Honduras


Honduras - Ocotepeque / Copan / Santa Barbara / Cortes / Atlantida / Comayagua / Francisco Morazan / El Paraiso
29 Dec 2019 9 Jan 2020
Thierry 9 January 2020  -   -   -   -  Lecture ~ 19 min.
Le tracé représente notre parcours - 2015/16 - 2017 - 2018 - 2018/19 - 2019/20 - 2022 - 2023/24

Honduras

Cet article couvre la période du 29 décembre 2019 au 09 janvier 2020, au cours de laquelle nous avons visité une partie du Honduras.

29 décembre

Après la visite de la très belle ville de Suchitoto, nous décidons de prendre la route en direction du Honduras. Aucun souci à la frontière, (voir la procédure complète ici) nous roulons un petit moment au Honduras avant la nuit, nous grimpons à plus de 2000 mètres d’altitude dans une forêt aux essences multiples et de nombreuses plantations de café, nous n’avons toujours pas vu “El Gringo”… Nous trouvons finalement un parking qui fera bien l’affaire pour notre bivouac.

Nous avons hésité avant de bifurquer plein Nord vers le Honduras, beaucoup de voyageurs zappent ce pays et filent directement au Nicaragua. Il est vrai que le pays n’offre pas énormément de sites exceptionnels en dehors de Copan et que ce pays, dont le dernier coup d’état remonte à 2017, est connu pour être l’un des plus dangereux au monde, le taux d’homicides y est particulièrement effrayant. Mais bon, c’est ce que l’on dit de l’Amérique Centrale en général toutefois les touristes sont rarement la cible de faits très graves. On sera prudents… Et puis il ne faut pas oublier que “Tu bandera es un lampo de cielo”, l’hymne national du Honduras, parle de la France dans sa 5éme strophe en des termes assez élogieux, en la citant comme exemple révolutionnaire :

“Era Francia, la libre, la heroica, que en su sueño de siglos dormida despertaba iracunda a la vidaal reclamo viril de Dantón ; era Francia que enviaba a la muerte la cabeza del rey consagrado y que alzaba, soberbia a su lado el altar de la Diosa razón.”

“C’est la France, libre, héroïque, plongée depuis des siècles dans le sommeil, qui a répondu, impatiente de vivre, à l’appel viril de Danton : c’est la France qui a envoyé à la mort la tête de son sacro-saint roi et adressé, superbe à ces côtés, l’autel de la déesse raison.”

30 décembre

Nuit très fraîche et très calme. On repart de bonne heure car nous avons un long trajet à faire. La route est toujours aussi paradoxale, très large avec un revêtement qui a l’air assez récent et pourtant, il y a des trous de partout, de très gros trous bien profonds ou bien, d’un coup, de la piste. C’est usant et dangereux, être obligé de zigzaguer en faisant bien sur attention à tous les autres, Corinne s’est fait quelques cheveux blancs de plus. Arrivés à Santa Rosa de Copan, la première grande ville nous nous occupons de la logistique, Carte Sim, les courses et retrait de numéraire, des Lempiras (28 lempiras = 1 €). On mange sur place et nous repartons en direction de Copán. Et là miracle… la route devient super belle, non plus du goudron mais du béton, le revêtement est très agréable, aucun défaut. On voit que l’on approche d’une zone très touristique. Au bord de la route, on passe devant de nombreuses cabanes où ils vendent des pétards et feux d’artifice en tout genre, certains sont vraiment énormes. Je ne sais pas si c’est fabriqué dans la zone mais nous en avons vu plusieurs dizaines. Arrivés à Copán, nous faisons une halte au site archéologique, c’est bien ouvert demain. Nous faisons le plein d’eau potable et trouvons une place dans un hôtel qui accepte les RV.

31 décembre et 01 janvier

Ce matin on traîne dans Thor, après renseignement, l’hôtel dispose d’un service de lavanderia, du coup, nous leur laissons tout notre linge, c’est hyper pratique. Dans l’après-midi, nous visitons la ville Copán qui a quelques charmes en raison du tourisme. Nous faisons un tour au mini musée archéologique qui présente quelques belles pièces.

Copan - [Honduras]

Ici les femmes ne portent pas d’habit traditionnel comme au Guatemala, par contre, les hommes sont de vrais cow-boys, bottes, grosse boucle de ceinturon, chemise et beau chapeau le plus souvent blanc ou crème. Il n’est pas rare de voir pendre à la hanche un coupe-coupe dans son étui en cuir.

Copan - [Honduras]

Sur les coups de 17h00, nous téléphonons à la famille pour leur souhaiter la nouvelle année, ce sera dans quelques heures pour nous… Le soir, nous nous ouvrons un foie gras, rescapé des douanes de Miami et nous fêtons la nouvelle année tous les deux devant un super apéro-dinatoire. J’ai parlé du nombre important des vendeurs de pétards… on a compris… de la nuit tombée à 2h00 du matin ça n’a pas arrêté, des milliers de détonations de tout calibre…

Copan - [Honduras]

Pas de grasse matinée pour ce premier jour de l’année. Nous partons visiter le site archéologique Maya de Copán. Il s’agit de notre dernière visite de site Maya dont la zone d’influence se termine ici. Nous sommes accueillis à l’entrée du site par une colonie de aras super colorés.

Copan - [Honduras]

Copan - [Honduras]

La visite est belle mais ne vaut pas, à notre avis, celle de Tikal au Guatemala. En revanche, le musée vaut le détour avec la reconstitution d’un temple qui se trouve sous une pyramide.

Copan - [Honduras]

Copan - [Honduras]

Copan - [Honduras]

Après la visite, nous prenons un tuc tuc qui nous conduit en ville et mangeons un excellent parrillada pour fêter la nouvelle année. De retour à Thor, on passe le reste de la journée à se reposer et à travailler.

Copan - [Honduras]

02 janvier

Ce matin, nous quittons Copán pour rejoindre la côte Caraïbe du Honduras, longue journée de route en perspective. Si ce n’est pas trop loin en terme de distance, 265 Km, on mettra plus de 5h30 pour les faire sur une route inégale mais dans l’ensemble pas trop mauvaise. On voit sur les bas-côtés de nombreuses personnes qui font sécher leur café sur de grandes aires. Avec des genres de grands râteaux, ils mélangent les grains et forment ainsi des sillons.

Santa Rita - [Honduras]

On laisse de côté San Pedro Sula et El Progresso, deux villes où selon les guides il n’y a rien à voir, San Pedro Sula étant en plus, l’une des villes les plus dangereuses du Honduras. En route, on en profite pour faire le plein de courses, d’essence et de gaz, on est parés pour quelques jours. Après la montagne, nous voilà en plaine où la canne à sucre remplace le café.

El Progresso - [Honduras]

Nous arrivons au Jardin Botanique Lancetilla juste avant à la fermeture, le garde à l’entrée appelle le directeur qui vient à notre rencontre et nous autorise à dormir dans le parc… moyennant 200 lempiras. A peine nous sommes sortis de Thor que l’on se fait dévorer par les moustiques. La visite de demain va être rock’n’roll. Nous nous enfonçons dans le parc par une piste un peu défoncée et nous garons près des cabañas, on sera seuls au monde cette nuit. Par contre, étant presque au niveau de la mer, les températures s’en ressentent, la nuit va être caliente…

Tela - [Honduras]

03 janvier

Ce matin, on attend que le soleil soit plus haut avant de s’aventurer à l’extérieur. Nous amis les mosquitos nous attendent en embuscade… Nous nous habillons de long et commençons la visite par un passage au visitor center et au petit musée, nous prenons une carte et arpentons cet immense jardin botanique, qui, si l’on en croit les Honduriens, est le deuxième plus important au monde…

Tela - [Honduras]

Le parcours est très bien balisé et l’on peut traverser des zones dédiées aux arbres du Guatemala, de Cuba,… une serre d’orchidées, des sortes de palmiers en veux-tu en voilà, des arbres fruitiers, une bambouseraie… bref, nous parcourons plus de 7km au milieu des ces arbres avec, à l’ombre, les attaques des moustiques et en plein soleil, la trêve.

Tela - [Honduras]

La visite finie, nous partons en direction de la ville de Tela distante de seulement quelques kilomètres. Changement complet de décor et d’ambiance, la ville est majoritairement créole, des descendants là aussi des Garifunas, l’ambiance est plus cool, plus joviale, avec les rires si caractéristiques des créoles.

Tela - [Honduras]

Après une petite visite rapide du centre-ville, nous longeons le bord de mer où se succèdent de nombreux établissements puis nous nous posons avec Thor près d’une plage où nous passons l’après midi au bord de la mer des caraïbes. Le soir, nous allons boire une bière dans l’un des nombreux établissements de plage, c’est très sympa. Soit disant, il y a un projet de faire de Tela un deuxième Cancun, espérons que cela n’arrive pas.

Tela - [Honduras]

04 janvier

Après une nuit bien musicale… nous partons ce matin en direction de La Ceiba et Sambo Creek. Nous avons repéré un hôtel-Camping où nous pourrons passer les deux prochains jours avec un peu de confort car le temps ne s’annonce pas très bon. Il n’y a pas pléthore de proposition de camping dans ce pays et il ne faut pas les manquer. Vers midi, nous sommes à La Ceiba. Nous longeons le malecon et mangeons au bord de l’océan. La ville n’a rien d’extraordinaire et nous poursuivons notre route, qui est très belle, tout comme les paysages, magnifiques reliefs, rivières. Comme dans beaucoup de pays pauvres au climat idoine, la forêt primaire disparaît peu à peu au profit des plantations de palmiers à huile qui produisent des fruits et graines dont on tire l’huile de palme. Comment peut-on leur en vouloir quand on connaît leur niveau de vie. Ce n’est certainement pas à nous de leur faire une quelconque leçon.

Tela - [Honduras]

Arrivés à Sambo Creek, on doit emprunter une piste qui nous conduira au bivouac mais elle se faufile sous un tunnel de végétation que nous ne pouvons prendre. Nous demandons à plusieurs automobilistes qui nous confirment que nous ne passerons pas. On se pose un moment, on sort les cartes et applications pour faire le point. Nous n’avons pas envie de rester dans Thor sous la pluie dans une station essence ou bien au bord de la route, dans une zone pas forcément sûre.

Tela - [Honduras]

On envisage de continuer jusqu’à Trujillo mais là également pas trop de solution d’autant plus que nous devrons faire retour par la même route car celle que nous voulions prendre pour rouler en direction de la capitale compte plus de 100 km de piste. Avec la pluie qui s’annonce, ce n’est pas le moment d’embourber Thor. Nous décidons donc de retourner sur Tela où nous savons qu’un hôtel accepte les RV. Nous avons un peu de mal à le trouver. Sur place, tout est OK, électricité, eau, wifi, piscine, bar, accès à l’océan… on va être bien. Une fois installés, nous allons faire un tour à la piscine, un monsieur vient me parler et lorsque je lui dis que nous sommes français, me raconte son dernier voyage en Espagne avec son fils et son équipe de football, championne d’Amérique Centrale, visite des stades du Barca, du Real pour finir à San sébastian avec photos à l’appui. Moi, qui adore le foot, j’ai eu du mal à faire bonne figure. Ceci dit un monsieur extrêmement gentil. Son épouse arrive avec des tuperwares, apparemment ils vont manger au bord de la piscine. Deux minutes plus tard, il nous ramène deux assiettes avec des tortillas, côtelettes, chorizo et fromage que son épouse a préparé. C’est excellent, que dire de plus…

05 janvier

Il a plu à verse toute la nuit sans discontinuer. On ne regrette pas d’avoir trouvé ce lieu pour bivouaquer. Aujourd’hui, la pluie s’est un peu calmée cependant nous sommes restés tranquilles dans Thor, on a pu ainsi se mettre à jour et préparer la suite du voyage.

06 janvier

Ce matin la météo ne s’améliore pas, il va pleuvoir toute la semaine. On décide de quitter la côte caraïbe pour se diriger vers la Capitale. Le mauvais temps et la pluie nous suivent toute la journée. Nous faisons un détour pour voir le Lac de Yojoa mais il est complètement dans la brume. On s’arrête finalement à Siguatepeque. Pour la première fois depuis que nous utilisons google maps, il ne connaît pas la route nationale qui relie San Pedro de Sula à Tegucigalpa. Pourtant il s’agit d’une deux fois deux voies qui, de toute évidence, n’est pas si récente que cela, mais de Taulabé à Siguatepeque le GPS est en pleine panique…. Heureusement que nous avons carte papier et maps.me, une autre application plus à jour. On a un peu de mal à trouver un endroit pour se poser et nous finissons finalement dans une grande station Texaco qui veut bien de nous pour la nuit, moyennant 30 lempiras. Du coup, le soir, nous mangeons dans le resto de la station un très bon poulet frit.

07 janvier

Ce matin le temps est toujours très couvert, on décide de poursuivre vers l’ouest où il devrait faire encore meilleur. Arrivés à Comayagua, l’ancienne capitale du Honduras sous l’occupation espagnole, nous trouvons une place dans un hôtel qui nous accepte. La nuit devrait être plus calme…

Comayagua - [Honduras]

Comayagua - [Honduras]

On part à la découverte de cette très belle ville coloniale qui a fait des efforts pour restaurer ses façades. On visite la cathédrale qui possède le cloché horloge le plus vieux du continent américain, cadeau du roi d’Espagne. D’ailleurs, le cadran de l’horloge possède une petite particularité avec le 4 du cadran qui est écrit IIII au lieu de IV. A midi, on mange au restaurant “Ricardon” qui touche la cathédrale et qui, soit-disant, est le seul établissement au monde vendant de l’alcool aussi près d’une église. On passe le reste de l’après-midi à déambuler dans le centre historique.

Comayagua - [Honduras]

Comayagua - [Honduras]

08 janvier

Ce matin nous quittons l’hôtel et partons pour la capitale. La route est très belle, et payante. Depuis le Mexique, nous n’avions plus vu d’autoroute. Arrivés à Tegulcigapa nous sommes surpris de voir de grands immeubles. La ville compte plus d’un million d’habitants et s’étend sur tous les flans des montagnes alentours.

Tegucigalpa - [Honduras]

Nous allons directement à la Basilique de Suyapa qui domine la ville.

Tegucigalpa - [Honduras]

Tegucigalpa - [Honduras]

Nous essayons ensuite de nous approcher du centre et trouvons une place sur le parking d’un immense mall, les agents de sécurité nous libèrent un emplacement rien que pour nous. De là, nous prenons un taxi pour nous rendre en plein centre historique. Comme souvent, pas grand chose à voir de spécial si ce n’est les édifices religieux et les places.

Tegucigalpa - [Honduras]

Tegucigalpa - [Honduras]

Donc nous visitons la cathédrale et l’église Los Dolores et passons devant plusieurs grands édifices, le palais national, le théâtre… La ville est embouteillée, très bruyante bref c’est une capitale.. de retour à Thor, on nous demande de bouger pour un endroit plus calme.

Tegucigalpa - [Honduras]

Tegucigalpa - [Honduras]

Tegucigalpa - [Honduras]

09 janvier

La nuit a été calme mais les camions sont arrivés de bonne heure. Le temps est très gris une nouvelle fois et nous décidons de faire route vers la frontière du Nicaragua. Nous faisons un petit détour par la vallée des anges, une route de montagne qui traverse le pars national La Tigra. Le village de Valle des Angeles est très typique et son centre regorge de boutiques d’artisanat local. Nous y passons un bon moment à flâner. Malgré les nuages très bas et quelques gouttes, le décor est splendide.

Valle De Angeles - [Honduras]

Valle De Angeles - [Honduras]

Nous roulons ensuite jusqu’à la frontière à Las Manos. Nous faisons le plein d’essence à Danli car elle est un peu moins chère qu’au Nicaragua. Au cours de notre traversée du Honduras, nous avons passé de nombreux contrôles de police et de l’armée sans être contrôlés une seule fois. Ce matin, nous avons passé 4 contrôles de police en s’approchant de la frontière et avons été contrôlés à chaque fois. Dont une fois où le policier avait simplement envie de voir l’aménagement intérieur de Thor… Deux kilomètres avant d’arriver à La Manos le poste frontière, la route est bordée de semi-remorques sur les deux bas côtés laissant juste un petit couloir pour passer. Les camions sont garés dans les deux sens de circulation, on ne sait pas trop ce qu’ils attendent. On espère que la frontière n’est pas fermée… Au poste frontière du Honduras, on trouve facilement à se garer, les démarches sont très rapides. Par contre, côté Nicaragua, c’est un sketch digne de la BD d’Asterix et Obelix, la maison qui rend fou dans le 12 travaux d’Asterix. Bref, au bout d’une heure trente, tout est bouclé, sous la pluie, dans la boue… (voir la procédure complète ici)

Nous avons vraiment adoré :

  • Les paysages de montagne ;
  • La ville de Copán et son site Maya ;
  • La gentillese et la bienveillance des honduriens.

Nous avons moins aimé :

  • La méteo qui a contrarié pas mal nos plans ;
  • Certaines routes pour leurs mauvais états, voir l’absence de route… ;
  • Les conducteurs de camions, bus, taxis qui prennent beaucoup de risques et conduisent trop vite avec des engins en très mauvais état. Les conducteurs, en général, qui ne font aucun effort vis à vis des autres, c’est la jungle, aucune civilité ou courtoisie, c’est chacun pour soi, à en bloquer complétement la circulation.

Nous avons passé au total 11 jours au Honduras et avons parcouru près de 1242 Km. Certes le pays ne renferme pas des sites extraordinaires en dehors de Copán mais les paysages sont vraiments très beaux. A aucun moment nous nous sommes sentis en insécurité. Nous ne regrettons pas d’avoir fait le détour. Toutes les formalités à la frontière réalisées, nous pouvons partir à la découverte du Nicaragua.

Un résumé de cette dernière partie de notre voyage en vidéo :




Image

Passage frontière El salvador - Honduras

Cet article n'intéressera que les personnes qui souhaitent connaître les démarches administratives pour passer la frontière avec leur camping-car…

29 Dec 19 Antigua Ocotepeque