Montréal

Nous quittons la ville de Québec et empruntons la voie Royale sur la rive Nord du St Laurent pour regagner la plus grande ville de la province à savoir Montréal. Avec ces 1 705 000 habitants, elle est la deuxième ville la plus peuplée du Canada et est considérée comme ayant la deuxième population francophone au monde après Paris. Montréal a accueilli plusieurs événements internationaux d’envergure, dont l’Exposition universelle de 1967 et les Jeux olympiques d’été de 1976 dont nous avons longé les infrastructures un long moment en rentrant dans la ville.

Nous trouvons un bivouac non loin d’un terminus du métro qui nous permet de nous rendre rapidement en centre ville. Le métro est très propre et les stations très lumineuses. Nous prenons un Pass pour 3 jours au prix de 17$/Pers., valable sur tous les transports, ce qui n’est vraiment pas excessif. Montréal est une ville très cosmopolite certainement en raison de leur politique d’immigration. Le Canada est très ouvert et ils offrent de nombreuses facilités pour venir s’y installer, notamment dans la partie francophone. Il n’est pas rare de voir devant les commerces ou entreprises des panneaux “on embauche”.

Nous effectuons un parcours à pied dans la vieille ville qui nous permet de passer devant les principales choses à voir. Sur la place d’armes se trouve deux statues assez amusantes et assez représentatives de cette dualité européenne. A un angle de rue se trouve une femme au charme français en tailleur style Chanel qui regarde avec mépris le siège de la Banque de Montréal, symbole de la puissance financière Britannique. Elle tient dans ses bras un caniche qui regarde à l’opposé. Dans l’autre angle de rue, à 65 mètres, se tient un monsieur très British, carlin dans les bras, qui regarde avec dédain la Basilique Notre-Dame (que nous n’avons d’ailleurs pas visitée car payante), symbole de l’emprise religieuse sur les canadiens français. Tandis que les deux personnages s’ignorent et regardent dans des directions opposées, les deux chiens tombent amoureux. Scène ironique sur l’éloignement culturel entre canadiens français et anglais. (Voir les photos dans la galerie)

Nous passons devant le marché Bonsecours, le palais de justice, la Place Jacques Cartier, le palais des congrès, le quartier chinois, le château Ramezy et l’Hôtel de ville et son balcon d’où le général de Gaulle dira lors d’un discours à la foule qui n’était pas prévu au départ, le fameux : “Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec… libre ! Vive le Canada français et vive la France ! ”

Durant la traversée, le général confie : " Je compte frapper un grand coup. Ça bardera, mais il le faut. C'est la dernière occasion de réparer la lâcheté de la France. " Plus symboliquement, il a reconnu que cette déclaration, par son impact indéniable sur la reconnaissance internationale du Québec comme une entité linguistique et sociologique distincte, venait effacer la dette de la France à l'égard du Québec qui était représentée par l'abandon de la Nouvelle-France par la mère patrie en 1763. Les historiens reconnaîtront que ce discours a fait gagner 10 ans au Québec, même si nos relations avec la Canada ont été très tendues jusqu'au départ du pouvoir du général.

A midi, nous déjeunons dans un restaurant Italien dans un centre commercial et découvrons ainsi le “RESO”. Il s’agit du réseau piétonnier souterrain de Montréal qui couvre 33 kilomètres de tunnels et galeries sous la terre qui permettent de relier de l’intérieur plusieurs édifices à bureaux, des complexes résidentiels, des centres commerciaux, des universités, des résidences de luxe et des hôtels. Il permet aux Montréalais de se déplacer en évitant les intempéries de l’hiver québécois, cette ville intérieure est le plus grand complexe souterrain au monde.

Passant devant le Vieux Port, nous pouvons admirer L’Amerigo Vespucci, voilier école de la Marine nationale italienne. Nous regardons un long moment les marins à la manœuvre pour hisser et fixer un espar sur le mât de misaine.

Le lendemain nous nous rendons, non sans effort, au sommet du Mont Royal, immense parc de 200 hectares situé au-dessus de la ville. Depuis le chalet et le belvédère, on bénéficie d’une superbe vue sur la ville et ses alentours. De nombreux trails sillonnent la colline qui est très bien aménagée et très fréquentée. Nous accédons au sommet qui est flanqué d’une immense croix de 35 mètres de haut. Nous redescendons en direction de l’Oratoire St Joseph dont le dôme est presque aussi grand que celui de la chapelle Sixtine de Rome.

Nous finissons notre visite par le Quartier Royal et le Parc Lafontaine, lieu typique de Montréal avec ses maisons aux façades multicolores et ses escaliers extérieurs très originaux. A midi, nous mangeons dans un restaurant, on va dire méditerranéen, qui proposait un peu de tout, à l’image de la ville. Sur les tables, nous voyons des bouteilles de vin et je demande naturellement la carte et on me dit qu’ici on vient avec son vin et on m’indique non loin une épicerie où je peux en trouver.

On finit l’après-midi à la recherche de guides papiers pour la poursuite de notre périple, le choix des versions numériques n’étant pas très pléthorique. Sachant qu’ici on trouverait des livres en français, on ne s’était pas chargé inutilement au départ. Nous voilà parés pour traverser le Nord des USA et du Canada jusqu’en Alaska…

• ← Post Précédent
• Post Suivant →

Autres articles en relation...