Centre du Mexique - Villes Coloniales 2
Mexique - Guanajuato / Jalisco / Aguascalientes / Michoacan / Mexico / Hidalgo
19 Feb 2019 16 Mar 2019
Centre du Mexique - Villes Coloniales 2
Ce deuxième article concernant les villes coloniales du centre du Mexique couvre la période du 19 au février au 16 mars 2019 durant laquelle nous avons traversé 5 états du centre du Mexique, de San Miguel de Allende dans l’Etat de Guanajuato à Pachuca dans l’Etat de Hidalgo.
20 février
On quitte l’Etat de Querétaro pour remonter un peu vers le Nord, direction San Pedros de Los Pozos situé dans l’Etat de Guanajuato. Cette ancienne ville minière d’argent a périclité à en devenir une ville fantôme. Elle a retrouvé un peu de vie grâce au tourisme. A notre arrivée, on constate que les rues sont hyper étroites et nous avons du mal à croiser les autres véhicules, on racle même notre pot d’échappement sur le trottoir qui est bien plus haut que la normale. Finalement, on trouve un parking à la sortie du village, au musée qui a ouvert ses portes en 2016 et qui retrace l’histoire de la vile et des mines. Pour visiter l’ensemble du site composé principalement des bâtiments abandonnés, l’idéal est de prendre un tour operator, impossible vu l’état des pistes et leur étroitesse de le faire avec Thor.
On n’insiste pas et on revient un peu sur nos pas pour aller à San Miguel de Allende, notre destination du jour. Cette petite ville coloniale, fondée en 1542 est une des plus belles étapes pour ceux qui veulent découvrir ces villes qui sont nées grâce à la richesse de leurs sols en minerai d’or et d’argent exploitées par les conquistadors. la ville a été inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 2008.
Là aussi, on s’embarque dans des ruelles qui se réduisent de plus en plus. On finit par ressortir de la ville et on trouve un parking qui nous accepte non loin du centre-ville. C’est donc à pied que l’on poursuit la découverte de cette très belle ville. Pour la première fois depuis notre entrée au Mexique, on voit de nombreux touristes, principalement des américains. Oui, il y a encore quelques américains qui n’ont pas peur de venir ici…
Les hôtels sont luxueux et il y a de nombreuses boutiques très belles, sans parler des galeries d’art. On trouve plusieurs boulangeries pâtisseries françaises dont l’enseigne est “PANIO”. On ne peut pas résister et on s’achète quelques bricoles. C’est vraiment excellent, les gâteaux sont très beaux ainsi que les pains. On fait le tour des principales églises, temples, couvents et la cathédrale qui sont toutes différentes et magnifiques.
Sur la grande place, de nombreuses personnes flânent, il règne une ambiance très décontractée. On décide de jouer les prolongations et finissons au restaurant “Los Milagros” très agréable, si ce n’est qu’il est rempli d’étasuniens et qu’ils sont seuls au monde et font un boucan d’enfer. A la sortie, on refait un tour du centre, tous les monuments sont très bien illuminés, des mariachis jouent sur les places. Ils sont toujours composés de violons, guitares et trompettes. Ils arborent le “Charro” qui est le costume traditionnel composé d’une pantalon moulant rehaussé de boutons d’argent sur le côté, d’une veste courte sur une chemise blanche fermée par une lavallière, sans oublier un chapeau à large bord et des bottines. Chaque groupe adopte un costume de couleur différente. Il parait que l’origine du mot mariachi est française, un soldat français qui aurait demandé pourquoi cette musique, un mexicain aurait répondu, en Français : “c’est un mariage”, de fil en aiguille, ça s’est transformé en “Mariachi”.
21 février
Ce matin, on repart à pied pour visiter cette belle ville. On commence par le lavoir qui est original dans sa conception mais sans plus puis nous montons au mirador, point haut d’où l’on domine la ville. On redescend du côté de la cathédrale et refaisons un tour des divers monuments, du marché artisanal. Avant de retourner à Thor, on repasse chez “PANIO” pour prendre une baguette en Epi ainsi que des gâteaux. Un vrai régal.
Après le repas, on part en direction de Atotonilco, petit village où se trouve le Santuario De Jesús Nazareno, magnifique bâtiment religieux qui abrite plusieurs chapelles dont les murs sont recouverts de dessins et de sculptures représentant l’histoire de Jesus. C’est impressionnant et très bien conservé. On comprend aisément qu’à une époque où peu de gens savaient lire, il était facile par ces fresques de leur inculquer l’histoire biblique, une véritable bande dessinée.
Nous partons ensuite direction de Dolores Hidalgo où nous faisons le tour du centre-ville, bâti autour de sa cathédrale de style baroque et churrigueresque sur le parvis de laquelle Miguel Hidalgo appela à la rébellion, le fameux “Grito de Dolores” : ¡Viva la Virgen de Guadalupe! ¡Viva Fernando VII! ¡Abajo el mal gobierno! qui est lancé tous les ans le 15 septembre sur cette place par un représentant de la République et au moins une fois par le Président durant son mandat. Cette ville de 150 000 habitants est la capitale de la céramique.
On se pose finalement sur le parking d’un supermarché Bodega Aurrera après accord du responsable.
22 février
Ce matin, le temps est couvert, on prend la route direction Guanajuato, capitale de l’état éponyme. Cette ancienne ville minière de près de 200 000 habitants est surtout connue pour son centre historique classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Chaque année, elle est le siège du festival culturel international de Cervantino, Don Quichotte est d’ailleurs présent un peu partout dans la ville.
Notre premier arrêt se fait à Valenciana sur les hauteurs de la ville, outre une ancienne mine, se trouve l’église de San Cayetano Confesor. L’intérieur est très décoré de retables dorés, de sculptures, d’une chaire incrustée d’ivoire et de bois précieux et d’énormes peintures.
Nous restons sur les hauteurs de la ville, sur le parking d’un magasin Soriana. Nous sommes en pleine région montagneuse et la ville est très escarpée. On se gare à côté d’un RV class A immatriculé en Californie mais appartenant à des Français ”Les Calé d’Aventure” qui semblent venir de Nouvelle Calédonie. Nous prenons un colectivo pour descendre au centre historique de la ville. On fait une longue promenade et passons auprès de tous les monuments de la ville. On se pose sur une terrasse de café pour profiter un peu de l’animation et de l’ambiance de la ville. Je goûte une bière IPA artisanale de la ville. Si les bières, en général, au Mexique ne sont pas énormissimes, il y a des micro-brasseries qui font de la très bonne “cerveza”.
C’est vraiment très beau et très animé, très jeune en raison d’une importante université. La ville s’étend sur les pentes abruptes des collines, les maisons sont toutes très colorées et accrochées à flan de colline, on dirait un peu un Tetris géant.
Pour remonter, on reprend un bus. On fait la rencontre de John, Carine et Sarah, nos voisins néo-calédoniens de Bourail, on discute un long moment sur nos voyages et sur le “Cailloux”. Pour suivre leurs aventures : https://www.facebook.com/groups/158712788119128/.
23 février
Ce matin, on décide de prendre un taxi pour faire la route panoramique qui fait le tour de la ville sur les hauteurs. Elle passe également devant plusieurs mines dont certaines sont encore en activité. Sur le parking de la mine San Juan de Rayas, se trouve un marchand de minéraux, nous lui prenons deux exemplaires pour notre petit-fils. De retour, nous passons par le réseau souterrain formé par des tunnels qui passent sous la ville et qui permettent de circuler plus rapidement.
En début d’après-midi, nos voisins caldoches partent en direction de San Miguel de Allende, nous leur souhaitons bonne route. Nous partons, à pied, voir la Mine Nopal. En chemin, nous entendons de la musique et des gens taper des pieds, on s’approche, on rentre dans une propriété qui abrite un grand hangar sous lequel une cinquantaine de jeunes s’entraînent à des danses traditionnelles, on reste un bon moment à les regarder, c’est sympa.
De retour à Thor, je me prépare et part seul en ville en prenant le bus “colectivo”. Corinne préfère rester dans Thor, elle me rejoindra plus tard. Une fois en centre-ville, je pars visiter le Musée de la Momie qui est “l’attraction” de la ville. En 1865, la ville décide de faire de la place dans le cimetière communal et “vide” quelques tombes. Lors de l’exhumation, ils découvrent plusieurs dizaines de corps parfaitement conservés, naturellement momifiés. Ce sont eux qui sont exposés aujourd’hui. C’est très macabre, mais on connaît l’appétence des mexicains pour tout ce qui touche à la mort. C’est ainsi que l’on va en famille, avec femme et enfants, visiter ce lieu et se faire des selfies avec les… momies!!!
A la sortie, je passe devant l’entrée du cimetière qui offre un merveilleux panorama sur la ville, plus qu’à attendre que le soleil sorte un peu des nuages pour prendre quelques photos.
Retour ou plutôt descente vers le centre-ville par de toutes petites ruelles et dédales d’escaliers, on se croirait un peu dans une favela, pour monter sur une autre colline au Monumento Al Pipila, un monument construit sur les hauteurs de la ville et dédié à un héros local. Là aussi, le point de vue est extraordinaire sur toute la ville.
En fin de journée, je vais chercher Corinne qui à pris le colectivo toute seule et nous partons dans le centre historique où nous passons une très agréable soirée. C’est noir de monde, beaucoup de musique, de très bonnes odeurs parvenant de tous les stands qui préparent à manger. La ville est très bien illuminée, l’ambiance est très bon enfant. Les mariachis sont tous autour du jardin de l’union et jouent parfois les uns sur les autres dans une véritable cacophonie. De nombreux étudiants habillés en costume des universités espagnoles des XIVe et XVe siècle, les “Callejoneadas”, déambulent dans les rues, parfois eux aussi jouent de la musique. Moyennant finance, on peut faire un tour de la ville en leur compagnie et en musique. Nous reprenons le car en fin de soirée pour un retour au bivouac.
24 février
Ce matin, on fait un échange standard de notre garrafon d’eau potable et non prenons la route. La traversée de Guanajuato se fait bien, on passe par les tunnels pour sortir de la ville, direction León dans un premier temps. A Silao, à une dizaine de kilomètres avant d’arriver, on voit sur notre droite un immense bâtiment bleu qui finit par une immense flèche qui pointe vers le ciel. Intrigués, on quitte la route et on arrive à l’entrée d’une propriété dans laquelle se trouve ce bâtiment. La barrière est ouverte, on rentre… On voit bien les visages des gens un peu surpris par notre présence. On se gare juste en face de ce qui se trouve être un temple “Tower of the Faith”. Plusieurs personnes arrivent vers nous, souriants… On commence a discuter l’ambiance est chaleureuse, puis le “chef” nous est présenté, il parle très bien anglais et il nous propose une visite des lieux. Ils ont un peu de mal à faire coulisser la porte d’entrée, le bâtiment qui date de 2011 ne semble pas être fini ou alors bien délabré. Corinne préfère rester dehors… J’entre et je visite la grande salle puis on monte à l’étage ou se trouve une autre salle de prière. Il me montre des vidéos de messes à Guadalajara et m’explique qu’ils sont présents un peu partout dans le monde notamment à Paris. Une fois la visite finie, il nous donne de la documentation, séance photos, on leur donne des drapeaux de la France et on quitte les lieux direction Léon, un peu rassurés quand même. Il s’agit, en fait, d’une église apostolique menée par un prédicateur célèbre au Mexique.
Leon est aussi connu comme “La Perla del Bajío” (La Perle du Bajío) mais aussi pour être la capitale de la chaussure. La ville compte plus 1,5 million d’habitants. On se gare sur le parking d’une grande surface, et on prend les transports en commun pour accéder au centre historique. Dans la cathédrale, on assiste à la fin d’une des messes de la journée, l’église est pleine. Petit tour des principaux édifices puis retour à Thor.
Nous reprenons la route en direction de Lagos de Moreno où nous nous posons sur le parking d’un Bodega Aurrora et partons faire un petit tour de la ville. Sur une place, on tombe sur une cérémonie de remise de prix scolaires je pense, chaque école est représentée avec à sa fanfare. C’est très protocolaire. Finalement nous décidons de rester là pour la nuit.
25 et 26 février
Ce matin, on quitte Lagos de Moreno et on décide de ne pas prendre l’autopista mais plutôt les routes secondaires pour nous rendre à Aguascalientes. On a été servi. C’est surement la plus mauvaise route que l’on ait emprunté depuis que nous sommes sur les routes. Parfois mieux vaut une bonne piste qu’une route où il faut zigzaguer pour éviter trous, affaissements, absence de bitume, topes et j’en passe. Un vrai calvaire pour nous et surtout pour Thor. Nous arrivons quand même à destination où nous trouvons notre bivouac dans une très bel hôtel qui acceuille les RV. On passe l’après-midi à s’occuper de Thor et de la logistique.
Vers 11h00, on part à pied pour le centre historique. A midi, on mange dans un petit restaurant mexicain et on bat notre record. 2 menus, soupe, plat, dessert, boisson = 110$/Mex soit 5,23€ pour nous deux. Depuis la place Patria, on visite la Catedral Basilica De Nuestra Señora De La Asunción, le Cultural Institute of Aguascalientes, le Jardín de San Marcos, le Temple of San Marcos, le Museo Nacional de la Muerte (surprenant), le Templo de San Antonio de Padua et le Palais du Gouverneur. Au final, cette ville qui n’est pratiquement pas commentée par les guides est bien sympathique.
27 et 28 février
Route jusqu’a Guadalajara par l’autopista, un peu chère quand même, 30€ en tout. Arrivés en ville, on fait les courses et on se pose sur un parking qui accepte les RV. Le gars est super sympa, il nous fait attendre et bouge 5 voitures pour faire une place pour Thor. Ce n’est pas très glamour mais il difficile dans le 2ème ville du Mexique avec ces 6 millions d’habitants de trouver de la place pour Thor, en plus ici, c’est gardé jour et nuit.
Ce matin, on prend le car pour le centre-ville. On commence par l’Institut Culturel Cabañas, magnifique bâtiment, ancien orphelinat néoclassique datant de 1805 qui abrite de superbes fresques commentées par un guide et de nombreuses salles d’expositions. Il compte 23 patios, et Loa Capilla Mayor qui compte 40 fresques datant de 1939, réalisées par José Clementé Orozco. Devant le bâtiment il y a des sculptures en forme de siège en bronze assez étonnantes.
De là, nous empruntons une longue rue piétonne remplie de commerçants ambulants qui nous mène au centre avec son théâtre, son Palais du Gouverneur, sa cathédrale et son hôtel de ville plus quelques églises. La ville met à disposition des tables avec des jeux de dames et d’échecs, des personnes jouent ainsi dans la rue. Sur la Plaza de Armas se trouve un magnifique kiosque à musique de style Art nouveau ornée de cariatides portants des instruments de musique, construit en France.
En fin d’après-midi, nous sommes rejoints par François et Yumie. On ne s’était pas revus depuis la Basse Californie. Nous dinons dans un restaurant, Birriera Las 9 Asquinas, spécialisé dans la “Birria” de chèvre, une préparation de viande effilochée cuite dans son jus pendant plusieurs heures. Au cours du repas, j’ai eu le malheur de vouloir me faire un tacos avec les ingrédients sur la table, notamment des oignons roses, j’ai cru mourir tellement c’était fort, j’en ai pleuré pendant 5 minutes… On est rentré en taxi et on a fini la soirée devant une bière chez François et Yumie.
01 mars
Ce matin, on quitte nos amis et nous prenons deux cars de ville pour nous rendre au centre historique de Tlaquepaque. Ce village, tourné vers l’artisanat, a été peu à peu phagocyté par l’expansion de Guadalajara pour devenir aujourd’hui un quartier de banlieue. Toutefois, ils ont su garder leur âme de village et le centre-ville a été très bien aménagé, pour les touristes, les rues piétonnes regorgent de boutiques et de restaurants. Destinée à une clientèle assez aisée, nous y avons vu de très beaux magasins de meubles, décorations… Nous avons visité les deux musées de la faience, très beaux.
A midi, nous mangeons dans un très bon restaurant, El Patio. A l’entrée, la réceptionniste nous demande d’où nous venons, elle ouvre un grand tiroir avec tous les drapeaux bien rangés et elle nous sort le drapeau français qu’elle pose sur notre table. Du coup, on peut voir, dans la salle, la provenance de chacun. Pour les mexicains, se sont les drapeaux de leur Etat. Nous étions pour le coup les seuls Français.
Nous reprenons ensuite le car pour le centre-ville de Guadalajara puis un taxi jusqu’à notre bivouac avant de faire route vers Tequila. En route, nous faisons le plein d’eau potable et d’essence. Arrivés à Tequila, nous traversons la vieille ville, non sans peine pour nous poser vers les distilleries. On fait un rapide tour au centre-ville où nous assistons à une procession religieuse qui traverse la ville jusqu’à la cathédrale. Le cortège est ouvert par des indiens en habits traditionnels avec des tambours et est fermé par la fanfare locale, le tout avec des lancés de pétards, autant dire que c’est… bruyant.
02 mars
En fin de matinée, on refait un tour du centre-ville, je prends un ticket pour visiter la distillerie de José Cuervo, ce sera à 13h30. Sur la place, on assiste à un rituel indien, la danse du soleil, les “valadores”. Ils montent à 4 ou 5 en haut d’un mât, il s’attachent un pied et enroulent leur corde autour du mât puis ils descendent en tournoyant tout en jouant de la musique. Cela nous rappelle notre dernier voyage à Mexico où on avait assisté à la même scène sur le Zocalo.
Visite de la distillerie, du processus de fabrication jusqu’à la dégustation. Je ne suis pas vraiment fan de la Tequila. Dernier petit tour en ville puis nous reprenons la route. Nous voulions faire une boucle et visiter plusieurs villages mais François et Yumie l‘ont fait hier et ils nous en ont dissuadé, peu d’intérêt et mauvaise route.
On fait donc route jusqu’à Chapala qui se trouve au bord du lac éponyme, le plus grand du Mexique. On prend l’autoroute pour y aller, ce qui nous permet de voir de très nombreux champs d’agaves bleues. De loin, on dirait un peu des champs de lavande. Les mexicains sont adeptes de l’écobuage, dès qu’on prend de la hauteur, on peut voir, ici et là, des feux de broussaille. Arrivés à Chapala, nous faisons quelques courses puis trouvons un parking au bout du Malecon. On part à pied faire un tour sur la rive du lac, au couchant, c’est très beau.
Il y a beaucoup de touristes et de mexicains de Guadalajara qui ont l’habitude de venir ici passer le week-end. On s’arrête dans un bar musical sur front de lac, Corinne prend une Cazuela, cocktail à base d’agrumes, de soda, de sel et de Tequilla et moi un Mojito… On ne se refait pas. Retour à Thor à la nuit tombée.
03 mars
Nuit très bruyante, ce sont vraiment des fêtards ces mexicanos… C’est Dimanche, on prend le temps, il fait très beau et les gens affluent sur le Malecon. En fin d’après-midi, nous faisons une balade au bord de lac, c’est le point de ralliement de très nombreuses personnes. Les plus petits sont dans l’eau, une eau très sale, le lac est extrêmement pollué, et les gens pique-niquent sur l’herbe, il y a de nombreuses boutiques ambulantes, de mariachis, c’est bondé, bruyant, les cannettes de bière vides sont légions mais l’ambiance reste bon enfant.
04 mars
Nuit calme… enfin. Nous quittons notre parking après avoir fait le plein d’eau. On décide de longer un peu le lac avant de prendre une route plus importante pour la destination du jour. Finalement, l’eau du lac est assez haute car nous voyons de nombreuses terres agricoles inondées, nos voyons également une importante colonie de pélicans blancs. Au bout d’une quinzaine de kilomètres, la route se transforme en petit chemin pavé de pierres volcaniques, nous sommes contraints de faire demi-tour. On repasse par Chapala et nous prenons l’autopista que nous quittons à “La Balanca”. nous en profitons pour dejeuner et faire le plein de gaz. On tente de faire un échange standard de notre garrafon mais nous n’avons pas la bonne marque pour ce magasin… On fait route ensuite sur Angahuan, village qui nous permettra de voir le plus jeune volcan encore actif du Mexique le Paricutin.
La route est un véritable calvaire, trous, topes, et parfois plus de route… Nous sommes surpris de la pauvreté des villages traversés et de l’état lamentable des bas côtés de la route qui sont ni plus ni moins que des décharges publiques. Heureusement, nous sommes en montagne et nous voyons de vrais arbres, bien grands, bien verts… Dans les campagnes, nous croisons encore beaucoup de caballeros qui chevauchent leurs ânes. Nous traversons également des villages d’indiens Purépechas dont les femmes sont enroulées dans leur châle bleu foncé. L’un d’eux finit par un pont et Thor est trop large pour lui, obligés de faire un détour dans des ruelles pour sortir au-delà du pont. Arrivés à Angahuan nous prenons de l’essence car nous sommes en réserve depuis un bon moment. Nous devons traverser le village pour accéder à notre bivouac, je crains le pire. Nous sommes rattrapés par deux cavaliers qui nous demandent si demain nous voulons faire l’excursion au volcan, je leur fais comprendre que pour l’instant, je suis un peu occupé… Finalement, ils passent devant nous et nous ouvrent la route. Il faut dire que, dans le village, c’est effervescence. Certainement en raison du carnaval, il y a une immense bagarre à coup de jet de farine, tous les habitants que nous croisons sont blancs! Dans le petit chemin pavé toujours avec des pierres volcaniques, nos ouvreurs font partir un camion qui m’empêche de passer, démontent des toiles tendues trop basses pour Thor… Bref on arrive à “El Mirador”. On se gare et nous discutons du prix de l’excursion de demain matin vers le volcan, à cheval, ça promet… Nous aurons mis, au final, près de 8 heures pour faire 300 Km…
05 mars
Ce matin, départ à cheval pour faire le tour du volcan puis voir l’ancienne église ensevelie par la lave, soit entre 6 et 8 heures de randonnée. Nous ne sommes que deux, le guide et moi. Très vite j’éprouve des problèmes à respirer, il fait encore nuit, je comprends très vite aux premières lueurs. La piste est faite de poussière de lave, on dirait de la farine tellement elle est fine. Avec en plus des pick-up qui nous croisent à toute allure, on est en plein brouillard. Au bout de 2 heures, je déclare forfait, j’ai les yeux qui pleurent, crises d’éternuement et j’ai de plus en plus de mal à respirer. Je demande au guide si la piste est de cet acabit tout le long et devant l’affirmative, je lui demande de faire demi-tour. On s’arrête au niveau de l’église de San Juan Parangaricutiro qui a été partiellement ensevelie par la lave et on rentre, pas de Paricutin sauf de loin aujourd’hui…
Du coup, on traîne à El Mirador, Corinne me coupe les cheveux, je fais quelques photos depuis l’esplanade. Vers les cuisines du site, je vois une bouche d’égoût juste recouverte d’une plaque, je vais voir le cuistot du restaurant qui m’autorise à y faire mes dumps. Nous reprenons la route en retraversant tout le village, peu de monde, aucun problème et faisons route vers Uruapan où nous nous arrêtons au Parc National.
Une très belle forêt de type tropicale avec une rivière et de nombreuses cascades et ponts, le site abrite même des bassins de pisciculture de truites, il y fait très frais, tout ce vert fait du bien après tout ces décors désertiques entièrement jaunis voire brûlés. On fait un petit tour en ville autour de la place principale mais il n’y a vraiment rien d’intéressant. On reprend la route en direction de Patzcuaro où on se pose à l’embarcadère qui relie les iles qui se trouvent sur le lac. Malheureusement cela ne fonctionne que les week-end. On est un peu loin de la ville mais cela tombe bien car c’est carnaval et il y a énormément de bruit.
06 mars
Ce matin, on part avec Thor à la visite de la ville et on trouve facilement une place. On visite la Basilique à la cloche fendue qui sonne faux, puis la maison de la culture et on poursuit par la grande place qui a la particularité de ne pas être bordée par une église. Tous les bâtiments autour sont sous arches et abritent magasins, grands hôtels, restaurants, c’est là que l’on mangera à midi au “El Patio” très bon repas mexicain.
La ville n’a rien d’exceptionnel en terme de d’édifice mais par contre, contrairement aux autres villes très colorées, Patzcuaro et toute blanche et rouge foncé, on se croirait un peu au pays basque. Les bâtiments sont blancs avec un soubassement rouge. Les encadrements des portes et fenêtres des belles maisons sont en grès rose, les autres sont simplement peint en rouge. Les inscriptions, les enseignes des magasins sont toutes peintes à la main de la même fonte, en noir avec la première lettre en rouge.
L’après-midi, on prend un taxi pour monter à “El Mirador” qui permet d’avoir une vue sur la ville et le lac avec ces iles, malheureusement le temps s’est couvert et la vue n’est pas très dégagée. De retour à Thor, on part faire des courses et finalement on retourne à notre bivouac de la veille.
07 mars
Ce matin, on quitte Patzcuaro pour faire le tour du lac puis direction Morélia. Nous sommes en plein “territoire” des indiens Purépechas qui vivent, ou plutôt survivent, principalement de l’artisanat. Chaque village c’est un peu spécialisé, Tocuaro pour la fabrication des masques, Jaracuaro pour les chapeaux de pailles… A Erongaricuara nous avons visitons son couvent franciscain de type plateresque du XVIème siècle et faisons un tour sur sa place.
Nous nous arrêtons à Tzintzuntzan pour son site archéologique, centre cérémoniel et capitale du royaume tarasque, malheureusement, exceptionnellement fermé aujourd’hui… Du coup, nous nous rabattons sur son très beau couvent franciscain transformé en musée, son église dont le plafond et en céramique et son oliveraie, dans l’atrium, avec des arbres qui datent de la colonisation. Pour ma part, je n’en n’avais javais vu d’aussi gros, pas en très bon état mais de plusieurs mètres de circonférence.
Etant un lieu très touristique, autour du couvent se trouve un marché local qui vend à peu près tout ce que l’on trouve dans la région sachant qu’elle-même est la capitale de la vannerie. Mais on y trouve aussi des sculptures en bois et pierre, souvent religieux, des petits meubles en bois et beaucoup de céramique.
On fait ensuite route vers Morelia où on se pose à l’entrée de cette ville de 700 000 Hbts sur un immense parking très ombragé, on a même droit à quelques gouttes de pluie, ce qui fait du bien…
08 et 09 mars
Ce matin, on prend le colectivo juste sur le boulevard près du bivouac. En ville, se sont souvent des vans aménagés qui passent partout. Du coup on rentre par une porte latérale et on passe l’argent afin qu’il arrive jusqu’au chauffeur qui encaisse. On passe le voyage à passer l’argent dans les deux sens. Les chauffeurs ont souvent une boite de rangement faite maison pour les pièces et ils tiennent les billets entre leurs doigts de la main gauche.
Une fois en centre-ville, on visite comme toujours, la cathédrale (très belle), la plaza de armas, le palais du gouverneur, la mairie, les autres églises et couvents, la maison de la culture et les différents musées qui sont souvent, ici, gratuits. Cette ville n’est pas extraordinaire mais comme toujours très animée.
A midi, on fait une exception et on mange dans un Burger King. En fin d’après-midi, on reprend le colectivo pour se rendre au Sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe. L’église n’est pas très belle de l’extérieur mais l’intérieur est particulièrement… chargé, très chargé. En rentrant à Thor, on prend notre matériel et nous allons dans une bibliothèque qui reste ouverte jusqu’à 20h00 pour traiter nos photos et vidéos. Le Wifi est correct.
Ce matin, nous partons nous occuper de la logistique. Dans une laverie dans un premier temps puis dans un supermarché pour faire le plein du frigo. Nous voulions passer l’après-midi à la bibliothèque finaliser une vidéo et envoyer un article mais elle ferme à 14h00. Du coup, nous allons faire deux courses au The Home Depot et restons sur leur parking jusqu’à 18h00 avant de regagner notre bivouac.
10 mars
Ce matin, on quitte Morélia par la route des couvents “Ruta des los coventos”. Nous prenons de l’essence dans une station Pemex ainsi que le plein du réservoir d’eau. Ici, à chaque pompe à essence, se trouve un tuyau pour l’air et un pour l’eau mais le débit est vraiment faible. L’employé me trouve un “vrai” robinet sur la station pour remplir Thor.
Notre premier arrêt se fait à Cuitzeo Del Porvenir on y arrive en traversant un lac sur une digue. Le couvent est effectivement imposant et s’inscrit dans un ensemble de bâtiments implantés autour d’une place, plusieurs églises, un ancien hôpital. Nous arrivons en pleine messe dominicale, il y a tellement de monde que les paroissiens écoutent le messe depuis le parvis.
On se rabat sur le couvent qui a été transformé en musée. Le rez-de-chaussé du cloître présente quelques salles où sont présentés tableaux et objets divers tandis que l’étage est resté tel quel, on passe dans tous les lieux de vie des moines à l’époque. De nombreuses fresques sont encore visibles en monochromie pour la plupart. Sur la place du village, un orchestre joue et les gens boivent et mangent, au Mexique comme aux USA, on a l’impression qu’ils mangent non stop. La ville a adopté les mêmes codes couleurs pour ces bâtiments qu’à Paztcuaro, blanc et rouge.
On reprend la route pour visiter le couvent de Yuiria. Lui aussi de style plateresque caractéristique de la Renaissance espagnole le bâtiment ressemble plus à une forteresse qu’à un édifice religieux. Malheureusement, il est fermé pour travaux.
On poursuit sur la route des couvents jusqu’au sanctuaire des papillons Monarques à El Rosario. Nous passons dans un premier temps par Angangueo mais vu la taille de la route on fait demi-tour et passons par Ocampo. La route qui monte à 3000 mètres d’altitude et parsemée de topes, c’est vraiment pénible. Arrivés au sanctuaire, nous bivouaquons directement sur le parking du site. On verra bien demain matin…
11 mars
Nuit fraîche à ces altitudes… Ce matin, on se lève le parking est presque vide, généralement réservé aux propriétaires des boutiques souvenirs et restaurants. Déjà de nombreux papillons… papillonnent autour de nous.
Vers 10h00, on se dirige vers l’entrée, on paye les deux entrées 50$/Mex/Pers. qui comprend également un guide. Nous partons à l’assaut de la montagne, cela fait du bien de marcher en pleine forêt avec de beaux résineux. On sent l’altitude, le souffle est court mais notre guide s’adapte à notre rythme. Grâce aux informations de Christophe et Jean-Pierre, nous demandons à notre guide de finir la boucle par le chemin utilisé par les chevaux. On arrive ainsi dans un grand près où ils sont des milliers c’est féerique… On prend le temps de prendre des photos et vidéos. (voir l’article complet ici)
Nous reprenons la route et Corinne s’amuse à compter les “topes” Entre l’embranchement Angangueo et Ocampo et le sanctuaire soit 17 Km, il y a pas moins de 61 topés, les mexicains ont vraiment un problème avec ça… On reprend la route après avoir pris un peu d’essence et on décide de prendre l’autoroute pour rallier Tula… On passe au site archéologique mais le gardien nous indique que l’on ne peut pas y passer la nuit, ce sera donc le parking d’un Soriana.
12 mars
Ce matin nous prenons des nouvelles de la famille puis nous partons pour le site archéologique de Tula, très beau site occupé successivement par les Toltecs puis les Aztecs. C’est notre premier site de ce séjour qui est assez complet avec quelques bas reliefs et immense piliers sculptés. Le musée du site est fermé pour cause de travaux. Le site présente deux pyramides et deux jeux de pelote et divers bâtiments. Il n’y a pratiquement personne sur le site qui domine la ville de Tula, c’est bien agréable.
Nous mangeons dans Thor sur le parking puis nous prenons la route vers le Nord pour visiter le couvent et l’église de Ixmiquilpan. Nous y arrivons vers 16h00 l’imposante église, rose, est fermée et le couvent ne se visite pas le Mardi… Nous traversons la ville mais c’est jour de marché. Dans certaines rues, les commerçants ont tendu des toiles pour se protéger du soleil mais les attaches et poteaux sont directement sur la route, vous empêchant de passer. Corinne descend et fait le tour de chaque échoppe pour leur demander des défaire leur dispositif, ce qu’ils font de bon coeur. Par contre, parfois, les poteaux électriques ne sont pas sur le trottoir mais carrément en bord de route ce qui complique également le passage, mais on y arrive…
La ville ne présentant aucun autre intérêt nous poursuivons vers Tolantongo et sa fameuse grotte. Aucun de nos guides ne parle de cet endroit, c’est en voyant les photos de John et Carine, les néo-calédoniens rencontrés à Guanajuato, que nous avons décidé d’y faire un passage.
13 et 14 mars
Nous passons deux journées fort agréables, la première à visiter la grotte, la caverne et les bassins thermaux et la deuxième à profiter des lieux et de la rivière. A midi, nous allons mangé au restaurant de l’hôtel Las Grutas, très bon repas accompagné d’une Corona et d’un dessert, glace pour Corinne et pour moi un truc bizarre, un genre de flan mais ferme et en morceau, c’était bon… (voir l’article complet ici)
Avant du quitter les lieux, on arrive à faire le vide des eaux grises avec un sceau et le plein du réservoir d’eau. Vers 18h00 nous attaquons l’ascension de cette route incroyable pour nous arrêter tout en haut sur un parking pour les cars. Le dénivelé est de 566 mètres sur 7 Km. Arrivé sur le parking un vieux monsieur se porte à ma hauteur, on lui achète des Pan de Pulque, on va gouter ce soir…
15 mars
Ce matin, on se lève sous un ciel nuageux. On a eu de la chance durant ces deux jours. On reprend la route en direction de Ixmiquilpan pour tenter à nouveau de voir son église et son couvent de San Miguel. Arrivés en ville, l’église est bien ouverte cette fois-ci.
Effectivement, même si elles sont en mauvais état, il y a de nombreuses fresques indiennes très surprenantes pour une église. On peut y voir des guerriers “jaguars” aztèques se battre contre des centaures, brandissant des têtes décapitées…
Comme nous sommes là, on fait également la visite du couvent qui n’a rien d’extraordianire. On fait un tour en ville et allons au marché pour manger. On trouve un stand qui a l’air bien sympathique où nous mangeons des empanadas que la demoiselle réalise entièrement devant nous. On prend trois accompagnements différents dont un avec du nopal très bon. Nous avons également essayé des tacos dorados, roulés en forme de cigarettes et frits. Le tout est accompagné d’une sauce verte de salade hachée finement et de fromage rappé. C’était très bon. Certes, il ne faut pas trop regarder l’hygiène mais il y a énormément de mexicains assis et donc du débit.
Nous reprenons ensuite la route en direction Actopan. Arrivés en ville, on se gare tout près du couvent de San Nicolas de Tolentino, avec l’aide d’un policier municipal bien sympa… La visite permet de découvrir de très belles fresques en polychromie très bien conservés, surtout dans la cage d’escalier entièrement peint représentant les saints et théologiens de l’ordre des augustins. A l’extérieur, se trouve la plus grande chapelle ouverte du Mexique recouverte de fresques, un peu abimées, représentant le jugement dernier.
Enfin, route jusqu’à Pachuca où nous nous posons sur le parking d’un Soriana après y avoir fait les courses. On goûte le pan de pulque, qui ressemble plus en fait à un genre de brioche, c’est un peu sucré et il y a ce goût et cette odeur un peu particulière du Pulque qui est une boisson ancestrale des indiens du Mexique. Réalisée par fermentation de la sève de certains agaves, on dirait un peu de l’orgeat à l’aspect et elle compte entre 6 et 8° d’alcool. Cette boisson traditionnelle est peu à peu remplacée par la bière. Dans les temps anciens, cette boisson permettait d’être dans un état second, propice à la discution avec les dieux… Vers minuit, on se déplace pour se poser sur le parking de The Home Depot car nous sommes vendredi soir et le parking est le lieu de rassemblement de tuning et les sonos sont insupportables, les basses font vibrer Thor.
16 mars
Nuit malgré tout très bruyante. Ce matin, le temps est couvert, on passe par le centre-ville de Pachuca pour voir l’horloge “Reloj Monumental de Pachuca” en route, on observe sur notre droite tout un quartier sur une colline où toutes les maisons ont été peinte pour formé un grand motif, malheureusement je ne peux pas m’arrêter pour prendre une photo. Arrivés sur la grande place de l’indépendance, un policier m’accorde 5 minutes de stationnement en vrac le temps de faire le tour de la place et prendre en photo la fameuse horloge.
En quittant la ville, nous nous faisons contrôler par un policier, on lui donne nos photocopies de nos passeports, tout va bien, circulez… On quitte rapidement l’Etat de Hidalgo pour entrer dans l’Etat de Mexico et aborder la visite des villes autour de Mexico, sans oublier la Capitale fédérale.
Un résumé de cette dernière partie de notre voyage en vidéo :