Pérou 2023


Pérou - Lima / Huanca / Ica / Arequipa / Cuzco / Puno
9 Oct 2023 28 Nov 2023
Thierry 29 November 2023  -   -   -   -  Lecture ~ 92 min.
Le tracé représente notre parcours - 2015/16 - 2017 - 2018 - 2018/19 - 2019/20 - 2022 - 2023/24 - 2024/25

Pérou 2023

Cet article couvre la période du 09 octobre au 28 Novembre 2023, au cours de laquelle nous sommes revenus au Pérou après presque 18 mois d’absence, avons remis Thor en bon ordre de marche et avons sillonné la partie du Sud du pays jusqu’au lac Titicaca.

Au mois d’avril 2022, nous laissions Thor en gardiennage chez Heraldo à “El Refugio Lima” dans la petite ville de Cieneguilla sise à 40 kilomètres de Lima. Nous avions programmé un retour pour le mois d’octobre suivant. J’avais demandé et obtenu des autorités péruviennes une suspension du TIP (permis d’importation temporaire) pour Thor d’un an pour pallier tout éventuel changement de programme. Bien m’en a pris…

En effet, la vie en a décidé autrement et des problèmes de santé ont stoppé net, d’une façon violente, toutes velléités de poursuivre notre aventure. Le mois d’avril 2023, date de la fin de notre TIP, approchait et l’on savait qu’il était impossible à cet instant-là, d’envisager de reprendre la route. Sur les conseils avisés d’Heraldo j’ai monté un dossier afin de solliciter une nouvelle suspension pour Thor, sans aucune certitude. On se voyait déjà abandonner notre casa rodante ou trouver une personne qui aurait pu nous le sortir du Pérou mais pour aller où ? pour le stocker où ?… Bref après de longues semaines d’attente, les douanes péruviennes nous octroient un nouveau délai d’un an, jusqu’en avril 2024, on souffle et on commence à espérer et imaginer un nouveau départ.

C’est le genre « d’accident de la vie » qui, une fois surmonté, permet de remettre l’église au centre du village et de se concentrer sur l’essentiel, de s’émanciper du superflu, du toxique. Bref, après validation médicale, le nouveau départ est fixé au mois octobre 2023…

Quelques semaines avant notre retour dans l’aventure on passe de bons moments avec Eric et Murielle rencontrés à Anchorage, François et Yumi rencontrés à San Diego et Christophe et Jean-Pierre rencontrés en Basse Californie et avec qui nous avons partagé des bouts de route. Nous sommes toujours restés en contact, eux aussi préparent de nouvelles aventures et nous discutons de longues heures des voyages passés et futurs.

09 octobre

Une nouvelle fois, c’est André, notre beau-frère qui nous a conduit hier à la gare TGV avec 60 Kg de bagages pour monter à Roissy CDG où nous passons la nuit. Nous rejoignons Lima à bord d’un boeing 777-300 d’Air France que nous atteignons après 12 heures d’un vol direct. A notre arrivée, la ville grise porte bien son nom, Lima est noyée dans un épais brouillard, brumes maritimes qui viennent de l’océan Pacifique. Les formalités sont rapides et notre Taxi, recommandé par Heraldo, nous attend. C’est parti pour deux heures de trajet, embouteillé, bruyant, ça klaxonne sans arrêt, le tout avec un manque total de civilité au volant. Ça y est, on est dans le bain, bien content de ne pas être au volant…

Arrivés à Cieneguilla au “Refugio Lima”, nous apprenons qu’Heraldo et sa famille ne sont pas là, ils ont repris la route eux aussi et sont actuellement en Argentine. Ce sont des voyageurs argentins, Flavia, Maximiliano et leurs trois enfants, bloqués ici en raison d’une casse moteur, qui s’occupent du refuge pendant son absence. Deux couples de Français, Nathalie et Georges et Albert et Pascale voyageant à bord de 4x4 Toyota avec cellule Azalai sont présents. On prend possession de Thor, beaucoup de poussière mais dans l’ensemble ça a l’air d’aller, on verra demain au grand jour. Flavia nous amène un grand plat de pop-corn au caramel en guise de bienvenue, ce sera notre repas du soir…

10 octobre

Ce matin on commence par bouger Thor pour le sortir de la zone de gardiennage et on entreprend le grand nettoyage et le rangement. A midi, on part à pied dans le village où on se commande un bon parilla dans un restaurant, on se régale. Après un passage dans une petite épicerie pour faire quelques courses, on rentre au camping et on se remet à l’ouvrage. Je discute pas mal avec les français qui attendent désespérément depuis plus d’une semaine que la douane lève la suspension du TIP de leur véhicule pour pouvoir enfin repartir sur les routes. Les femmes ont pris les choses en main et sont allés cet après-midi avec Flavia à Lima, à la Sunat pour essayer de faire bouger les lignes. A peine revenues, elles reçoivent un mail indiquant qu’un agent devrait venir demain pour voir les véhicules. Du coup, je m’affaire à monter mon dossier que j’adresse par mail au poste de douane où nous sommes rentrés au Pérou, Tumbes.

Le soir Flavia nous invite tous à une soirée Pizzas qui réunit tout le monde, Corinne déclare forfait et se couche à 17 heures pour un tour de cadran complet. Elle a bien raison car on commence à déguster les pizzas vers 22h00. Je passe une super soirée à écouter les anecdotes de chacun et à essayer de comprendre Max qui a un fort accent argentin rempli de “Che”.

11 octobre

Après une bonne nuit on se remet à l’ouvrage, pour l’instant aucune mauvaise surprise avec Thor. En fin de matinée, un agent de la douane (SUNAT) se présente afin de contrôler les deux véhicules français. Je m’incruste dans la discution et lui propose d’effectuer les vérifications sur Thor ce qui lui éviterait de devoir revenir. Il accepte, prend des photos et vérifie le N° de série de Thor avant de repartir. Espérons que cela accélère un peu les choses afin que nous puissions sortir du camping.

A midi les épouses préparent un repas commun et nous mangeons tous ensemble et passons un super moment à discuter, ces moments d’échanges et de partages font partie intégrante des voyages.

Finalement Nathalie, Georges, Albert et Pascale décident de partir demain matin sans attendre le document de la Sunat qui risque de prendre un peu de temps. Pour leur dernière soirée au refuge, ils decident de faire une soirée parillas. Maximiliano se charge du barbecue, il faut dire que l’assado est une institution en Argentine. Encore une très bonne soirée passée en leur compagnie et autour de très bonnes grillades.

12 octobre

Dans la matinée, on reçoit la notification de la Sunat, Thor est libéré de ces “chaînes administratives” et nous avons jusqu’au 15 décembre pour quitter le Pérou. Dans l’après-midi je reçois des nouvelles des deux couples français qui sont partis très tôt ce matin du refuge en direction de l’Amazonie. Pour eux c’est la douche froide puisque la Sunat leur demande de quitter le pays sous 8 jours. Tous leurs projets sont remis en cause. On est tristes pour eux car on connait l’investissement que ce type de voyage demande en amont…

Je souscrits une assurance (SOAT) pour Thor puis je m’occupe de mes batteries de service qui sont hors service. Je passe le reste de la journée à contacter tous les marchands de batteries, de bateaux et installateurs de panneaux solaires, aucun n’a le type de batterie à décharge lente que nous recherchons, c’est un peu la mauvaise surprise alors que je pensais qu’il s’agirait d’une simple formalité.

13 au 19 octobre

Ce matin je prends un collectivo pour me rendre dans une banque afin d’effectuer un virement à l’assurance. J’y vais avec Maximiliano qui a aussi des choses à faire en ville. Je reçois le SOAT en début d’après-midi, on va pouvoir sortir Thor du Refuge en toute légalité. J’ai peut-être trouvé des batteries qui devraient faire l’affaire, ainsi qu’un rendez-vous dans un garage pour notre révision.

Le matin du 16 nous partons de bonne heure pour arriver les premiers au garage, nous expliquons au patron ce que l’on veut et il nous affecte un petit jeune pour les travaux qui dureront jusqu’en milieu de journée, au final vidange, filtre à huile et plaquettes arrière qui étaient bien usées, nettoyage du moteur. Ils n’ont pas pu trouver le bon filtre à air, ils m’ont bien nettoyé l’ancien qui fera l’affaire en attendant. A midi, on déjeune au garage qui dispose de sa propre “cantine”, on mange très bien au milieu des employés. Une fois Thor récupéré, nous allons dans une banque BCP faire des virements pour payer les batteries et réserver nos pneus. Ici tout se fait par virement bancaire, on évite ainsi 5% de frais par rapport au paiement par CB. En ville on va chercher une carte sim puis courses dans un grand magasin. Nous rentrons de nuit tout ce passe bien, Thor roule impeccable. Nous avons acheté tous les ingrédients et ce soir Flavia nous prépare des pizzas que l’on mange tous ensemble.

Les jours suivants on continue la mise à niveau de Thor. On perd du temps avec Octavio qui doit nous amener nos nouvelles batteries, ici la notion de rendez-vous est un peu vague. Quand il arrive enfin, on arrive de justesse à les installer dans leur emplacement mais manque de bol il n’est pas venu avec les bons câbles… donc peut-être demain…

Je me rend compte que le vendeur à la boutique Claro m’a juste ouvert une ligne et fourni une carte SIM mais sans aucun compte prépayé, du coup nous n’avons aucun data…. Je prends un collectivo pour le centre où j’achète des datas dans une petite boutique. En ville j’assiste à un défilé d’enfants de tous les pays d’Amérique latine qui participent à une olympiade scolaire.

On est le 19, 10 jours que nous sommes là. Ce matin on range Thor, prêt à partir. Octavio arrive finalement à midi avec les bons câbles, on branche en série les deux batteries, nous voilà parés. Après le repas, on décide de quitter le camping direction Lima pour le changement des pneus, j’écris au magasin pour les prévenir de notre arrivée 1h30 plus tard. A peine sur la route, je reçois un message me disant qu’ils ne sont pas assez nombreux au garage pour s’occuper de Thor et me demande de venir demain matin. Retour au camping où Flavia et Maxi rigolent bien de nous voir revenir. Dans l’après-midi on fait des courses et ce soir nouvel apéro de départ avec tout le monde…

20 octobre

07H00 on est fin prêts, une nouvelle fois… Avant notre départ on voit arriver une jeune hollandaise qui voyage toute seule en Van avec son chien. On quitte le Refuge et on commence la traversée de la ville qui est un peu difficile en raison du trafic. Nous arrivons finalement à l’heure au magasin de pneus. Ils travaillent toute la matinée pour nous monter les 6 pneus, finalement des Pirelli, Michelin Pérou a été très mauvais.

Vers midi on quitte la ville et on s’arrête faire des courses et manger. Après le repas on part sur le site archéologique Incas de Pachacamac à Lurin. Le musée est tout neuf, bien agencé même s’il n’y a pas énormément d’objets présentés. Nous continuons par un tour sur le site qui est un amas de brique, on devine quelques structures, rien de ouff…

Lurin - [Perou]

La ville touche littéralement les limites du site archéologique. On ne peut s’empêcher de penser que l’architecture des maisons du peuple n’a guère changée depuis le temps si ce n’est les matériaux et encore pas toujours…

Lurin - [Perou]

On reprend en suite la route Panaméricaine en direction du Sud. On n’a pas trop de destination précise pour cette étape vers Pisco. Thor est en pleine forme et roule bien. En fin de journée on s’arrête dans une station service pour la nuit. Contents d’être enfin sur les routes.

21 octobre

Ce matin saut de puce vers la station balnéaire de Paracas. On trouve une place sur le parking municipal en plein centre. Le temps est gris, brumeux comme souvent au bord du Pacifique. Nous sommes le week-end et il y a foule sur le malecon qui est très animé. La balade est sympathique. Tous les restaurants haranguent le chaland mais c’est très soft, très poli.

Paracas - [Perou]

Paracas - [Perou]

On mange rapidement dans Thor puis on loue un scooter pour visiter la Réserve Naturelle de Paracas, le soleil fait enfin son apparition. Il s’agit d’une immense presqu’ile désertique avec de belles plages sauvages et quelques villages de pêcheurs. On est au bout du monde. On a adoré cette balade.

Paracas - [Perou]

Paracas - [Perou]

Paracas - [Perou]

Paracas - [Perou]

Le soir on retourne sur le malecon savourer un Pisco Sour, le cocktail local que nous avions découvert au Chili. La ville de Pisco est toute proche mais elle a été partiellement rasée lors d’un tremblement de terre en 2007 et peine à renaître de ces débris. Du coup la ville de Paracas est devenue très touristique.

22 et 23 octobre

Ce matin un autre saut de puce de 70 Km pour rejoindre Ica et plus précisément Huacachina, une oasis en plein désert. Il y a énormément de monde, on est dimanche, mais on arrive à se faufiler jusqu’au EcoCamp qui est un hôtel un peu particulier qui abrite un parking où l’on peut stationner, c’est très beau, à flan de dunes et avec toutes les commodités. L’après midi, on fait le tour du lac, on verra demain pour faire un tour dans les dunes, il y aura moins de monde. On profite de la piscine, on appelle les enfants et le soir on se boit un pisco sour avec une barquette de frites et chorizo.. What else !!!

Huacachina - [Perou]

Huacachina - [Perou]

Le lendemain on profite du camping, d’autres voyageurs arrivent en camping-cars, brésiliens, colombiens, hollandais… c’est l’auberge espagnole. On s’occupe du site, des photos et vidéos. En fin de journée je grimpe sur les dunes pour prendre un peu de hauteur et ainsi avoir une belle vue sur l’oasis. Il y a de nombreuses agences qui proposent des tours en buggies dans les dunes ou carrément du ski sur le sable. On finit la journée à la piscine.

Huacachina - [Perou]

Huacachina - [Perou]

24 et 25 octobre

On quitte le camping et on s’arrête faire des courses à ICA avant de reprendre la panaméricaine en direction de Nazca. Un peu avant d’arriver, on peut voir de la route des géoglyphes réalisés par la civilisation Paracas, antérieure aux Nazcas. Il y a également de grands miradors qui permettent de prendre de la hauteur afin de voir quelques figures.

A Nazca on se dirige directement vers l’aéroport pour réserver notre survol des lignes et figures demain matin. On opte pour un petit avion à deux places. Ensuite, nous nous rendons dans Nazca, chez le Professeur Edgardo, qui permet aux voyageurs de stationner devant chez lui en toute sécurité et fait profiter de ses installations. Nous discutons 5 minutes avec lui et nous nous posons dans Thor.

En fin de journée nous traversons la ville à pied pour nous rendre au planétarium. Il s’agit d’un petit bâtiment circulaire avec un toit en coupole situé dans un hôtel où Maria Reiche a logé presque toute sa vie. Nous y retrouvons le Professeur Edgardo qui sort un télescope et nous montre la lune en gros plan puis dans le planétarium nous raconte l’histoire, en français, des lignes et figures de Nazca et nous retrace les 40 ans de recherches de Maria Reiche.

Soirée très intéressante et instructive, parfaite avant la visite du site. Nous apprenons ainsi que les figures ont été découvertes que très tard, dès que des avions ont commencé à survoler la zone vers 1930. Ces dessins ont été réalisés simplement en “balayant” le désert et en poussant les cailloux de surface pour laisser apparaitre le sol. Comme il ne pleut jamais dans cette région, ces motifs ont traversé les siècles. Maria y a consacré toute sa vie et on lui doit cette parfaite conservation et protection.

Aucune certitude scientifique n’émerge quant aux raisons qui ont poussé le peuple Nazca, durant près de mille ans, à réaliser ce travail de titans sur plus de 150 KM2. Marie a bien démontré que certaines lignes étaient en phase avec les équinoxes et donc l’astronomie, mais cela ne représente qu’une infime partie. Il semble en fait que les Nazcas souffraient d’un manque cruel d’eau et qu’ils comptaient sur des cérémonies chamaniques et des dessins en offrande aux dieux pour implorer la pluie. De toute évidence, cela n’a pas fonctionné.

Ce matin on quitte notre bivouac direction l’aérodrome. Une fois les formalités réalisées, nous embarquons tous les deux dans un petit Cessna avec pilote et co-pilote. Ce dernier nous servant également de guide.

Nazca - [Perou]

Nous décollons à 09h00 et survolons une grande zone du plateau de Nazca. Nous voyons les principales figures et lignes tracées par les Paracas puis le Nazca ainsi que l’aqueduc. Ça bouge pas mal dans ce petit avion et Corinne n’est pas bien du tout. Le vol ne dure que 35 minutes mais c’est suffisant… Ce survol est incroyable, c’est vraiment à faire.

Nazca - [Perou]

Nazca - [Perou]

Avant de quitter Nazca nous faisons le plein d’essence car nous partons pour une longue route, le long de la Panaméricaine en direction de Arequipa distant de plus de 600 km. Juste à la sortie de Nazca, nous faisons un petit détour pour aller visiter la Nécropole de Cauchilla où douze tombes ont été mises à jour avec à l’intérieur les momies encore présentes, certaines avec leurs cheveux et quelques lambeaux de peau alors qu’elles ont plus de 1000 ans. Les corps étaient “ficelés” en position foetale, cela pouvant faciliter leur renaissance, leur réincarnation…

Chauchilla - [Perou]

Chauchilla - [Perou]

On mange sur place puis nous prenons la route pour de bon. Vers 17h00 nous nous arrêtons dans la ville d’Atico. On passe devant le commissariat de Police et on demande aux deux policiers présents où nous pourrions nous poser pour la nuit en toute sécurité, ils nous disent ici devant le poste de police…

La route a été longue mais pas monotone on a traversé tantôt des déserts, des vallées verdoyantes, longé l’océan Pacifique, grimpé, descendu, traversé des petits villages de pêcheurs, on a même vu, en haut d’une montagne, de l’herbe verte et des vaches… Normandes… Incroyable… et nous avons doublé plusieurs dizaines de poids lourds.

26 octobre

La nuit au bord de la panaméricaine a été très bruyante, les camions ne s’arrêtent jamais. On reprend la route le long de la côte pacifique ou les décors s’alternent. On traverse une vallée (Yauca) entièrement recouverte d’oliviers, toute l’économie du village tourne autour de l’olive, cela nous fait plaisir de voir cet arbre. Au niveau de Cerillos on dit adieu à l’océan Pacifique que l’on n’est pas prêt de revoir, théoriquement, ce sera en 2025. On s’enfonce dans les terres, plein Est, et on commence notre lente ascension vers Aréquipa. Dans son ensemble la route est très belle sauf les derniers 20 km avant d’arriver à Arequipa où la route est très vieille. On y arrive en fin d’après-midi et on s’installe pour quelques jours dans un camping tout confort, très bien situé, tout proche du centre ville.

27 octobre au 01 novembre

Notre première nuit à 2300 mètres d’altitude a été plutôt fraîche, on a sorti les couvertures. Ce séjour à Arequipa va nous permettre de nous habituer à l’altitude avant d’attaquer l’altiplano.

Ce matin on part à la découverte de cette très belle ville coloniale, la deuxième plus grande ville du Pérou après Lima et qui compte à peu près 1.300.000 Hbts. Nous sommes à peine à 10mn à pied du centre historique avec sa Plaza de Armas qui est très grande. Cette ville inscrite au patrimoine de l’humanité par l’Unesco comporte de nombreux bâtiments très bien conservés, construits avec le Sillar, une pierre volcanique blanche et qui a donné son surnom de ville blanche. Chaque fois que nous voyons une « Casa », ancienne maison bourgeoise de l’élite de la ville, aujourd’hui transformée en administration ou en université, on se présente devant le garde qui nous autorise volontiers d’entrer pour visiter. On déambule ainsi le long des bureaux où les gens s’affairent, aux salles de cours, de réunions. On n’imagine pas cela en France. On découvre ainsi une très belle architecture coloniale. De nombreux tremblements de terre ont ébranlé la ville et les monuments touchés ont été reconstruits, souvent avec d’autres matériaux comme la brique pour les voûtes.

Nous commençons notre visite par l’église de Saint Augustin avec sa façade de style baroque du XVIe siècle, date de sa construction et le Temple des compagnons de Jésus dont l’architecture de style mestizo-baroque et la façade à deux étages est très reconnaissable. À l’intérieur de l’église, on peut voir des sculptures de différents motifs, des trésors religieux comme la chaire et le retable recouvert à la feuille d’or. Au fond de l’église on peut visiter, moyennant 5 soles, la chapelle de San Ignacio entièrement ornée de peintures tropicales du sol à la coupole. Le travail d’ornementation est remarquable et très bien conservé, malheureusement aucune photo n’est autorisée.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

On entre ensuite dans une casa qui abrite le complexe culturel de l’université de Saint Augustin. En parcourant les lieux, on tombe sur un café entièrement dédié à Toulouse Lautrec. Toute la déco reprend des peintures et gravures de l’illustre pensionnaire du Moulin Rouge.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Dans l’école d’art de la ville on tombe sur une petite salle voutée qui présente les oeuvres des élèves. En hauteur subsistent deux fresques qui parlent de la France et notamment de Madame Louise Élisabeth de France, Duchesse de Parme et infante d’Espagne. On demande autour de nous pourquoi ces références françaises mais personne n’a su nous apporter de réponse.

Arequipa - [Perou]

Promener dans cette ville est vraiment très agréable, c’est très propre et arrangé avec goût, on s’y sent bien. Le seul bémol sont les automobilistes qui klaxonnent sans arrêts… Arequipa est également réputée pour sa cuisine. A midi on s’arrête au Tipika, restaurant un peu huppé de la ville où nous faisons un peu plouc au milieu de la bonne société aréquipienne. On se prend un plat à partager qui se compose de travers de porc très tendres et croustillants avec un genre de gratin de pommes de terre avec du fromage, des poivrons un peu piquants (Relleno) farcis à la viande, légumes, olives le tout recouvert de fromage et une salade composée avec une julienne de tomate, carottes mi cuite, oignons et fromage, gros grains maïs blancs, des fèves et beaucoup de coriandre. On a vraiment eu du mal à finir ce très bon plat.

Arequipa - [Perou]

Après le repas, on rentre au camping un peu fatigués, l’altitude se fait ressentir, on est lessivés. Au camping, on constate la présence de nouveaux voyageurs, un couple de français en gros camion aménagé, Bruno et Murielle et un jeune couple de tchèques en pick-up plus cellule.

Le 28 on poursuit notre visite du centre historique d’Arequipa. On retourne au niveau du temple de la Compagnie de Jésus pour visiter son ancien Cloître qui a été transformé en « centre » commercial. Toutes les colonnes sont richement sculptées, les anciennes cellules transformées en magasin de luxe.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

On retraverse ensuite la Plaza de Armas pour aller visiter plusieurs casas la Casa Tristan Del Pozo et la Casona Ricketts, très belles demeures coloniales transformées en musée et en banque, les Casa de la Moneda, Casa Moral, Casa Yriberry. Toutes ces demeures ont été parfaitement conservées ou restaurées et sont très bien mises en valeur. On arrive ensuite au Palais de Goyeneche. Le portail est fermé avec une chaîne et cadenas et l’on voit un garde assis au fond de la cour, vraisemblablement assoupi, on l’interpelle et bon gré mal gré il vient nous ouvrir et nous fait visiter le musée. Dès notre sortie, il s’empresse de refermer….

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

On traverse ensuite la rivière Rio Chili pour aller visiter le Monastère et le musée de la Recoleta, une immense église rouge foncée que l’on voit de très loin. Le monastère comporte 4 cloîtres et de nombreuses salles qui ont été transformées en musée.

Arequipa - [Perou]

L’ensemble est assez éclectique, on passe d’objets religieux aux animaux empaillés, souvent provenant de missions en Amazonie, des vêtements régionaux, timbres, tissus, monnaie, des objets archéologiques des anciennes civilisations, tableaux, vieilles photographies de moines en mission…

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Pour moi, le clou de cette visite est la bibliothèque qui regroupe plus de 20000 ouvrages et gravures savamment classés par thème. On peut y voir un parchemin découvert au Mexique, de plusieurs mètres de long qui retrace les civilisations, rois et empereurs depuis Adam et Eve, l’ancien testament, l’Égypte, la Grèce, Rome jusqu’en 1884. Tous les monarques français sont présents avec leurs liens avec les différentes familles de souverains européens ainsi que les avancées technologiques majeures. Le travail regroupé ici est impressionnant. La visite coûte 10 soles et prend au moins deux heures.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

En retournant vers le centre ville on tombe sur une procession religieuse impressionnante et très bruyante où tous les protagonistes sont habillés en violet.

Arequipa - [Perou]

A midi on mange dans un petit restaurant “Picanteria” qui est bondé de locaux. Le menu comprend une soupe et un plat de résistance. Ce sera une soupe blanche au poulet pour Corinne et pour moi un genre de minestrone. On nous apporte un bol qui doit contenir au moins un litre de soupe. On ne peut pas la finir pourtant elle est excellente. En plat Corinne prend un genre d’escalope milanaise panée à l’oeuf, servi avec du riz quelques frites et moi je prends la spécialité d’ici un poivron farci (El Rocoto Relleno) avec de la viande de boeuf et du fromage, accompagné d’un gratin de pâtes et des crudités. Le plat et très bon mais très pimenté. On ne peut pas finir le plat tellement c’est copieux. Prix avec une bouteille de bière Cusqueñia, 30 soles (7,5€). Sur le chemin du camping on s’arrête dans une grande surface faire le plein de provisions.

Arequipa - [Perou]

En fin de journée on invite Bruno et Murielle (nos voisins) pour l’apéro, on passe une très bonne soirée à parler voyages. Martiniquais, ils ont tout vendu, se sont achetés un ancien camion de pompier qu’ils ont aménagé eux-même et depuis plusieurs années, ils sillonnent l’Amérique du Sud.

Le 29, je pars de bonne heure à la recherche d’un point haut pour prendre en photo les deux volcans visibles depuis notre position, le volcan Chachani 6057 mètres et le volcan Misti 5822 mètres, le plus connu car il a parfaitement la forme conique à laquelle on s’attend d’un volcan. Il y en a un autre un peu derrière, le Pichu Pichu 5669 mètres mais nous ne l’avons pas encore aperçu. Je trouve rapidement un lieu sympathique mais les deux géants sont un peu dans les nuages et brumes de chaleur. Comme c’est dimanche, nous faisons le tour des églises qui sont toutes ouvertes. Nous commençons par la Basilique Cathédrale d’Arequipa sur la Plaza de armas, immense bâtisse qui occupe le côté nord de la Place. Construite entièrement en pierre de taille dans un style néo-Renaissance avec des influences gothiques.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Nous poursuivons par l’église de Saint François d’Assises qui possède un magnifique retable de style baroque portugais qui comporte de multiples scénettes peintes dont le thème principal est l’immaculée conception et un autel entièrement recouvert d’argent datant du XVII siècle.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Nous clôturons la visite des édifices religieux avec l’église de la Merced qui est également très jolie. La matinée se termine au marché couvert de San Camillo dont la structure acier a été dessinée par Eiffel il y a 140 ans. Superbe ambiance très beaux produits, Corinne en profite pour faire le plein de fruits et légumes frais.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Nous passons le reste de la journée au camping, bricolage, photos, vidéos, site… Corinne prépare un bon repas que l’on partage avec Bruno et Murielle, encore une très bonne soirée.

Le 30, je retourne de bonne heure sur mon point haut pour reprendre des photos des deux volcans. Les conditions sont meilleures.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Ensuite je me dirige vers le Couvent - Musée de Saint Francois d’Assise. La visite se fait avec une guide. Dans de nombreuses salles les photos sont interdites, ce qui m’exaspère un peu. La visite est intéressante on y voit en particulier dans la salle capitulaire la plus grande peinture d’Arequipa qui représente l’arbre généalogique des 3 ordres des Franciscains, elle tient tout un pan de mur. On y voit également une représentation de la dernière cène où l’arrière plan représente les volcans d’Arequipa, sur la table des fruits typiques de la région.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Je finis la matinée avec la visite l’immense Couvent Santa Catalina Fondé en 1570, le couvent est un complexe religieux de 20 000 m² isolé de l’extérieur par de hauts murs. Cuisines, logements, église, blanchisserie, cloîtres, le couvent Santa Catalina était une véritable ville dans la ville. Cette institution aurait permis à plus de 450 femmes d’y trouver un refuge en échange de services rendus aux religieuses. Inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO, il s’agit d’un des plus beaux édifices religieux du Pérou. De style colonial, il a été entièrement construit avec de la roche volcanique, blanche venant du volcan Chachani et rouge venant du volcan Misti. Je passe plus de 2h30 à le visiter en déambulant dans les ruelles colorées. Le site met à disposition du Wifi et une application très bien faite qui permet de s’y retrouver et d’avoir les principales explications.

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

Arequipa - [Perou]

De retour au camping, Bruno et Murielle souhaitent nous inviter dans un restaurant qu’on leur a conseillé, on prend donc un taxi pour le « Tradicion Ariquepeña ». On commande le combo traditionnel qui permet de goûter un peu à tout. On prend un plat pour deux car les proportions sont énormes pour nous. On accompagne le repas de la boisson locale sans alcool, la Chicha Morada. Morada étant le nom du maïs entièrement noir utilisé pour sa réalisation et donc la boisson est mauve foncée. On y ajoute des épices notamment des clous de girofles, ça se sent. On a également goûté une autre version, fermentée celle là, du coup un peu pétillante, moins puissante en goût. On passe un excellent moment en leur compagnie et ont fini la journée dans Thor autour d’un café. Bruno me fait visiter son camion qu’il a aménagé lui même et qui a été réfléchi dans les moindres détails, celui-ci étant sa cinquième réalisation.

31 octobre. Ce matin on se prépare pour le départ, on range tout et au moment de rentrer l’extension je me rends compte que la toile qui est censée protéger la partie extérieure de la pluie s’est désolidarisée de la carrosserie. Je monte sur le toit et constate que la toile s’est en fait décousue. Il n’y a pas de risque tant que l’extension est fermée, je me dis on verra plus tard. Au moment de se dire au-revoir avec Bruno et Murielle, on fait les photos d’usage, on reparle aménagement avec Bruno et je lui fais part de mon problème. Ni une ni deux, il me dit : “tu veux que l’on regarde ça ensemble?”. Sachant que pour faire ce type de travail il faut être deux et sachant que Bruno est mécanicien et très bon bricoleur, je mets une demi seconde à accepter. On y passe la journée, les épouses vont en ville acheter du fil de pêche et des aiguilles. A midi on va tous manger à la cafétéria de Plaza Vea, et de retour on recoud la bâche et on remet tout le système en place. Heureusement que Bruno a un véritable atelier dans son camion, il ne lui manque rien pour bricoler, réparer, entretenir. Je suis super content de cette journée. Le soir nous invitons Bruno et Murielle pour un petit apéro dinatoire où nous parlons encore beaucoup voyage, les anecdotes fusent.

01 novembre

Ce matin nous rangeons une nouvelle fois Thor, disons au-revoir à Bruno et Murielle et nous partons en direction de la Vallée de Colca. Arequipa est un vrai coup de coeur pour nous, on aurait pu y rester encore plusieurs jours tant la ville propose d’innombrables trésors. On traverse facilement Arequipa puis nous commençons notre ascension dans la cordillère. Nous roulons lentement car il y a énormément de poids lourds sur la route. Nous mangeons sur une aire à plus de 4300 mètres. Le souffle est court et la tête un peu lourde. Nous sommes sur l’altiplano et commençons à croiser Alpagas, Vigognes et Guanacos. Nous sommes entourés de Volcans qui culminent tous à plus de 5500 mètres, le décor est grandiose.

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

Nous atteignons le plus haut point de cette route qui culmine à plus de 4900 mètres… plus haut que le Mont Blanc… Thor est impeccable et grimpe sans problème. Nous descendons ensuite tout doucement vers Chivay qui est la porte d’entrée au Canyon de Colca d’une profondeur de 3 270 mètres.

Colca - [Perou]

Il s’agit du second canyon le plus profond au monde, le premier étant son voisin le canyon del Cotahuasi (3 535 mètres) accessible en trek. Il est deux fois plus profond que le Grand Canyon du Colorado. A l’entrée, on s’arrête au centre d’interprétation où nous nous acquittons de la somme de 70 soles / Pers pour pouvoir accéder au canyon.

Autant la route depuis Arequipa était très belle autant les 20 derniers kilomètres ne sont pas terribles avec beaucoup de nids de poules, portions de pistes, tunnels flippants. Par contre la vallée au couchant dévoilent des paysages incroyables.

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Nous arrivons au Mirador Cruz del Condor juste avant la tombée de la nuit. On fait un petit repérage pour demain matin où nous espérons voir des condors en vol dans la vallée. Nous sommes seuls au monde mais le condor veille sur nous…

Colca - [Perou]

02 novembre

Nous passons une très bonne nuit malgré l’altitude du bivouac à 3773 mètres. A cette altitude notre chauffage au gaz ne fonctionne pas, on s’en doutait un peu sans connaître exactement l’altitude de rupture. Par contre le frigo et le congélateur sont passés sur le courant et pour l’instant cela fonctionne. On se lève de bonne heure pour ne pas rater le vol des condors dans la vallée. On voit arriver petit à petit les locaux qui installent leurs étals de souvenirs. Les touristes arrivent petit à petit avec des tours operator, depuis Arequipa pour la plupart. Vers 8h00 les faux condors montent sur les murets pour la photo souvenir, tout comme les vieilles dames en habits traditionnels (toujours utilisés) qui proposent un déguisement en habit local ou la photo avec un petit alpaga.

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Les condors font jusqu’à 3,2 mètres d’envergures. C’est le plus grand oiseau volant terrestre au monde. Ils attendent que le soleil chauffe suffisamment l’air pour créer des colonnes d’air ascendant pour prendre leur envol, ce qui les aide à voler, planer. Effectivement, vers 08h30 on voit à une centaine de mètres de nous un immense condor, certainement un mâle, avec collerette et bout des ailes blanches qui repart rapidement dans la vallée sans venir vers nous. Quand on est habitués à voir des oiseaux du gabarit du pigeon, je dois dire que voir cet immense rapace charognard dans les airs est impressionnant.

Quelques minutes après on voit arriver un autre condor, un peu plus petit, certainement une femelle qui décrit de grands cercles autour de nous, l’animal plane sans aucun effort, sans aucun battement d’aile pratiquement. Il reviendra au dessus de nous à plusieurs reprises dans la matinée. Après avoir vidé la batterie de mon appareil photo, on décide de reprendre la route, super heureux d’avoir pu voir de près le roi de la cordillère des Andes, celui qui vole si haut qu’il est en relation avec les dieux…

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Nous reprenons la route en repassant par Chivay. La vallée de Colca est tout simplement magnifique l’agriculture en terrasses dessine toute la vallée et seuls des bosquets d’immenses eucalyptus viennent casser l’horizontalité du décor.

Colca - [Perou]

Colca - [Perou]

Depuis Chivay, nous remontons sur les hauts plateaux et repassons à plus de 4900 mètres. On s’émerveille de la beauté de l’altiplano et on contemple les immenses troupeaux d’alpagas et vigognes. Avant d’arriver à Imata j’avais localisé des petits endroits où s’arrêter mais à chaque fois les pistes étaient fermées ou n’existaient tout simplement plus. Du coup on trace la route à une moyenne de 4600 mètres d’altitude en direction de Cuzco. Vers 17h30 le soleil est déjà bien bas et on décide de s’arrêter pour la nuit sur un grand parking, on sera à 4200 mètres et on verra si on dort aussi bien que la nuit dernière.

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

03 novembre

Nuit très froide, il y a 5° dans Thor quand on se lève mais sous les couvertures et couettes, tout va bien. On roule toute la journée sur l’altiplano, la lumière du matin est très belle. En roulant j’aperçois des flamants roses sur la rivière en contre bas. Je m’arrête pour les prendre en photos et lorsque je m’approche d’eux je me fais harceler par une mouette des Andes qui donne l’alerte et me crie littéralement dessus en exécutant de grands cercles au dessus de moi. Autant dire que les flamants ont pris la poudre d’escampette avant même que je puisse régler correctement mon appareil.

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

Altiplano - [Perou]

Vers Midi on arrive à Sicuani et on prend la route de Cuzco. Le décor change complètement, plus montagneux. Nous traversons d’immenses forêts d’eucalyptus, je n’aurai jamais imaginé cette essence d’arbre aussi présente au Pérou. Le temps se charge un peu en nuage on a même droit à quelques gouttes de pluie, les premières. La traversée de Cuzco est un peu Rock’n Roll mais on arrive au camping qui se trouve sur les hauteurs de la ville en milieu d’après-midi. On s’installe pour de bon car Thor va rester là une bonne quinzaine de jours. On fait connaissance avec les autres campers, un espagnol et un couple de brésiliens.

04 et 05 novembre

On passe une nuit très agréable, on est super contents car le chauffage au gaz fonctionne et a maintenu une bonne température dans Thor. Les enfants n’auront pas froid. Cela se joue à quelques centaines de mètres que le piezzo fonctionne ou pas. A 3800 mètres on le sait, il ne fonctionne pas. Ce matin on profite du wifi pour contacter la famille et en début d’après-midi, on descend à pied par de petites ruelles pentues directement à la Plaza de Armas qui est magnifique. Les premières impressions dans Cuzco sont super agréables, on s’y sent bien, il y a énormément de touristes étrangers.

Cuzco - [Pérou]

Nous prenons un taxi pour nous rendre chez Ford pour mon filtre à air mais l’atelier est fermé, nous poursuivons par un grand centre commercial, Plaza Vea où nous faisons de grosses courses avant de rentrer au camping en taxi. Corinne cuisine le reste de l’après-midi pour préparer quelques repas en avance pour la venue des enfants. On a acheté plein de produits locaux pour leur faire découvrir, tamales, maïs fris pour l’apéro, du Pisco Sour, de la bière Cusqueña, des empanadas, de la sauce Aji Amarillo, des fruits (Lucuma, pepino dulce, Chirimoya) et de l’Inka Cola, le soda national, que Yann a adoré.

Le lendemain la journée est très grise et froide. A cette altitude (3600 mètres) le soleil est brûlant mais les températures chutent rapidement dès qu’il disparait. On espère que le mauvais temps ne va pas s’installer… De nombreux voyageurs de toutes nationalités sont arrivés, le camping est pratiquement plein.

06 novembre

Ce matin on prend un taxi pour nous rendre à l’aéroport où Cyrielle et Yann doivent arriver vers 10h00. Pour une fois, l’avion est un peu en avance. Nous récupérons nos enfants et reprenons le même taxi pour remonter au Camping. L’aventure des 4onzeroad peut commencer. Après une installation rapide et un bon repas, nous descendons en ville pour faire un petit tour et leur montrer un peu le Pérou, qu’ils découvrent.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

07 novembre

Très bonne première nuit pour les enfants, à 4 le chauffage ne s’est déclenché que deux fois vers 5h00. Pour laisser le temps aux enfants de s’acclimater à l’altitude et récupérer de décalage horaire, on a prévu les deux premières journées à Cuzco.

Ce matin on repart en ville à pied, on s’arrête dans la descente à l’église San Cristobal où nous achetons un billet touristique religieux qui comprend la visite de 4 églises et d’un musée. (50 soles/Pers.) Comme beaucoup d’édifices religieux catholiques, cette église a été construite sur les ruines d’un ancien temple Inca, on voit encore les murs de soubassement si caractéristique de l’architecture quechua. Il fallait remplacer les Dieux incas par ceux de l’occident. L’église est belle avec une beau retable mais le plus intéressant est de monter dans le clocher qui offre une très belle vue sur la ville.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Nous descendons ensuite jusqu’à la Plaza de Armas où nous visitons, avec ce même billet, la Cathédrale Basilique de la vierge de l’assomption et les deux églises qui l’entourent, le temple de Triunfo et le Temple de la Sagrada Familia. Les trois édifices communiquent entre eux. La cathédrale est tout simplement époustouflante. De style baroque et néoclassique les travaux ont commencé en 1560. Elles est composée de nombreuses chapelles, de 6 retables en bois de cèdres sculptés et dorés à l’or fin et surtout son Choeur en plein milieu de la nef, entièrement fabriqué en cèdre il contient les sculptures de 80 saints et vierges de l’église catholique du monde entier, ainsi que 64 sièges sur deux niveaux. Un travail artistique remarquable. Les nombreuses peintures sont à l’origine de la création de la célèbre “Ecole de Cuzco” reconnue sur tout le continent. Les deux autres églises, bien que moins richement décorées, sont très différentes et très belles. Malheureusement les photos et vidéos sont interdites.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

A midi on trouve un petit restaurant pour péruviens dans une petite cour. Ils sont très surpris de nous voir là et s’affairent pour nous installer une table. le repas est très simple, soupe blanche au poulet en entrée puis poulet riz salade de carottes et betteraves ou plat piquant au boeuf avec des petits légumes et une boisson locale… Non identifiée. C’est très simple, très bon, 10 soles/Pers (2,40€).

On avait rendez-vous en début d’après-midi avec un guide pour un Walk Free Tour de Cuzco en français mais il nous fait faux bond. Du coup on poursuit la visite de la ville par le Temple de la Compagnie de Jésus qui se trouve non loin de la Cathédrale sur la Plaza de Armas. Du coup on prend un billet qui autorise la visite de 4 édifices Jésuites celui de Cuzco, de Andahuaylillas, de Huaro et de Canincunca dans un circuit appelé “ Ruta del Barroco Andino “. Celle de Cuzco fut édifiée à partir de 1576 sur le site d’un palais Inca. De style baroque colonial espagnol, elle eut une grande influence sur l’architecture religieuse dans les pays andins. L’édifice est magnifique tout comme son retable d’une hauteur de 21 mètres et d’une largeur de 12 mètres, sculpté en cèdre et doré dans son intégralité. Il possède des colonnes avec un grand nombre de peintures, une toile centrale représentant la transfiguration de Jésus, une sculpture de la Vierge de l’Immaculée Conception, avec divers ornements et décorations avec des pierres précieuses qui soulignent le style baroque dans son ensemble. Là aussi, on accède au clocher qui offre une très belle vue sur la Plaza de armas.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Ensuite on part s’acquitter des billets du bus qui va nous conduire d’Aguas Calientes à l’entrée du site du Machu Picchu. Je les ai réservés depuis longtemps mais ils n’acceptent le paiement qu’en numéraire, au siège de la société à Cuzco. 72 US$ pour trois, aller et retour, une vrai escroquerie. Tout proche, nous poursuivons par la visite de L’église et couvent de Santo Domingo de Guzmán qui a été construit sur l’ancien temple Inca du Soleil et dont certaines parties subsistent. Très beau couvent avec des tableaux magnifiques de l’école de Cuzco. Là aussi on monte sur le clocher moyennant 5 soles/Pers. en plus. La visite de ce complexe dure plus d’une heure.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

On finit cette journée dédiée aux édifices religieux par la visite du Museo de Arte Religioso Palacio Arzobispal qui fait partie du billet religieux. Très belle propriété coloniale. Ce palais de style mauresque a été construit sur le palais d’Inca Roca, dont il conserve les fondations en pierre dont la fameuse pierre à 12 angles. Le musée possède 172 toiles des XVIIe et XVIIIe siècles, dont beaucoup provenant d’Europe. La chapelle est également très belle avec un magnifique plafond en bois.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Première journée bien remplie, on prend un taxi pour rentrer au camping où l’on passe une très bonne soirée. Les enfants sont fatigués mais ne souffrent pas de l’altitude même si le souffle est parfois court…

08 novembre

Super nuit au camping. Ce matin on part dans le centre ville acheter le billet touristique qui englobe la plus grande partie des sites à voir dans et autour de Cuzco, en dehors du Machu Picchu bien sûr. Il coûte 130 Soles / Pers. valable 10 jours.

Pour poursuivre l’acclimatation des jeunes, on reste autour de Cuzco et on commence par les 4 sites archéologiques qui sont tout près, sur la route de Pisac. On prend un taxi qui nous conduit au site le plus éloigné Tambomachay qui est très petit. Situé dans la Vallée Sacrée des Incas à environ huit kilomètres de Cuzco, il est surnommé le « Bain de l’Inca ». Tambomachay recèle deux fontaines toujours fonctionnelles et plusieurs niches qui auraient pu servir d’abris aux gardes. Le lieu aurait été le théâtre de très nombreux sacrifices.

Cuzco - [Pérou]

Nous rejoignons à pied le site tout proche de Puka Pukara, un peu plus important, Il s’agit des ruines d’une construction militaire ayant fait partie du système de défense de Cuzco sous l’Empire Inca. Les ruines de cette pukara en français : « forteresse », se composent de grands murs, de terrasses, d’escaliers et de rues bordées de trottoirs. Puka Pukara, contrôlait l’accès à Cuzco depuis la route en provenance de Pisac. En plus de son rôle de forteresse, c’était un poste de contrôle et de péage.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Nous prenons ensuite un collectivo qui nous conduit tout près du complexe archéologique de Q’enko qui est divisé en deux parties : El Grande situé au pied de la route, et El Chico qui se trouve à l’Ouest, sur la colline. Ce sanctuaire est situé sur ce qui est maintenant connu sous le nom de la colline Socorro et couvre une superficie d’un peu plus de 3 500 mètres carrés. À l’époque de l’Empire inca, Q’enko était un centre dédié au culte et aux rites, son amphithéâtre semi-circulaire et ses galeries souterraines présentant un intérêt particulier.

Cuzco - [Pérou]

Il est presque midi quand nous sortons du site et nous reprenons un collectivo pour Cuzco où nous trouvons une polleria et nous mangeons un repas classique : soupe, poulet grillé frites ou saucisses et poulet pané frites. 10 soles avec boisson par personne. On reprend un collectivo qui nous conduit à notre dernier site, le plus important Saksaywaman mot quechua signifiant « rapace content ». C’est une forteresse Inca et un centre religieux dédié au Soleil et à d’autres Dieux incas. Il est situé tout près de notre camping. Cet immense site fut construit à l’initiative de l’Inca Pachacutec, le plus célèbre des Incas. Il est composé de trois remparts parallèles longs de 600 m, constitués de blocs monolithiques parfaitement assemblés et encastrés les uns dans les autres, d’un poids allant de 128 à 200 tonnes. Très grand site qui nous met sur les rotules.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

09 novembre

Cette nuit nous avons essuyé un gros orage et ce matin au lever, il pleut encore un peu. On décide de changer de programme et de se faire une journée musée. Ceux figurant sur notre billet touristique. Pour être plus autonome dans nos futures visites, j’ai opté de louer une voiture, on passe la matinée à chercher une agence et on en trouve finalement une chez Peru Rent Car. Les prix sont comme partout, il me semble que c’est une entreprise qui loue des véhicules de particuliers. On la récupérera en fin de journée. Avant de prendre notre repas, on visite le Museo Histórico Regional de Cusco, Casa del Inca Garcilaso, très beau bâtiment de type colonial. Ce centre culturel présente toute la culture Inca dans ses treize salles, on peut apprendre sur les dinosaures qui ont habité Cusco, la civilisation Quechua, la poterie, l’agriculture, l’art et la gastronomie coloniale, la révolution de Tupac Amaru, et pour finir une salle dédiée à l’Inca Garcilaso de la Vega. Le musée explique en détail tout ce qui s’est passé dans la ville de Cusco. De partout nous voyons de nombreux drapeaux arc-en-ciel ressemblant au drapeau des LGBT QQ+, en fait le drapeau de la région de Cusco est bien le drapeau arc en ciel, en bande ou en damiers mais avec une couleur de plus (bleu ciel).

Cuzco - [Pérou]

En milieu de journée, le temps se lève et le soleil réapparait. Nous mangeons au Los Toldos Pollo où nous avons pris plusieurs plats pour goûter un peu de tout comme de l’alpaga, du coeur de boeuf, boudin, saucisses, poulet, porc et boeuf grillé le tout accompagné de frites et d’une salade composée. Tout est très bon, on a trouvé un petit goût de thon frais au filet mignon d’Alpaga.

Après ce repas, le redémarrage est plutôt difficile, on retourne sur la Plaza Kusipata, pour visiter le Museo de Arte Contemporáneo de la Municipalidad del Cusco, assez petit, qui présente de belles toiles, effectivement très moderne.

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

On file ensuite vers le Museo de Arte Popular, pas très grand également qui présente de petites sculptures mises en perspectives dans les scènes de la vie populaire, métiers, crèches, fêtes… Nous finissons la journée au Museo de Sitio Qorikancha qui explique l’architecture Inca aux différentes périodes, plus des objets en tout genre de la civilisation Inca.

Cuzco - [Pérou]

Nous prenons un taxi qui conduit tout le monde au centre commercial Plaza Vea pour faire des courses tandis que je vais chez Ford commander 2 filtres à air qui arriveront la semaine prochaine. Je les rejoins aux courses et nous reprenons un taxi qui nous conduit chez le loueur pour récupérer notre voiture, une Toyota Etios, presque neuve. Après les formalités d’usage je prends le volant et nous rentrons au camping, bien fatigués de cette journée culturelle.

10 novembre

Il a encore plu cette nuit et ce matin le temps est gris et très frais. Nous prenons la voiture de location et partons dans la vallée sacrée, à Pisac ou Pisaq qui se situe à 45 mn de Cuzco. On passe la matinée a déambuler dans le village qui est très coloré et très touristique, des ruelles entières sont dédiées à la vente de souvenirs et objets artisanaux.

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Sur la place centrale, on tombe sur une fête associative où de nombreux stands proposent à manger des plats typiques. Nous prenons différents plats, Causa Limenia au poulet, gratin de pommes de terre très parfumé, un plat de blettes avec fèves et maïs accompagné de pomme de terre et pour finir un genre de sorbet à la myrtille, très bon. Pour accompagner tout cela, je vais chercher du pain directement au four communal qui fonctionne depuis 200 ans.

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

On reprend la voiture et nous montons jusqu’au Site Archéologique de Pisac (3300 mètres) qui s’étend sur plus de 9000 hectares. Le soleil fait enfin son apparition. Corinne déclare forfait car le site est très pentu. Le site est immense, nous marchons plus de trois heures pour n’en parcourir qu’une partie. Effectivement, il ne faut pas avoir le vertige car de nombreux sentiers serpentent en ligne de crête sans compter les échelles, escaliers et tunnels…. C’est un vrai coup de coeur tant le site présente des paysages magnifiques. On peut y voir une nécropole, des carrières, un important système d’irrigation, de nombreuses terrasses agricoles entretenues par des lamas et de nombreux bâtiments dispersés sur plusieurs sites. Nous y passons tout l’après-midi.

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

Pisac - [Pérou]

11 novembre

Ce matin on reprend la voiture direction Chinchero. La traversée de Cuzco est assez épique mais à grands coups de klaxon, on arrive à se frayer un chemin. A Chinchero nous visitons le Centro Arqueológico de Chinchero (3780 Mètres). Le site est situé à 28 km de Cusco. Il reste peu de chose de l’ancien site car les Espagnols l’ont pratiquement entièrement détruit. L’ensemble couvre près de 40 hectares, il est constitué en grande partie de terrasses et de zones de culture. Du palais de Tupac Yupanqui il ne reste que le mur qui recouvre la Plaza de Chinchero, ainsi que les 12 niches trapézoïdales qui faisaient partie de l’édifice inca. Un petit musée présente des objets usuels en pierre, en céramiques, des textiles, des instruments agricoles… En quittant le ville nous faisons une bonne partie du tour de la lagune de Piuray. Cet immense lac est l’une des principale source d’approvisionnement en eau de la ville de Cusco.

Chinchero - [Pérou]

Chinchero - [Pérou]

Chinchero - [Pérou]

En route vers Maras, nous faisons une pause sur un magnifique point de vue à Machuqolqa. Cette position nous offre une vue superbe sur le plateau et ses terres cultivées dans un patchwork de couleurs ainsi que sur les montagnes environnantes et sa vallée profonde.

Machuqolqa - [Pérou]

Machuqolqa - [Pérou]

On s’arrête ensuite dans un minuscule restaurant de bord de route. On commande trois plats différents que l’on se partage, une truite grillée, un cuy (cochon d’inde) préparé au four et du porc. Le tout est accompagné d’un poivron-piment farci de carottes et de fèves, l’ensemble étant pané. En crudité des feuilles de menthe avec de l’oignon émincé, un épis de maïs blanc avec de gros grains, des petites pommes de terre. Le Cuy est servi avec des pâtes. En guise de serviette la patronne, cuisinière, serveuse nous sort un rouleau de PQ et nous distribue 3 feuilles chacun!!! Tout est très bon…. même le cochon d’inde.

Pour arriver aux salines de Maras, nous empruntons une piste qui nous fait traverser un immense plateau entouré de grandes montagnes aux sommets enneigés et qui abritent de nombreux glaciers, le décor est grandiose. Après s’être acquittés d’un droit d’entrée (ce site ne fait pas partie du billet touristique) nous descendons dans une vallée où nous découvrons les salines de Maras. Ces bassins sont exploités depuis l’époque Inca, ils approvisionnaient en sel la région de Cusco mais aussi tout l’empire. Située à 3300 mètres d’altitude, cette source de sel nichée en plein cœur des Andes proviendrait de couches de sel naturellement présentes dans la roche, dissoutes par l’eau des nappes souterraines.

Maras - [Pérou]

Maras - [Pérou]

L’exploitation des Salines est réalisée par des paysans locaux réunis en coopérative. Les 3600 bassins ne constituent plus un revenu principal suffisant pour ces agriculteurs qui cultivent pour la plupart des terres en complément. Ne dépassent pas la taille de 20 m² pour les plus grands, la production de sel approche les 150 tonnes par an. La visite de ce lieu est vraiment insolite.

Maras - [Pérou]

Maras - [Pérou]

Maras - [Pérou]

Nous reprenons ensuite la route en direction du site archéologique de Moray (3500 mètres), un autre lieu très atypique. Découvert en 1932, Moray est un site composé de terrasses circulaires de différents niveaux en forme d’amphithéâtre. Cette configuration permettait aux “ingénieurs agronomes” quechuas de reproduire les conditions climatiques des différentes zones géographiques de l’empire. Ces terrasses de 2 mètres de haut, concentriques, font environ 100 mètres de profondeur. Elles étaient utilisée pour expérimenter la culture de 250 espèces végétales.

Moray - [Pérou]

Moray - [Pérou]

Les murs de soutènement emmagasinaient la chaleur le jour pour la restituer la nuit, créant ainsi différents microclimats pouvant atteindre 15° entre les terrasses les plus hautes et les plus basses. Ce laboratoire agricole aurait permis d’anticiper les besoins et les rendements agricoles dans la Vallée Sacrée mais aussi de tout l’empire Inca.

Moray - [Pérou]

Pour revenir sur Cusco nous empruntons une piste qui nous conduit vers Anta. En route nous longeons la lagune Huaypo qui nous offre de très beaux points de vues. Superbe journée avec de belles éclaircies…

Chequerec - [Pérou]

12 novembre

Ce matin, on part direction Ollantaytambo situé à 80 km de Cuzco où l’on arrive sous la pluie. On visite la ville qui est l’une des rares cités incas épargnées par les espagnols. Ses rues ont été conservées en l’état depuis l’époque inca. Elles sont petites et toutes pavées, les caniveaux, d’époque, sont encore fonctionnels. A midi, on se fait avoir et on mange dans un restaurant pour touriste pas vraiment au top et cher…

Ollantaytambo - [Pérou]

Ollantaytambo - [Pérou]

L’après-midi est consacré à la visite du Site Archéologique d’Ollantaytambo qui est à peine à une quarantaine de kilomètres de la citadelle du Machu Picchu. Ollantaytambo est aujourd’hui encore l’une des constructions les plus imposantes, car le site était aussi bien un centre militaire que religieux et agricole de l’empire Inca. Il a été construit avec matériaux provenant d’une carrière située à environ 6 km. Un travail titanesque quand on voit certains monolithes. Nous sommes toutefois un peu déçus car une bonne moitié du site est fermé au public pour raisons de sécurité.

Ollantaytambo - [Pérou]

Ollantaytambo - [Pérou]

Ollantaytambo - [Pérou]

13 novembre

Ce matin, nous reprenons la voiture et on change de direction. Nous quittons la vallée sacrée pour aller en direction de Tipon. Notre premier arrêt se fait au Site Archéologique de Tipon. Cet endroit était un centre du culte de l’eau. Il est considéré comme l’un des meilleurs exemples d’ingénierie Inca dans la gestion de l’eau de la région. On y retrouve de nombreuses fontaines, aqueducs, canaux. Son nom “Tipon” pourrait signifier “ébullition” et ferait référence au fait que l’eau jaillit comme si elle était en ébullition.

Tipón - [Pérou]

Tipón - [Pérou]

Tipón - [Pérou]

Nous faisons ensuite un saut de puce de quelques kilomètres pour visiter le Site Archéologique de Pikillacta. Cette ville a été construite à l’apogée de la culture Wari, période pré-Incas, à la fin du VIe siècle. C’est l’un des plus grands sites archéologiques de la région de Cusco. Il s’étend sur plus de 50 hectares, et compterait plus de 700 bâtiments, 200 enceintes, près de 500 magasins d’alimentation et autres constructions. Cette ville aurait pu compter plus de 10 000 habitants. En raison de ces longs murs d’enceinte, on l’appelle la muraille de chine du Pérou.

Pikillacta - [Pérou]

Pikillacta - [Pérou]

Pikillacta - [Pérou]

Pikillacta - [Pérou]

Nous rejoignons ensuite le village de Andahuaylillas où nous trouvons un petit resto sur la Plaza de Armas où de nombreux locaux sont attablés. Il est déjà un peu tard et la patronne nous indique ne plus avoir de menu mais nous propose du poulet et du boeuf accompagné de riz, frites et tomates. Simple mais bon. Je vais directement à l’épicerie qui jouxte le restaurant pour nous chercher 4 bières.

Andahuaylillas - [Pérou]

Après le repas nous allons visiter l’Eglise San Pedro Apostol qui est surnommée la chapelle Sixtine d’Amérique du Sud. Elle fait partie avec les deux suivantes que nous allons visiter des 4 édifices Jésuites du circuit appelé “ Ruta del Barroco Andino “. Effectivement, si de l’extérieur elle semble basique, l’intérieur est flamboyant, entièrement peint jusqu’à la charpente. Des scènes montrent la vie supposée au paradis et en enfer, assez explicite.

Andahuaylillas - [Pérou]

Andahuaylillas - [Pérou]

Nous poursuivons par l’église San Juan Bautista à Huaro très belles peintures et retable également.

Huaro - [Pérou]

Huaro - [Pérou]

Et nous finissons enfin par la Capilla de la Virgen Purificada de Canincunca, aux décorations abstraites à la fois européennes et andines.

Canincunca - [Pérou]

Canincunca - [Pérou]

Nous retournons ensuite sur Cuzco où l’on s’arrête au monument dédié au roi Inca le plus important pour les quechuas : Pachacutec. On peut grimper jusqu’au sommet pour bénéficier d’une belle vue sur la ville.

Cuzco - [Pérou]

14 novembre

Ce matin départ vers 5h45 pour la montagne colorée de Palccoyo, une alternative bien moins touristique que Vinicunca. 4 heures de route en tout avec une bonne heure de piste. Les 30 Km de piste pour arriver au parking ne sont pas faciles avec une voiture normale. Certains passages sont étroits mais on a de la chance et nous ne croisons personne jusqu’au sommet. Le temps est gris mais la vue sur les montagnes est très belle. La montée jusqu’au point de vue se fait lentement mais on y arrive. On profite un long moment de ce panorama hors norme, de cette bizarrerie géologique. On avait envisagé de pique-niquer là à midi mais tout autour, les nuages sont de plus en plus noirs avec au loin de fortes précipitations. Connaissant la possible violence des orages en montagne et ne voulant pas me retrouver embourbé dans la descente, on force le pas pour monter dans le “Bosquet de piedras” à plus de 5000 mètres avant d’entamer la descente vers le parking. En pleine descente, la grêle commence à tomber et le paysage devient tout blanc en quelques minutes. On a juste le temps de reprendre la voiture et redescendre dans la vallée sans aucun problème.

Palccoyo - [Pérou]

Palccoyo - [Pérou]

Palccoyo - [Pérou]

Palccoyo - [Pérou]

Palccoyo - [Pérou]

Palccoyo - [Pérou]

En bas de la piste, je laisse le volant à Yann, la montée à plus de 5000 mètres m’a lessivé… Comme nous avons un peu de temps devant nous, j’envisage de nous rendre sur un autre site peu fréquenté “Waqrapukara” qui se trouve à une bonne heure de route. Arrivés à Sangarará, nous empruntons la piste qui permet de s’approcher du départ du trek. La piste est bonne mais très étroite et grimpe fort, juste la place pour une voiture. On se dit qu’heureusement que Corinne n’est pas venue aujourd’hui. Nous nous arrêtons en route pour déguster les bons sandwichs de Cyrielle et là aussi le mauvais temps nous rattrape. Nous décidons de faire demi tour et rentrer sur Cuzco.

15 novembre

Ce matin on repart en direction de Pisac pour visiter le Sanctuario Animal de Cochahuasi situé à une vingtaine de minutes de Cuzco. Il s’agit d’un parc qui récupère et soigne des animaux blessés. C’est une volontaire allemande qui nous fait la visite guidée en anglais. On peut approcher ainsi des oiseaux, ours à lunette, chats sauvages, lamas, alpagas et vigognes, renard et assister à un vol de condors. Seul le puma restera invisible.

Pisac - [Pérou]

En début d’après midi, on laisse Yann et Cyrielle au départ du trail du “balcon du diable”, pendant ce temps on profite de la voiture de location pour passer chez Ford où mes filtres à air ne sont toujours pas arrivés puis courses au Plaza Vea. Retour au camping, on récupère les enfants puis on descend à Cuzco rendre le véhicule de location, longues vérifications, aucun problème constaté, on nous rend la caution. On aura parcouru 915 Km en 6 jours. A l’issue on se pose dans un salon de thé qui propose de très bonnes viennoiseries. A 18h30 on se rend au Centro Qosqo de Arte Nativo. Il s’agit du dernier évènement prévu sur notre billet touristique. La salle est pleine et nous assistons à un spectacle folklorique d’une heure trente avec un vrai orchestre composé d’instruments andins. Les danseurs et danseuses exécutent des danses traditionnelles de la région Cuzco. C’est très bien exécuté, on passe un bon moment.

Cuzco - [Pérou]

On finit la soirée autour d’une très bonne table au restaurant la Cicciolina où on déguste des plats traditionnels très raffinés accompagnés d’un bon Pisco Sour, on discute beaucoup, on passe un très bon moment tous ensemble.

16 novembre

Enfin… cela fait deux mois que nous avons pris les billets (train, bus, entrées du site et guide), deux mois que je me demande si les conditions atmosphériques seront avec nous. C’est le grand jour, nous partons pour le Machu Picchu. Le taxi nous conduit à la gare de Cuzco à 5h30. Il était prévu de faire le trajet Cuzco - Aguas Calientes (Machu Picchu Pueblo) en train mais au final, en raison de travaux sur les voies, on nous embarque dans des mini-bus direction la gare d’Ollantaytambo, 2 heures 10 de route…

Ollantaytambo - [Pérou]

Ollantaytambo - [Pérou]

Arrivés à la gare nous montons dans le wagon visiodome de la compagnie PeruRail. Le wagon dispose de larges fenêtres qui permettent d’avoir une vue panoramique surtout en hauteur. A bord le service est très bien avec boisson et encas (vu le prix du billet, ils peuvent…). On arrive à Aguas Calientes vers 11h00 juste le temps de se mettre dans la file d’attente pour le bus. Tout est bien organisé, nos billets et passeports sont controlés plusieurs fois jusqu’à l’entrée du site. Le bus met une vingtaine de minutes pour gravir la montagne et nous déposer à l’entrée du site où nous retrouvons notre guide francophone Lisbeth à 12h00. Malgré son âge, ce petit bout de femme grimpe les escaliers comme un cabri, nous derrière, nous essayons de tenir le rythme.

Machu Picchu - [Pérou]

Machu Picchu - [Pérou]

Machu Picchu - [Pérou]

La visite dure 3 heures, on en prend plein les yeux et nous avons la chance d’avoir le temps avec nous, des nuages au loin mais une très belle lumière sur le site. On a beau avoir en tête l’image iconique du Machu Picchu, avoir ce panorama et cette cité sous les yeux est très émouvant. Le site est grandiose, les explications de Lisbeth nous permettent de mieux comprendre l’histoire de cette cité, inachevée en raison de l’invasion espagnole qui fut les prémisses de la disparition de la civilisation Quechua. Il s’agit bien de la civilisation Quechua et non Inca. Il y eu au total que 9 Incas (Fils du soleil) qui étaient en fait les souverains.

Machu Picchu - [Pérou]

Machu Picchu - [Pérou]

Machu Picchu prononcer “Matchou Pic chou” veut dire vieille montagne. Cette montagne n’est pas celle que l’on voit face au site qui est Waynapicchu (jeune montagne) Pour voir la vieille montagne, il faut se retourner en direction de la porte du soleil qui était le point d’entrée de la cité par le chemin des Incas qui venait de Cuzco, la capitale. A l’époque, les messages mettaient 4 heures pour venir de Cuzco au Machu Picchu. Des coureurs “chaskis” se relayaient tous les dix kilomètres pour les acheminer. Les quechuas ne disposaient pas de système d’écriture, ils utilisaient les “Quipus” genre de colliers avec des cordelettes et des noeuds qui leur permettaient de communiquer. Certains Quipus faisaient plus de 40 mètres de long. Malheureusement les espagnols ont brulés les archives de l’administration de Cuzco et aujourd’hui encore on tente de déchiffrer ce moyen de communication.

Machu Picchu - [Pérou]

Machu Picchu - [Pérou]

A 16 heures, après avoir dévoré les sandwichs préparés par Cyrielle, nous reprenons le car qui nous ramène à Aguas Calientes. Nous faisons un tour rapide de cette ville, sous la pluie, créée récemment et qui concentre toute la logistique pour la visite du site. A 16h40, nous reprenons le train et refaisons le trajet inverse. Nous arrivons au camping vers 21 heures, exténués mais des images de cette superbe journée plein les yeux.

Machu Picchu - [Pérou]

17 novembre

Après une bonne nuit réparatrice, nous passons la matinée au camping, Cyrielle sort tondeuse et ciseaux et tout le monde y passe, on sera tranquille pour un bon mois.

les jeunes commencent à préparer leurs bagages. L’après-midi est dédiée au shopping, il faut bien ramener quelques souvenirs. A 4 heures, on s’arrête dans un salon de thé reprendre des forces avec de bonnes viennoiseries, les filles prennent une infusion de feuilles de Coca, les garçons, plus sages, se contentent d’un bon chocolat chaud.

Dernière soirée dans Thor… Histoire de digérer, on se fait une dernière promenade jusqu’au Christ Blanc qui surplombe Cuzco. On peut ainsi admirer et prendre des photos de Cuzco by night. On se couche de bonne heure car le réveil va sonner à 4h00…

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

Cuzco - [Pérou]

18 novembre

On se lève à 4h00. Yann découvre un message indiquant que leurs vols ont été annulés. Rapidement on leur propose d’autres vols mais plus tard dans la journée. Une fois les vols validés, on se recouche en espérant ne pas avoir d’autres mauvaises surprises. Dans la matinée, les choses se concrétisent. Du coup avec Yann on descend en centre ville et prenons un taxi pour Ford où je récupère enfin mes filtres à air. On passe faire quelques courses et on rentre au camping. Après le repas, on prend un taxi qui nous conduit à l’aéroport. Au stand de Latam, on leur édite tous les billets des différents vols, ils peuvent partir enfin rassurés. Les aurevoirs sont poignants. On a l’impression qu’ils ont passé un super séjour et qu’ils ont fait le plein de souvenirs. De plus avec leurs péripéties aux vols aller et retour ils ont gagné le titre de grands voyageurs… des baroulaïres. De notre côté, on regagne le camping sous un gros orage, la vie des 2onzeroad reprend son cours normal, la soirée va être bien triste…

19 au 23 novembre

Les jours qui suivent, on reste au camping pour s’occuper de tout remettre en ordre. Le temps est très pluvieux et orageux, les enfants ont vraiment eu de la chance pour leur séjour.

On a quelques difficultés à finaliser un nouveau contrat d’assurance pour Thor qui prendra en compte le “Mercosur” c’est à dire qui couvre tous les pays qui nous restent à visiter en Amérique du Sud. Ainsi nous n’aurons pas à contracter une nouvelle assurance dans les pays que nous allons traverser. Mais pour l’instant pas de nouvelles de notre interlocutrice. J’aurais aimé quitter Cuzco en ayant ce contrat, imprimé.

24 novembre

Tant pis pour l’assurance, on décide de lever le camp, en espérant que la situation se décante avant notre arrivée en Bolivie. Départ de Cuzco vers 10h00, la traversée de la ville se fait bien. Nous n’avons presque plus de gaz, on s’arrête dans une usine de propane, ils font venir un camion mais ils ne veulent pas nous faire le plein de gaz… on ne comprend pas vraiment pourquoi. On reprend la route, au pire au mettra du GPL. Dans la journée, notre contact pour l’assurance nous envoie une attestation indiquant que le contrat et en route et que nous sommes dès à présent couverts. On peut ainsi passer en Bolivie. On roule jusqu’à la nuit tombée, les décors s’enchainent, on roule longuement sur l’altiplano, l’altitude varie peu, autour des 3800 mètres. Avec le mauvais temps, ces montagnes dorées, ces troupeaux de moutons, on se croirait en écosse. On fait escale dans la ville de Ayavi où l’on se pose au terminal de bus sur un immense parking tout près d’un commissariat de police. A cette altitude (3900 mètres) le chauffage au gaz ne fonctionne pas, la nuit sera très fraiche…

25 novembre

Nuit très calme au bivouac même s’il a beaucoup plu. Ce matin on reprend la route à travers l’altiplano. On a l’impression qu’au plus on s’approche de Juliaca le temps s’éclaircie un peu. Notre mission du jour est de trouver du gaz. Dès les premières stations dans la banlieue, on scrute toutes les stations essence pour trouver des GPL mais en vain. On s’arrête dans une station qui nous indique que peut-être à la sortie de Puno il pourrait y en avoir… On commence un peu à se demander si on va pouvoir faire notre plein quelque part…

A un feu rouge, je vois arrêté un camion citerne de livraison de Propane. Je me gare et vais voir le conducteur qui m’indique que c’est possible et me demande de le suivre. Je sais qu’en théorie, ils n’ont pas le droit de servir du gaz comme cela, le livreur de Cuzco m’a confirmé la problématique. Bref on le suit un long moment, il s’arrête dans un endroit un peu plus large veut voir la connectique de mon réservoir. Je sais que les camions ont une connectique de type US donc pas de problème. Il est rassuré et me demande de continuer à le suivre. On rentre dans un genre de terrain clos à l’abri des vues. Même si je sais que cela est illégal en théorie et qu’il ne veut pas qu’on le voit, je dis à Corinne de rester dans Thor, portes fermées.

Pendant que son acolyte sort le tuyau on se met d’accord sur le prix du Galon de Gaz, bien plus cher que d’habitude, mais on s’accorde sur le prix. Les 13 galons sont remplis en quelques secondes et tout le monde se sépare. Ils ont gagné leur journée et nous, nous sommes tranquilles pour un bon mois sans avoir à parcourir toute la région, au risque de n’en point trouver.

On reprend la route en direction de lac Titicaca, on se fait arrêter par un policier en moto. Contrôle des documents, il nous laisse repartir. On ne fait pas 500 mètres, un nouveau contrôle, cette fois de deux policiers en moto. Re contrôle des documents et là on tombe sur un policier qui lit plus que les autres et il voit que mon assurance (SOAT) n’est pas bonne, expirée. Petit moment de stress… ils nous demandent de les suivre au commissariat… finalement je retrouve le bon SOAT, numérique, dans mes échanges avec l’assureur de Lima et tout s’arrange.

Nous quittons cette ville qui ne donne pas envie d’y rester et nous nous posons au bord du Lac Titicaca à Playa Chifron. Il y a un peu de monde qui profite des jeux d’eau, on assiste même à un mariage sur la plage. On fait un petit tour jusqu’au mini port d’où on peut s’embraquer pour les iles du lac, on verra cela demain si le temps s’arrange. On passe le reste de la journée tranquille dans Thor. Il pleut pratiquement toute la soirée. Nous sommes venus en empruntant une piste et on espère qu’elle ne sera pas trop détrempée pour pouvoir repartir…

Playa Chifron - [Pérou]

Playa Chifron - [Pérou]

26 novembre

Il a plu presque toute la nuit avec de violents orages. Ce matin, au lever, le temps est gris mais ça a l’air de se dégager sur le Lac. Il est annoncé un peu de soleil durant quelques heures. On laisse tomber la visite des îles les plus lointaines pour se consacrer à l’île d’Amantani. Je prends directement le bateau au petit port de Chifron. La traversée dure une petite heure. Le capitaine laisse sa barre pour venir à l ‘arrière me dire que si je veux je peux monter sur le toit, réservé au fret, pour prendre des photos, il me désigne même une botte de foin pour m’assoir. Il commence à me parler longuement et me dire qu’il faut que j’aille dès mon arrivée sur la place centrale car il s’y passe quelque chose, je n’ai pas trop compris de quoi il retournait. Pendant ce temps… le bateau vogue en « Pilotage automatique »…

Titicaca - [Pérou]

Le temps est très beau mais uniquement au dessus du lac, c’est impressionnant, quand on fait un 360° on ne voit tout autour qu’une barrière de nuages. Dès que j’accoste, je grimpe jusqu’à la fameuse place où j’assiste à la passation de pouvoir annuelle de l’équipe municipale. j’ai l’impression que toute l’île est présente. Les hommes sont endimanchés dans leur costume sombre avec chapeau, ils ne portent de la tenue traditionnelle qu’un genre de sacoche en tissu très coloré avec des pompons. Les femmes par contre arborent l’habit traditionnel, très coloré avec leur balot dans le dos.

Amantani - [Pérou]

Amantani - [Pérou]

Amantani - [Pérou]

Amantani - [Pérou]

La passation de pouvoir se fait avec un échange d’écharpe très colorée. C’est très intéressant. Je monte ensuite en direction du portail de Pachamama mais je n’ai pas le temps d’aller jusqu’au bout du chemin car mon bateau doit repartir. Je fais un bout de chemin avec les villageois qui rentrent chez eux après la cérémonie, mais pas au même rythme, il y a de vieilles dames, le dos cassé en deux, qui portent leur balluchon traditionnel et qui montent les chemins sans jamais s’arrêter.

Amantani - [Pérou]

De retour au port, je paie une bière au capitaine et nous parlons un bon moment ensemble avant de reprendre un autre bateau pour rentrer à Playa Chifron.

Amantani - [Pérou]

A mon arrivée, le ciel est noir et menaçant, je ne veux pas passer une nouvelle nuit de pluie ici. On décide de lever le camp pour le site de Sillustani où nous pouvons passer la nuit sur le parking.

27 novembre

Il a plu une bonne partie de la soirée et puis cela s’est calmé. Ce matin le temps est gris mais il fait bon. On s’acquitte du prix du billet et on part visiter le site archéologique de Sallustani. Il s’agit d’une nécropole implantée sur une presqu’île qui surplombe une lagune. Toutes les civilisations qui se sont succédées (Qolla, Aymarason et Quechuas) ont construit là des tours appelées “Chullpas” plus ou moins grande (Jusqu’à 12 mètres) où l’on plaçait un ou plusieurs défunts, en position foetales. Même si le site est simple, la balade est très agréable.

Sillustani - [Pérou]

Sillustani - [Pérou]

Sillustani - [Pérou]

On reprend la route en fin de matinée, on passe par Puno, la capitale régionale qui n’est pas très intéressante et a très mauvaise réputation. Je m’arrête juste sur un point de vue de la ville. On ne rencontre aucune station proposant du GPL…

Puno - [Pérou]

Nous poursuivons notre route le long du Lac Titicaca qui fait plus de 190 Km de long, 80 de large, 8 562 km2 et dont 56% appartient au Pérou. En route on fait le super plein de carburant, réservoir et deux jerricans, car en Bolivie, l’essence, c’est compliqué. On s’arrête avant la tombée de la nuit au bord du lac Titicaca près du petit site Inca : “Inka Quamaña”. Ils s’agit d’immenses marches, sièges et niches sculptées, directement dans la roche volcanique. Des cérémonies ont encore lieu ici pour célébrer le nouvel an traditionnel avec les Aymaras locaux, qui considèrent ce site comme sacré. Certains prétendent qu’il aurait pu servir d’auditorium inca, de lieu cérémonial ou rituel, mais son but et son origine ne sont toujours pas clairs.

Cuturapi - [Pérou]

Au couchant, on fait une longue balade au bord du lac où de nombreux oiseaux trouvent refuge dans les falaises. C’est notre dernière soirée au Pérou, demain direction la Bolivie.

Cuturapi - [Pérou]

Cuturapi - [Pérou]

Cuturapi - [Pérou]

28 novembre

Nous avons choisi de rentrer en Bolivie en passant par le petit poste frontière de Kasani. Je ne ferai pas d’article concernant ce passage de frontière car il est très simple. La route est étroite, peu fréquentée, et les deux locaux, Immigration et Sunat, sont tout proches. Les passeports ont été tamponnés en deux minutes par contre à la Douane (Sunat), les démarches ont été un peu plus longues. La douanière était un peu déconcertée avec nos deux suspensions temporaires. Finalement un appel téléphonique à la Sunat de Lima a permis de tout régler, Thor peut quitter officiellement le Pérou…

Nous avons vraiment adoré :

  • Cette deuxième partie de notre périple péruvien ;
  • Le séjour avec Cyrielle et Yann ;
  • La qualité du réseau routier principal ;
  • Les paysages magnifiques, l’altiplano est toujours aussi magique ;
  • Arequipa et la région de Cuzco un réel coup de coeur ;
  • La gastronomie péruvienne.
  • La souplesse des douanes péruviennes qui nous permet de suspendre 2 fois notre TIP.

Nous avons moins aimé :

  • Pas grand chose au final … Peut-être la façon dont les automobilistes utilisent leur klaxon comme moyen de communication, et Dieu sait s’ils sont bavards…

Nous avons passé au total 77 jours au Pérou, 27 jours en 2022 et 50 jours en 2023 et parcouru au total 4115 Km. 2 zones totalement différentes et deux saisons également différentes. Nous n’avons jamais eu aucun problème à vivre, visiter et circuler dans ce très beau pays. Les péruviens sont définitivement agréables et sympathiques. Nous avons vraiment adoré la ville d’Arequipa qui a su mettre en valeur son histoire coloniale, le centre historique est incroyable. A l’opposé, Cuzco, qui possède également un trésor colonial, s’est plus orientée sur son passé Quechua qui est omniprésent. l’Inca Pachacutec est un peu notre Louis XIV. Ce n’était pas la capitale Inca pour rien. Pour avoir discuté avec quelques personnes, il existe un profond ressenti envers les espagnols qui ont purement et simplement éradiqué la culture Quechua. La visite du Machu Picchu restera un souvenir inoubliable. Notre séjour à Arequipa à 2300 mètres, nous a permis de nous acclimater doucement à l’altitude. Le reste du séjour à une altitude moyenne de 3600 mètres avec un pic à 5200 mètres s’est déroulé sans problème et aucun symptôme du mal des montagnes. Il est toutefois bien évident que le simple fait de mettre ses chaussettes le matin demande quelques minutes de récupération…. Pour finir, les grands espaces, traverser l’altiplano offre une sensation unique de liberté. On se sent tout petit au milieu de ces immenses plaines entourées des géants de la cordillère des Andes. Enfin l’odeur des forêts d’Eucaliptus à partir de Colca me rapellera à jamais le Pérou… en plus d’Ajaccio. L’article est très long et peu iront jusqu’au bout mais c’est la preuve que le Pérou a été une destination exceptionnelle.

Un résumé de cette dernière partie de notre voyage en vidéo :