Uruguay - 2
Uruguay - Canelones / Montevideo / San José / Colonia / Soriano / Rio Negro
12 Oct 2024 21 Oct 2024
Uruguay - 2
Cet article couvre la période du 11 octobre au 21 octobre 2024, au cours de laquelle nous sommes revenus en Uruguay après quelques mois d’absence, avons remis Thor en bon ordre de marche et avons visité le reste du pays dont la capitale Montevideo avant d’entrer à nouveau en Argentine.
11 octobre
Nouveau départ pour une nouvelle séquence, peut-être la dernière. Notre projet un peu fou qui était de relier le cercle polaire à Ushuaia sera bientôt réalisé… nous avons encore quelques mois pour décider de vendre Thor ou de continuer encore un peu l’aventure. Je dois avouer que quitter pour quelques mois un pays en voie de sous-développement pour s’immerger dans des pays “soi-disant” en voie de développement fait un bien fou au moral…
Comme à l’accoutumée, c’est André, notre beau-frère qui nous conduit à la gare TGV pour monter à Roissy CDG. Petite montée d’adrénaline avec la SNCF qui nous annonce du retard, au final ce ne sera que 30mn. Nous rejoignons Sāo Paulo au Brésil dans un premier temps à bord d’un Boeing 777 d’Air France. Comme il s’agit d’un vol de nuit nous arrivons à bien dormir et les 11 heures passent relativement vite. Nous atterrissons à 06h00.
12 et 13 octobre
Après 3 heures d’escale brésilienne nous embarquons à bord d’un moyen-courrier, Boeing 737 de la compagnie brésilienne GOL Airlines. Vol impeccable, on a atterri à l’heure à Montevideo. Les formalités sont hyper rapides. On nous dirige vers des bornes où nous scannons nos passeports puis scan du pouce et nous voilà sur le territoire uruguayen. Passage des valises au scan de la douane sans encombres, on a sauvé le foie gras et la moutarde !!! C’est la première fois que nous rentrons dans un pays sans aucune interaction humaine…
De là on prend un taxi pour nous conduire dans un géant Casino, Corinne fait des courses pour deux jours, tandis que j’arrive à réactiver ma carte Sim de chez Antel que j’avais conservée du dernier voyage, par contre je me suis fait aider par un groupe de jeunes pour trouver le bon “paquetage”, on est tranquille pour 10 jours.
Dehors on cherche un taxi pour nous conduire au camping UY Storage, le gars nous voit arriver et nous demande 120€ pour la course. Je lui explique qu’il exagère un peu mais il ne veut pas en démordre. Du coup je fais appel à un Uber, il est là 4 mn plus tard et nous conduit au camping distant de 60 km dans sa voiture électrique chinoise BYD… pour moins de 50 €.
Arrivés au camping on retrouve Thor qui a été sorti de son storage pour l’aire de camping, il est en compagnie d’un 4x4 cellule d’un couple allemand. Le proprio nous donne les clés et on rentre enfin chez nous après 28 heures de voyage. On passe le reste de la journée et du lendemain à tout remettre en route, aucune mauvaise surprise.
Le lieu abrite également l’entreprise Terraventura qui fabrique des cellules pour les camping-cars, je devrais dire plutôt des camping-trucks,les allemands ont un truc spécial avec les gros camions. Avant de partir, nous leur avions fait une liste de petites bricoles à arranger, ils n’ont pu tout faire mais le principal a été résolu avec la mise en place d’un panneau solaire pour palier notre problème de charge de nos batteries de service.
14 octobre
Ce matin on range tout et on va payer le storage et les réparations. Ils sont en train de repeindre un gros mercedes Actros 6 roues avec cellule appartenant à des suisses (allemands certainement) le truc est hors norme et consomme plus de 50 litres au 100. Le propriétaire du camping m’indique que je peux trouver du propane à Piriapolis, cela nous fait faire un petit détour mais si on a une chance du faire le plein de propane, cela vaut le coup. Lors de notre dernier séjour, nous avions pris un télépéage pour être tranquilles et pouvoir utiliser les autoroutes. Au premier péage, nous nous arrêtons pour abonder notre compte, à chaque passage de péage un écran indique combien il reste sur le compte. Arrivés sur place le gars m’indique qu’il ne remplit plus que les bouteilles et non les réservoirs fixes.
Nous reprenons la route par la côte jusqu’à Montevidéo. On s’arrête au Géant Casino faire le plein de courses, le magasin est super bien achalandé et arrangé, tout est nickel, les prix sont très proches de chez nous, voire plus chers. On finit par un petit arrêt dans un magasin de bricolage. Nous nous rendons ensuite plein centre ville au garage Ford où je trouve 2 filtres à huile pour Thor, mais pas de filtre à air. Je me suis renseigné il y a quelques semaines et apparemment impossible d’en trouver en Argentine. Ils n’ont pas de filtre à air mais m’indique un magasin qui doit vendre des génériques. On s’arrête ensuite dans un magasin qui vend des bouteilles de gaz et des adaptateurs, je prends le tout mais son adaptateur dispose d’un régulateur de basse pression, je ne pense pas que cela va fonctionner. C’est la mauvaise heure, le trafic devient très dense et nous décidons de nous trouver un coin pour dormir sur une petite péninsule, Punta Brava, un peu à l’écart de la ville. On se gare à côté d’un autre camping-car français, on discute 5 mn avec Grégory son propriétaire. Je tente de faire le plein de gaz par gravité mais cela ne fonctionne pas…
15 octobre
Nuit très calme, à 9h00 on était couché, on s’acclimate peu à peu au décalage horaire qui pourtant n’est que de 5 heures. Ce matin nous repartons au magasin du gaz, je lui explique mon problème et il me donne un autre adaptateur haute pression et me dit quand même d’aller voir dans un magasin dédié. La personne ne peut pas mieux me renseigner, je dois être le premier à leur expliquer le système de remplissage par gravité. On part ensuite à la recherche d’un filtre à air mais aucun des magasins d’accessoires autos n’ont ce modèle, par contre l’un d’eux me propose de me le fabriquer pour 25 euros…
On retourne au bivouac et je teste mon installation qui ce coup-ci fonctionne, certes c’est très lent mais j’arrive à transférer le gaz dans mon réservoir, l’opération prendra trois heures. Le contenu de la bouteille de gaz ne remplit que la moitié de mon réservoir. Notre voisin vient me tenir compagnie, on discute un long moment ensemble, il rentre en France fin novembre après 3 ans de voyage.
En début d’après-midi le soleil pointe son nez, je vais faire un tour vers la pointe de la péninsule qui abrite un phare très uruguayen dans sa forme avec sa base très particulière. Nous allons nous garer en centre ville pour visiter un peu la capitale de l’Uruguay, On parcourt tout le centre historique puis le centre ville. Rien d’extraordinaire, les rues piétonnes sont vivantes, il y a quelques beaux édifices un peu décrépis, l’ambiance est bonne on s’y sent malgré tout très bien. En fin d’après-midi on rentre sur notre bivouac en bord d’océan. Actuellement le pays est en pleine campagne électorale pour les présidentielles, il y a de nombreuses personnes avec drapeaux, tracts, sono qui vantent les mérites de leur candidat, cela reste très bon enfant.
16 octobre
Ce matin on prend 100 litres d’essence histoire d’arriver jusqu’en Argentine où elle est moins chère. En Uruguay le prix est fixé par l’Etat donc identique dans toutes les stations, 75,04 pesos le litre d’essence (1,68€). Ensuite on quitte Montevideo en passant par le Palacio Legislativo (Le parlement), immense bâtisse au centre d’une place.
Nous sortons de la ville pour se rendre dans un petit fort « Fortaleza Général ARTIGAS » qui domine l’entée du port de la capitale. Sa position me fait penser au “Fortaleza de San Carlos de la Cabaña” qui protège la rade de la Havane à Cuba. Les configurations sont ressemblantes. Le fort a été transformé en musée où l’on relate l’histoire militaire de l’Uruguay, les batailles contre les portugais, les anglais, la guerre d’indépendance. Les salles présentes des uniformes, de nombreuses armes blanches et armes à feu dont certaines françaises.
La visite est sympa et le point de vue sur la baie et la ville remarquable. Après le repas, nous prenons l’autoroute vers l’Ouest et nous nous arrêtons à Colonia Helvecia, un village qui a été construit par des migrants helvètes, le village n’a rien de particulier si ce n’est une immense porte d’entrée très alpine et un “arbol cantonal” arbre métallique sur lequel ont été disposés tous les écussons des cantons suisses, certaines vieilles maisons arborent également l’écusson de la province d’origine des propriétaires.
Nous poursuivons par les villages de Colonia Valdense et La Paz qui ont été construits par une communauté religieuse française créée par Pedro Valdo originaire de Lyon. Persécutés, lui et ses disciples quittent la France pour le Piémont (Vallée Vaudoise) avant d’émigrer (près de 600 personnes) en Uruguay pour cause de famine en Italie. A la Paz, se trouve un temple évangélique, qui est le seul temple vaudois construit en AmSud et à posséder deux tours.
Nous roulons ensuite à travers une très belle campagne, l’autoroute est parfaite, les abords très bien entretenus. Nous arrivons en fin d’après-midi à Colonia del Sacramento où nous nous trouvons un super spot près d’une plage isolée, face à la mer. A peine installés, on voit arriver Grégory qui a du venir ici pour un problème de SAV. On passe la soirée ensemble dans Thor. On parle expériences de voyage, projets, et ayant stationné presque 10 mois à Buenos Aires, il nous donne de bons tuyaux sur la ville.
17 octobre
Si hier le temps était magnifique et chaud, ce matin on se lève sous un ciel bas et quelques averses… En fin de journée, le temps se lève un peu et je pars faire une longue balade dans la ville jusqu’au centre historique. Malgré l’absence d’une belle lumière, les lieux ont l’air très beaux, on verra demain. A 18h15 Grégory nous invite à boire l’apéro chez lui, on passe encore une très belle soirée avec une vue magnifique sur le Rio Plata.
18 octobre
Ce matin journée très belle, on se prépare tranquillement, on dit au revoir à Grégory puis nous partons direction le centre historique. On s’arrête près du stade de foot pour faire le plein d’eau et on se gare près des remparts de la vieille ville. On promène toute la matinée dans cet ancien bastion, c’est très bien arrangé, très propre, rien d’extraordinaire mais la balade est très agréable.
Après quelques courses, on roule en direction de Puerto Ingles, un petit village qui propose une plage un peu aménagée très agréable au bord du Rio del Plata. Les gens nous saluent, viennent discuter un peu avec nous. On passe le reste de la journée sous les eucalyptus qui abritent de nombreux nids de Loros, perroquets verts très bruyants. Dans la baie, une épave d’un vieux gréement résiste à moitié immergé. Soirée calme et tranquille dans Thor.
19 octobre
Ce matin on profite des toilettes publiques pour faire les vides puis nous prenons la route en direction de Carmelo. En route nous faisons un petit détour aux ruines d’une mission jésuite “Calera de las Huérfanas”. Il demeure le bâtiment principal de l’église et on peut voir plusieurs fours qui servaient à fabriquer les briques pour la construction. Le reste des bâtiments ont disparu, ne subsistent que les fondations qui témoignent de l’étendue de la mission.
Une fois arrivés à Carmelo, on trouve un endroit pour nous stationner le long d’un affluent du Rio Plata. Après le déjeuner, on part à la découverte de la ville qui sera très rapide. On commence par le sanctuaire de Carmel qui aurait dû être fermé mais je suis arrivé quelques minutes avant une visite organisée pour un club du troisième âge et du coup me voilà embarqué avec tout ce petit monde pour une visite guidée. En dehors de l’histoire de cet édifice qui est à l’origine de la création de la ville, on y trouve à l’intérieur un petit orgue de fabrication allemande que la guide nous fait sonner mais il a la particularité également de jouer tout seul avec du papier à musique perforé, c’est la première fois que je vois cela. Nous déambulons ensuite jusqu’à la Plaza Independencia avec ses arbres centenaires, l’ambiance est très calme, de nombreuses personnes y dégustent leur maté, à l’ombre.
En chemin vers Thor, nous nous arrêtons dans une pâtisserie bien sympathique où nous achetons des petits gâteaux. Nous faisons quelques kilomètres pour nous poser au bord d’une plage très prisée des locaux. Depuis notre arrivée nous n’avons que de superbes spots avec de très beaux couchers de soleil tous les soirs. Les gens sont très avenants et n’hésitent pas à taper la discute avec nous, tant bien que mal de notre côté.
20 octobre
La nuit a été un peu bruyante, de nombreuses voitures sont passées devant le spot, c’était samedi soir. Ce matin nous repartons vers le Nord en direction de la frontière avec l’Argentine. Notre premier arrêt se fait au niveau de Nueva Palmira où nous allons voir la “Bateria de Rivera”. C’est une petite place forte qui se trouve sur une colline qui surplombe la rivière, au niveau où les rios Uruguay et Paranà Guazù se rejoignent pour former le grand Rio de la Plata. A l’époque, cette position permettait de contrôler le trafic fluvial.
Nous évitons le centre ville et remontons sur Mercedes, nous décidons d’aller manger dans un restaurant mais c’est dimanche et nous avons du mal à en trouver un d’ouvert. Finalement nous nous arrêtons sur la Plaza Independencia où nous trouvons une table dans un beau restaurant. On prend un asado, grillade, mais le morceau de boeuf n’est pas excellent. On prend chacun un verre de vin et on nous amène un verre avec au moins 30 cl de vin, très bon.
Nous allons ensuite visiter le musée Castillo Mauà. Devant l’entrée, on rencontre Marcello, le “conservateur” qui nous explique qu’il est fermé pour cause de rénovation, puis il se ravise et nous indique de nous garer à l’arrière du bâtiment, on s’exécute. Il sort par une petite porte et nous appelle pour une visite privée en nous disant bien de ne rien dire à personne. Il nous fait ainsi toute la visite du musée, somme toute modeste, mais qui présente la carapace fossile d’un glyptodon, genre de tatou géant, qui pouvait peser plus d’une tonne. Marcello est vraiment sympathique, il nous explique la vie du Baron Mauà et l’histoire de la région. En partant, on a voulu lui laisser un Tip qu’il a fermement refusé.
Nous reprenons la route et faisons notre dernier plein en Uruguay pour nous débarrasser de notre numéraire car demain nous passons la frontière. On roule enfin vers la destination du jour Fray Bentos que nous traversons en longeant la costañera, route qui longe le Rio jusqu’à un ancien site industriel qui abrite aujourd’hui le musée reducion Frigorífico Liebigs - Anglo. On trouve un bivouac juste à coté au bord du rio, nous le visiterons demain matin.
21 octobre
Départ ce matin, direction de l’Argentine, avant cela je voulais visiter le musée Liebigs mais il est fermé le lundi…
Le passage frontière avec l’Argentine se fait entièrement du côté uruguyen, les locaux administratifs abritent les services des deux pays. Le passage à l’immigration se fait sans quiter son véhicule, une première. Ce qui est un peu déstabilisant, c’est de ne pas avoir de tampon d’entrée ni de sortie, vive l’informatique. Du coup il faut bien se rappeler de la date d’entrée. Je me gare ensuite à l’extérieur pour effectuer les formalités douanières de Thor auprès des douanes argentines qui gèrent à la fois la fin du TIP de l’Uruguay et me rédige le nouveau TIP valable 8 mois pour l’Argentine. Dernier contrôle puis nous empruntons l’immense pont international “Général San Martin” qui traverse le Rio Uruguay, et la frontière physique entre les deux pays, moyennant la somme 36 €.
Nous n’avons passé, au total, que 17 jours en Uruguay sur les deux séjours (8 + 9) dans ce petit pays qui est l’un des plus sûrs d’Amérique latine. Comme les gens disent ici : “Uruguay está tranquilo”. Le niveau de vie y est définitivement très élevé, comme en Europe. De nombreuses personnes fortunées du monde entier viennent ici profiter de cette qualité de vie, cela est visible au niveau de l’architecture près des côtes où les maisons sont magnifiques. Bien évidement, nous n’avons pas visité la partie intérieure du pays qui est certainement plus agricole. Les campagnes sont très belles, très bien arrangées, propres, les routes et autoroutes très bien entretenues, bref pas grand chose à reprocher à ce pays si ce n’est le prix de l’essence environ 1,68€ le litre.
Photos et vidéo arriveront plus tard…