Santa-Clara... Hasta Siempre

Tour Manaca Iznaga

En route vers Santa-Clara, dernière visite avant notre retour sur la Havane, nous faisons halte à Manaca Iznaga. Cette vallée abrite une ancienne sucrerie dont les propriétaires ont édifié une immense tour, la Tour Manaca Iznaga. construite il y a plus de 155 ans, elle permettait de surveiller les champs et donner l’alerte en cas de fuite d’esclave ou départ de feu dans les plantations. Avec 43 mètres de hauteur, les cloches de cette tour servaient aussi bien pour appeler à la prière que pour indiquer le début et la fin de la journée de travail. La légende veut que le propriétaire enfermait sa femme, adultère, dans le clocher. D’en haut, la vue est magnifique. L’ancienne maison de maître se visite également, autour, les femmes étendent et vendent du linge de maison et des vêtements brodés. La région exclusivement agricole est pauvre mais les gens sont tous très souriants.

Memorial Comandante Ernesto Che Guevara

Santa Clara est un passage obligé, un pèlerinage pour tous les Cubains. En 1958, pendant la révolution, Ernesto “Che” Guevara à la tête de 300 hommes prend la ville et met en déroute les 3000 soldats du dictateur Batista qui la défendaient. Les jours suivants, il inflige une nouvelle défaite aux troupes gouvernementales en faisant dérailler un train militaire transportant soldats et matériels, qui devaient bloquer la progression des rebelles vers la capitale. Cette défaite est à l’origine de la fuite de Batista vers Saint-Domingue et accéléra la chute du régime.

C’est aussi là que le Che a été inhumé en 1997 (trente ans après sa mort), dans un mausolée avec 16 autres de ses compagnons, morts au cours d’une guérilla en Bolivie en 1967. Le lieu est grandiose. Une immense statue du “Che” est posée sur des bas reliefs qui rappellent les événements marquants de sa vie et qui surplombent une place qui doit être le théâtre de grandes manifestations, commémorations. Dessous, se trouve un mausolée qui se visite sous haute surveillance. Ana nous fait la leçon et nous fait comprendre que ce lieu est empreint d’une grande solennité. Bref… faut pas déconner !!!. Les visiteurs rentrent au fil de l’eau et circulent dans une pièce au mur en pierre, très peu éclairée, où l’on peut voir, deviner, des visages en bas relief. Il s’agit peut être de portes de caveaux où sont déposés les restes des dépouilles. Devant chaque portrait est accroché une rose rouge, au-dessus de celui du Che se trouve en plus une étoile jaune.

Après cette salle, l’on arrive dans un musée où se trouve de nombreuses photos, documents, uniformes… J’ai été attiré par une photo prise au moment de la révolution où l’on voit Fidel et le Che discuter sous le regard admiratif de Raoul pour son frère. (La photo n’est pas de très bonne qualité prise derrière un Plexiglas)

Pourquoi le “Che” ?

Comment Ernesto Guevara est devenu le “Che” ? Il s’agit en fait d’un tic de langage. En effet, Ernesto avait l’habitude de terminer toutes ses phrases par “ che “. Une exclamation utilisée par les argentins, oui il est argentin et non cubain, qui pourrait se traduire grosso modo par “ hé toi “, “ hé mec “. Un terme qui ne sert en fait à rien d’autre qu’à fermer les guillemets. Il n’en faudra pas plus pour que les Cubains le rebaptisent en Ernesto Che Guevara dit le “Che”.

A midi nous déjeunons dans un très bel hôtel-restaurant “Los Caneyes”, magnifiquement aménagé et qui rappelle un village indigène. Il est orné de nombreuses sculptures et cabanes aux toits de chaume.

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