la plus représentée. Ici pas vraiment de Dacia puisque tous les véhicules sont siglés Renault. Cette présence n’est pas nouvelle car nous avons pu voir de nombreux anciens modèles qui roulent toujours, tant bien que mal, 4l, R12, R16, R9, twingo…
15 février
On était très bien dans ce camping mais il faut que nous reprenions la route. Avant notre départ, nous remettons au camping un grand drapeau français que nous avions en soute, en effet c’était le seul qui leur manquait à l’accueil du camping. Ils sont super contents et savent déjà où ils vont le mettre.
Nous faisons route ensuite vers le très beau village colonial de Guatapé qui se trouve au bord d’un lac artificiel. Vous devez vous dire encore un village colonial… oui mais ils sont tous différents et celui-là ne déroge pas à la règle, très coloré, les sous-bassements des maisons présentent des frises en bas relief qui retracent soit la passion soit le travail du propriétaire de la maison.
Le temps n’est pas avec nous mais nous faisons une très belle visite. La cathédrale est d’ailleurs superbe aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, toute en bois décoré.
Comme nous sommes garés à seulement quelques dizaines de mètres de la place centrale, nous refaisons un tour le soir pour contempler son éclairage.
16 février
Ce matin nous quittons Guatapé après une très bonne nuit. Nous nous arrêtons une dizaine de kilomètres plus loin pour voir La Piedra El Peñol. Il s’agit d’un immense monolithe de 220 mètres de haut où l’on a construit un escalier dans une faille pour accéder à son sommet. Un genre de pain de sucre colombien. C’est très impressionnant. Je décide de ne pas monter au sommet (649 marches) car le but final est de bénéficier d’une super vue à 360° de la région mais le temps n’est pas terrible et la visibilité très réduite. Mes mollets m’ont remercié…
Nous reprenons la route en direction de Bucaramanga. Si au départ nous roulons sur une route à péages, donc pas trop mal, elle se transforme vite sur une route nationale avec de très nombreux travaux et arrêts. Le trafic est dense avec de nombreux camions, nous avons assisté à un accident entre un camion et un bus, ce qui n’est pas trop étonnant vu la vitesse à laquelle ils roulent et comment ils doublent, en général. Lors d’un arrêt nous discutons un moment avec une mère et son fils qui circulent en petite moto, on se suit un très long moment, à un arrêt le petit vient visiter Thor et on lui donne quelques bombons. Arrivés à Puerto Berrio, elle vient à mon niveau et nous propose de venir dormir chez elle, on décline mais c’est vraiment trop gentil. Il est vrai qu’avec tous ces travaux, on a pris du retard sur notre horaire et du coup il fait nuit quand nous décidons de nous arrêter dans une station essence qui dispose d’un grand espace. Nous sommes redescendus à une altitude de 123 mètres et il fait hyper chaud… la nuit va être difficile…
17 février
Effectivement… nuit très chaude… Ce matin on reprend la route vers Bucaramanga. toujours autant de travaux du coup on arrive vers 15h00 à notre destination principale une usine de Gaz dans la périphérie un peu chaude de la ville. Effectivement trouver du gaz Propane en Colombie est très compliqué et nous n’en avons presque plus. Tous les voyageurs sont confrontés à cette problématique. Nous avons eu de la chance de faire la traversée Colon - Cartagena en flat rack et du coup nous n’avons pas été obligé de vider notre réservoir fixe de gaz pour monter sur le bateau.
Nous avons fait de nombreux dépôts de gaz mais aucun n’a voulu nous le remplir souvent parce qu’ils n’ont pas la connectique (US) pour se plugger à notre réservoir. J’avais bien prévu d’acheter un adaptateur pour le Pérou mais jusqu’à maintenant il n’y avait pas de problème ici. L’autre paramètre est qu’ici, pour la consommation domestique, ils utilisent du gaz naturel et non de propane ou butane. Bref nous avons un espoir ici car avant le covid des voyageurs y sont arrivés. Je me pointe à la grille de l’usine et j’explique ma problématique au garde qui m’indique qu’ici ils ne vendent pas. Cela commence mal… Je lui demande s’il n’y a pas un camion citerne de livraison qui doit rentrer prochainement il me dit que non. A ce moment là, je vois arriver derrière moi un monsieur d’un certain âge casque blanc sur la tête qui parle anglais et un peu le français. Grande discussion, il fait appeler plusieurs responsables de l’usine et d’un coup tout se débloque, ils font sortir un camion de l’usine, avec du propane juste pour nous, et nous font le plein, 22 Kg… Victoire!! Alléluia !!!
Nous voilà sauvés pour un bon mois. Jairo nous présente sa fille Gala, ils travaillent ensemble dans leur entreprise qui, si j’ai bien compris, ont en charge le contrôle de l’intégrité des pipelines. Nous les invitons à boire un coup dans Thor et discutons un long moment. Quant on leur dit que nous allons passé la nuit à Girón, ils nous confirment que la ville de Bucaramanga n’a aucun attrait et se propose de nous rejoindre le soir pour nous faire visite le centre historique. Nous les quittons et trouvons un parking gardé tout près du centre ville de Girón. Nous faisons un petit tour de cette ville coloniale très sympa puis sommes rejoints par Jairo et Gala.
Ils nous expliquent l’histoire de cette ville puis nous finissons dans un restaurant de la ville où nous dégustons des spécialités locales, en entrée les arepas, sorte de galettes épaisses réalisées avec de la farine de maïs que l’on mange avec du guacamole, très bon, puis du ventre de boeuf cuit au BBC avec comme accompagnement du Yuka, des arepas et une salade composée. Nous avons passé une très bonne soirée très instructive où nous avons discuté un peu de tout dans une sorte d’espéranto.
Au final c’est une super journée car nous apprenons dans la soirée que les frontières terrestres entre l’Equateur et le Pérou réouvrent demain après deux ans de fermeture. Nous allons enfin pouvoir dérouler notre voyage sans soucis.
18 février
Ce matin nous reprenons de la hauteur et réattaquons la montagne. La route est très belle bien que très sinueuse, le décor est grandiose, il parait que c’est la plus belle route de toute la Colombie. Notre premier arrêt se fait au Parque Nacional del Chicamocha, situé au bord d’un canyon. Il s’agit plus d’un parc d’attraction que d’un parc national à proprement parler. L’attraction phare est un téléphérique qui permet de traverser le canyon et monter sur l’autre versant, en plus, pour la petite histoire, il est français. La descente puis la remontée sont assez impressionnantes, c’est à faire, avec plus de 2000 mètres de dénivelés cumulés. Sur les deux sites de nombreux restaurants, boutiques et une surprenante sculpture “Monumento a la Santandereanidad” qui est une allégorie à la révolution de la commune de 1781 contre les espagnols.
Nous faisons route ensuite vers San Gil, nous nous y arrêtons une petite heure mais le courant ne passe pas, on ne s’y sent pas à l’aise. Nous nous écartons de la ville pour la nuit sur un parking pour poids-lourds.
19 février
Ce matin après moult réflexions, nous décidons de laisser Thor ici et de partir à Barichara en transport en commun. Nous avons peur une fois sur place de ne pouvoir trouver un stationnement. Du coup, taxi et colectivo, et après une heure de route nous découvrons ce nouveau village colonial construit lui, sur un flanc de colline. Pas aussi beau que Sant Fe De Antioquia, moins vivant d’ailleurs, mais visite fort agréable. La particularité et la couleur très orangée de la roche utilisée pour la construction et ces ruelles pavées en pierres bien plates. Nous y rencontrons une famille avec quatre enfant en “tour du monde”. Originaires de Paris mais installés en Bourgogne, ils parcourent le monde en sac en dos depuis 7 mois, quel courage !!!! Nous discutons un long moment. C’est toujours passionnant de parler avec d’autres voyageurs car chacun construit son voyage différemment, du coup, même si nous avons traversé les mêmes lieux, l’expérience est différente.
Nous mangeons dans un très bon restaurant qui propose une cuisine locale mais très raffinée, on s’est régalés. Nous avons également gouté la spécialité de la région les « obleas », il s’agit de deux disques en gaufrette très très fins de 20 cm de diamètre prenant en sandwich une garniture sucrée de son choix.
Après un dernier petit tour de la ville nous rejoignons Thor et prenons la route en direction de Villa de Leyva. Sur la carte ce n’est pas très loin mais il y a tellement de camions que nous dépassons difficilement les 40 km/h de moyenne. Du coup, à 17 heures, on s’arrête dans une station essence pour la nuit. Demain il fera jour…
20 février
Ce matin nous poursuivons notre route vers Villa de Leyva une très belle ville coloniale. J’ai deux options de route pour y aller et je prends celle dont une partie est à péage donc gage d’un bon revêtement. Effectivement la route est potable jusqu’à Arcabuco même s’il y a énormément d’affaissements. A partir de l’embranchement pour notre destination nous tombons sur une piste, 15 km de piste… c’est très long…
Nous arrivons quand même à notre bivouac où se trouvent des allemands prêts à reprendre la route. Nous nous installons puis allons à la découverte de cette ville dont le centre historique est très bien conservé. Sa place principale la “Plaza Mayor” est carrément immense. Si à Barichara, les rues étaient pavées de dalles en pierres bien plates, ici ce sont de gros galets pas du tout ronds qui font très mal aux articulations.
On est dimanche et les rues sont très animées, nous trouvons une boulangerie pâtisserie française où nous faisons le plein de pain, gâteaux et même une quiche lorraine…
Après avoir arpenté toutes les rues du centre, nous sortons de la ville pour visiter une curiosité, la Casa Terracotta, une maison construite par un architecte entièrement en terre cuite. Il parait qu’il a du quitter sa maison tant il était harcelé par les gens qui souhaitaient la visiter et c’est vrai que c’est à voir.
21 février
On quitte Villa de Leyva pour Tunja, nous voulions visiter une maison ancienne qui propose de grandes fresques mais c’est lundi et le lundi c’est fermé… De plus, Corinne n’est pas du tout emballée par cette ville car elle a la réputation d’être la plus froide du pays. Sur la route le décor est splendide, la région est très vallonée et offre un paysage agreste avec toutes ses parcelles cultivées qui grimpent le long des versants. Malheureusement, il est très difficile de s’arrêter en bord de route, qui plus est avec Thor, pour prendre des photos. Il n’y a jamais d’aire de repos ni même de dégagement et souvent aucun bas côté, la route s’arrêtant au niveau de la ligne continue extérieure.
Nous nous arrêtons dans un premier temps sur un lieu historique pour les colombiens El Puente de Boyaca où s’est déroulée une grande bataille le 7 août 1819 qui a vu la victoire des troupes républicaines menées par Simon Bolivar contre les troupes fidèles à l’Espagne.. Cette victoire a permis aux troupes de marcher sur Bogota et elle consacrera l’indépendance de la grande Colombie.
En début d’après-midi, nous quittons notre route vers Bogota pour faire un petit détour par le lac Embalse de Tomine. Il est encore tôt mais nous décidons de nous poser dans une marina. Bien nous a pris car à peine une heure après nous être posés, nous avons essuyé un très gros orage.
22 février
Ce matin, je trouve le gérant de la marina qui me donne la clé du wifi, du coup je poste toutes mes photos sur flickr. Nous partons vers 11h00 en direction de la Mine de sel de Nemocón. On fait volontairement un détour pour être surs d’être sur une grande voie. Arrivés à Nemocón, on se gare en ville et je vais à cette mine à pied. Il y a deux prix : un pour les locaux et un pour les étrangers. C’est le genre de truc qui m’irrite toujours un peu même si le prix au final est dérisoire.
La visite guidée prend plus de deux heures. Elle commence par un musée qui retrace l’histoire géologique de la région puis de l’extraction du sel gemme. La visite se poursuit directement dans les anciennes galeries de la mine, Même si je n’ai pas tout compris des explications en espagnol, la visite est très bien organisée et très intéressante. On y retrouve même les galeries où ont été tournées les scènes du film « Les 13 » avec Antonio Banderas et qui retrace les deux mois de calvaire des mineurs Chiliens qui se sont retrouvés enfermés dans la mine.
Comme il est trop tard pour faire route sur Bogota, nous nous rendons dans une autre mine, celle là à Zipaquirá, où l’on peut dormir sur leur parking.
On apprend par le réseau de voyageurs que l’ELN, l’armée de libération nationale, (Ejército de Liberación Nacional) a déclaré trois jours de “El Paro Armado”. Journées sous hautes tensions en raison des élections présidentielles dont le premier tour est mi-mars. Il est conseillé de ne pas circuler et de faire très attention. En raison du covid, il y a une forte inflation en Colombie et les prix ont explosé. On va donc se poser au moins jusqu’au 26 et laisser passer l’orage…
23 au 26 février
Ce matin, comme nous sommes sur place, je décide de visiter cette fameuse Cathédrale de sel, Corinne ne se sent pas de venir. Le site est beaucoup plus grand et plus organisé que celui de Nemocón. Le prix de l’entrée est également beaucoup plus élevé. Il s’agit là aussi d’un tour guidé, l’infrastructure fait bien plus parc d’attraction, c’est d’ailleurs le premier site touristique de Colombie.
En fait, je croyais qu’une cathédrale avait été construite dans la mine mais c’est toute la mine qui a été transformée en “cathédrale”. Nous visitons la dernière partie d’exploitation de la mine qui date des années 2000 et qui était organisée en grandes galeries parallèles. Depuis le couloir central, les entrées des anciennes galeries ont été transformées en postes du chemin de croix avec au niveau le plus bas une grande galerie avec une immense croix taillée dans la roche. Autour, d’autres chapelles, magasins de souvenirs, une salle de cinéma… bref on peut y passer un long moment d’autant plus qu’à la fin de la visite, le guide vous laisse à ce niveau et on peut y rester le temps que l’on souhaite. Très belle visite.
A l’issue, nous faisons route vers Bogota, nous avons trouvé un parking en plein centre dans le quartier de la Macarena qui est réputé comme sûr et tranquille. La traversée se fait bien et nous arrivons assez facilement à l’adresse mais devons attendre 17h00 car le parking est plein. Nous nous garons dans la rue et en profitons pour visiter le musée national qui est tout proche et y passons un bon moment. A 18h00 nous arrivons à rentrer dans le parking et à nous poser.
Les jours suivants, nous visitons le centre historique de Bogota ainsi que de nombreux musées. La police et l’armée sont omniprésentes, de nombreux bâtiments gouvernementaux sont barricadés et fortement gardés. Toutefois, dans la rue, l’ambiance a l’air normale et sereine. Le temps est mitigé, les matins sont nuageux avec de belles éclaircies et les après-midis sont pluvieux. En raison de l’altitude, nous sommes à plus 2600 mètres, les températures s’échelonnent entre 8° et 17°. La ville n’est pas extraordinaire, propre, mais pour autant assez triste, grise. C’est sur qu’après toutes ces villes coloniales visitées, très colorées, la capitale fait un peu triste mine. Heureusement le street art amène un peu de couleurs…
27 février
Ce matin nous quittons la capitale de bonne heure, c’est dimanche et la ville est à nous et aux cyclistes…, nous la traversons sans aucun souci. Je comprends pourquoi il y a souvent des coureurs colombiens sur le tour de France, on voit énormément de cyclistes ici et avec de gros mollets… Cela fait plusieurs fois que je regonfle une des roues jumelées à l’arrière et je subodore une crevaison lente. A la sortie de la ville, je m’arrête dans une llanteria et effectivement nous trouvons un clou planté dans le pneu. La réparation faite, nous reprenons la route en direction de Manizales avec un passage à Honda. La route est très belle et nous redescendons à une centaine de mètres d’altitude au niveau de Honda, nous traversons la ville sans trouver une place pour nous garer, du coup, nous poursuivons notre route… qui remonte. Nous nous arrêtons juste avant la nuit dans une station service à Fresno (pas en Californie) à quelques 1500 mètres d’altitude. Autant la route jusqu’à Honda était très belle autant la partie Honda / Fresno est une vrai route de montagne assez étroite et parfois très raide.
28 février au 02 mars
Nous avons essuyé un super orage avec beaucoup de pluie toute la nuit. Ce matin, je constate que mon pneu de roue jumelée est à plat… On s’arrête dans une llanteria, il me sort la roue et je constate qu’hier le mécano m’a mal revissé le prolongateur de valve du coup resserrage et remontage de la roue. On reprend la route qui est toujours aussi montagneuse, le décor est vraiment très beau, on attaque la zone de la culture du café.
Nous montons jusqu’à 3700 mètres. Des dizaines d’équipes de la “DDE” locale sont à pied d’oeuvre car il y a eu énormément d’éboulements sur la route dans la nuit en raison des fortes pluies. La circulation est vraiment laborieuse surtout avec les poids-lourds qu’il est très difficile de doubler. Nous arrivons finalement à Manizales, cette ville de 90000 hbts est coincée dans plusieurs vallées, on a beau tourner, impossible de trouver à nous garer, du coup nous filons sur Pereira. Les flancs de colline sont couverts de caféiers avec également d’immenses bambouseraies, le contraste du vert foncé des caféiers et des bosquets blonds des bambous est vraiment très beau. A Pereira, nous trouvons enfin une grande surface avec un parking (ce qui est rare ici) qui peut nous accueillir. On fait le plein de courses car il y avait urgence… on trouve même quelques produits français comme du fromage. Nous filons ensuite en direction d’Arménia et trouvons un lieu pratique pour la nuit.
Ce matin nous prenons un colectivo pour nous rendre à la petite ville coloniale de Filandia, nous sommes sous la pluie ce qui gâche un peu la beauté de cette petite localité, toutefois elle a son charme. Nous restons le reste de la journée dans Thor sous une pluie battante, heureusement nous avons l’internet de l’aire de repos…
Le lendemain nous décidons de laisser Thor ici, il est sous bonne garde, il y a un agent de sécurité H24, et quelques mètres plus loin un check point de la police et de l’armée. Je discute d’ailleurs un long moment avec un militaire, j’en profite pour lui offrir un écusson France. Il me parle beaucoup de la situation en Ukraine. Nous prenons deux colectivos et arrivons à la petite bourgade de Salento.
De là, nous reprenons un colectivo en Jeep Willys qui nous conduit à la vallée de la Cocora où l’on peut admirer les fameux palmiers cire. C’est l’emblème du pays, certains peuvent atteindre plus de 60 mètres de haut. C’est dommage que le temps ne soit pas de la partie car il y a de belles randonnées à faire ici. On se contente, entre les gouttes, de marcher un peu dans la vallée.
De retour à Salento, toujours en Willys nous mangeons dans un très bon restaurant où je déguste la spécialité locale à savoir la truite saumonée, un régal… Nous faisons ensuite quelques achats de souvenirs avant de retourner vers Thor, en Jeep Willys. Super journée. Ici les “Willys” dont certaines datent de la dernière guerre mondiale sont reines. Les premiers montent à l’arrière sur des banquettes et les derniers finissent dehors à l’extérieur, accrochés sur le pare choc. Ils embarquent jusqu’à 16 personnes !!! Super journée.
03 mars
Comme la météo est mauvaise toute la semaine, ce n’est pas la peine que nous restions ici. C’est sous la pluie que nous quittons la région du café. Nous avons un peu hésité car un mouvement de grève national était annoncé pour aujourd’hui avec comme consigne des rester loin des villes et des routes. Mais ces derniers jours, plus personne n’en parle et on décide de se lancer. Si la route est belle, nous allons essayer de rouler jusqu’à Silvia, en pleine région indienne. Après la région du café, nous arrivons dans la région de la canne à sucre, des champs à perte de vue et des « Tren de cañero » des tracteurs poids-lourds avec 4, 5, 6 remorques accrochées, pleines de cannes. Autant dire qu’ils ne sont pas faciles à doubler. La végétation nous rappelle les Antilles avec d’immenses flamboyants et arbres à pain. La route est à péage, le plus souvent une 2X2 voies, très belle, droite. On en profite pour décalaminer le moteur de Thor, cela fait longtemps que l’on n’avait par roulé à cette vitesse. Finalement le temps est agréable à part la dernière heure de route. Finalement nous arrivons à parcourir le 330 kms qui nous séparent du camping « La Bonanza » tenu par Kika, Anouar et leur fille Maya, juste avant d’arriver à Silvia. Nous sommes reçus avec un thé, du pain et de la confitures qu’ils fabriquent eux même, un régal. Leur Finca est très belle et c’est une référence ici en Colombie. Durant la pandémie ils ont du “gérer” près de 12 véhicules et une cinquantaine de personnes pendant plusiuers mois avant que chacun puisse regagner, peu à peu, leur pays d’origine.
04 au 06 mars
Ce matin nous nous réveillons sous un beau soleil, nous prenons un colectivo pour aller visiter Silvia, la Suisse colombienne, petit village indigène où de nombreuses femmes et quelques hommes portent encore l’habit traditionnel des indiens Missak, très coloré.
L’église Nuestra Señora del Perpetuo Socorro est vraiment originale car la nef est en quart de cercle. A midi, nous mangeons dans un restaurant local que nous a indiqué kika où je déguste la spécialité de la région la Truchas, la truite saumonée grillée accompagnée de riz et de patacones. Nous prenons notre dessert un peu plus loin dans le village dans une finca qui produit des fraises hors sol, nous y dégustons de très bonnes fraises avec crème, excellent.
En début d’après midi nous rentrons au camping, juste avant l’orage du jour. Le soir nous passons la soirée avec Kika, Anouar et un voyageur “Rémi” (Impact à 5) qui arrive de l’équateur où son CC était entreposé depuis 2 ans. Il fait route jusqu’à Carthagène pour le mettre sur un bateau.
Samedi le temps n’est pas terrible avec beaucoup de pluie. Notre rayon de soleil nous l’avons à midi, Kika nous a invité à partager un couscous marocain préparé par Anouar, il est tout simplement délicieux, cela fait plaisir de manger un plat cuisiné. Rémi nous quitte juste après, il a encore beaucoup de route pour rejoindre Cartagena où Ana l’attend pour mettre son CC sur le bateau.
Dimanche nous décidons de descendre sur Popayan qui est à une heure de route, le temps est maussade, il a plu toute la nuit. Anouar nous dit que cette pluie nocturne est inhabituelle et que, généralement, en cette période, il ne pleut que l’après-midi. Il semble que cette année nous soyons sous l’influence du phénomène climatique “El Niño”. Nous prenons un taxi qui nous conduit jusqu’au village de Piendamo. En route des équipes de la “DDE” dégagent la route de nombreux éboulements et glissements de terrain, effectivement il a plu très fort cette nuit. De là nous prenons un colectivo qui nous conduit au centre ville de popayan. A peine arrivés au centre historique la pluie se remet à tomber et ne s’arrêtera plus de la journée. Nous faisons quand même un petit tour de la ville blanche qui n’a rien d’exceptionnel.
A midi on s’offre un super repas dans un restaurant indiqué par Kika, en entrée des empanadas Pipian, spécialité locale, c’est excellent et un parilla avec pleins de viandes et sauces différentes, le tout accompagné d’un très bon vin chilien, ça réchauffe. Comme le restaurant vend à emporter, nous achetons des empanadas pour Kika et sa famille accompagnés d’une bouteille d’Aguardiente Caucura, un alcool local à base d’anis. Après quelques courses nous reprenons un colectivo direct pour Silvia. En fin d’après-midi nous passons un très bon moment avec Kika, Anouar et deux jeunes français, Ben et Joe, anciens voyageurs, qui se sont également installés à Silvia. Les histoires et anecdotes de voyages fusent, on rigole bien autour de quelques verres d’Aguardiente.
07 mars
Ce matin nous quittons la Finca Bonanza, Kika et Anouar nous offrent un dernier café avant de partir et nous donnent un paquet de café moulu qu’Anouar torréfie lui-même, c’est très bon. Un peu avant Popayan nous nous arrêtons faire le plein de gaz dans une petite entreprise où nous avons du mal à entrer avec Thor. Finalement nous faisons un complément qui devrait nous permettre d’être tranquilles jusqu’au Pérou. Nous évitons Popayan et filons directement en direction de San Juan de Pasto. Il nous faudra au final 7 heures et demi de voyage pour parcourir les 282 kilomètres sur la panaméricaine… Nous avons enchaîné les montées et descentes sur des tronçons parfois très bons, parfois catastrophiques (trous, affaissements de la chaussée, éboulements, travaux et surtout semi-remorques). Malgré tout, les paysages montagneux sont magnifiques, surtout sur la dernière partie du voyage. Peu avant d’arriver à Pastro il se remet à pleuvoir fort. Nous nous arrêtons dans une grande station service où nous passons la nuit.
08 mars
Nous rentrons dans San Juan de Pasto qui est une grande ville et trouvons un endroit pour nous garer juste devant une grande surface, ce qui est exceptionnel ici. Nous faisons de grosses courses car les produits essentiels sont beaucoup moins chers ici qu’en Equateur. A notre sortie il y a foule autour de Thor. Nous faisons visiter l’intérieur à tout ce beau monde, les gens sont super contents et nous discutons pendant que Corinne range les courses. Kika nous a dit qu’il y avait un groupe FB où les colombiens postaient les véhicules un peu inhabituels ici et elle se souvient avoir déjà vu Thor en photo, posté par des colombiens qui appellent ça “Les licornes” car pour eux ce sont des engins inabordables malheureusement. Nous arrivons enfin à repartir en direction d’Ipiales, la ville frontière avec l’Equateur. En route nous sommes deviés de la route principale en raison de travaux et passons par ce qui devait être l’ancienne panaméricaine. Du coup nous passons dans de très belles vallées qui offrent des dizaines de cascades sur ces flancs. Arrivés à Ipiales nous poussons jusqu’à Las Lajas. Nous nous garons au niveau d’un téléphérique qui permet d’accéder à l’attraction du coin sans devoir traverser le village, ce qui nous arrange. 10 minutes dans une petite cabine et nous arrivons au Santuario de Las Lajas une église néogothique construite à cheval sur un canyon, à l’endroit même où une petite fille muette aurait retrouvé, par miracle, la parole. Construite entre 1916 et 1949, elle a remplacé une église qui datait du XIXéme siècle et devient une basilique en 1954. C’est absolument magnifique et incroyable.
09 mars
Après une nuit sur le parking du téléphérique, nous nous dirigeons vers la frontière et quittons définitivement la Colombie, c’est la première fois que les démarches se passent aussi vite. (voir la procédure complète ici)
Nous avons vraiment adoré :
- La gentillesse des colombiens ;
- Les centaines de pouces levés, de coups de klaxon, de bienvenidos !!! ;
- La ville de Cartagena de Indias ;
- La région du café ;
- Les alentours de Guatapé ;
- Le prix de l’essence ;
- L’état des routes… à péages ;
Nous avons moins aimé :
- Le prix au total des routes à péages ;
- La partie Nord de la côte Caraïbe ;
- Les milliers de poids-lourds ;
- 3 crevaisons pour le moins douteuses ;
- L’impossibilité de trouver des bivouacs sauvages ;
- L’impossibilité de s’arrêter au bord des routes pour admirer les paysages ;
- Les vendeurs de tout et n’importe quoi qui se tiennent au milieu des routes pour vendre leur camelotes aux conducteurs. Ils prennent beaucoup de risques pour gagner quelques pièces. J’ai toujours eu peur d’en blesser un ou une avec un de nos rétroviseurs.
Nous avons passé au total 116 jours en Colombie, 58 jours en 2020 et 58 jours en 2022 (nous n’avons pas fait exprès) et avons parcouru près de 3790 Km. Dans son ensemble la Colombie n’est pas exceptionnelle mais il y a des zones vraiment très belles et surtout il y a les colombiens. Malgré la dureté de leur vie, l’explosion de l’inflation et l’augmentation des prix en raison de la pandémie, ils sont toujours souriants, toujours prêts à rendre service et surtout très heureux que l’on vienne visiter leur grand pays. Nous y avons fait également des rencontres attachantes. Aucun ressenti d’insécurité, la police et les militaires nous ont toujours regardés passer avec un pouce levé. En fin de séjour la météo a un peu contrarié nos plans mais dans l’ensemble nous avons pu voir tout ce que nous avions programmé.
Un résumé de cette dernière partie de notre voyage en vidéos :
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